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Accord d’Alger : QU’EN PENSENT LES FEMMES?

Elles ont une lecture différente du document. Cependant toutes veulent le retour définitif de la paix

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Notre pays depuis huit mois s’est engagé sous l’égide de la communauté internationale dans le processus de recherche de la paix. Le diagnostic, la solution que le gouvernement applique à la crise actuelle repose sur une lecture correcte des valeurs ancestrales de dialogue, de consensus, de tolérance. Autant de piliers fondateurs et solides de notre Maliba multiséculaire. C’est dire que les autorités de notre pays étaient à l’aise quand elles ont initié le dialogue inter-malien inclusif avec les mouvements armés et rebelles.
Ces négociations ont abouti à l’élaboration d’un document d’accord dit « Accord d’Alger pour la Paix ». Ce document a été paraphé le 1er mars par toutes les parties prenantes : gouvernement, communauté internationale et mouvements armés. La Coordination des mouvements de l’Azawad a paraphé hier à Alger. La signature de l’accord est prévue à Bamako ce vendredi saint 15 mai 2015.
Nous mettons l’accent dans cet article sur l’implication des Maliennes toutes ethnies confondues dans le processus qui a abouti à « l’Accord d’Alger ». Dans toutes les communautés les Maliennes ont appuyé les négociations de paix. Elles sont convaincues que « la VIE c’est la PAIX ». Elles ont conjugué leurs efforts pour aboutir à un appel commun. Elles ont invité les protagonistes et les facilitateurs à œuvrer davantage pour l’aboutissement heureux du processus de paix. Les femmes n’ont jamais douté que le forum d’Alger allait accoucher d’un accord commun, consensuel. Le succès des grand-mères, des mères, des sœurs est patent. Les jours sombres cèdent la place à un lendemain souriant. Le Mali sort définitivement de la crise. Dans la solidarité, dans l’union sacrée toutes les familles maliennes vont faire face au défi du développement.
Cependant, les manifestations de bonne foi des autorités maliennes et les assurances données par la communauté internationale ne semblent guère suffire pour couper court aux velléités autonomistes, voire séparatistes de la Coordination des mouvements de l’Azawad.
La signature de « l’Accord d’Alger » à Bamako a occupé ces dernières semaines l’actualité nationale. On en parle partout dans les groupes de jeunes, dans les bureaux, aux marchés… Chacun y va de son commentaire. Les opinions divergent. Que pensent les Maliennes, toutes catégories confondues de ce document de paix dans notre pays ? Plusieurs femmes leaders ont été témoins du déroulement des négociations à Alger.
Elles développent ici leur point de vue en tant qu’actrices de la société civile féminine. Pour ou contre l’accord les femmes interrogées souhaitent le retour de la paix. Cette guerre fratricide a trop duré. Les Maliennes gardent l’espoir que notre pays après le processus restera « Un et indivisible ».
Mme Simpara Adam Diakité est soulagée. Elle est impatiente d’assister à la signature de
« l’Accord d’Alger ». Selon cette ménagère, il est difficile de satisfaire toutes les attentes cependant, l’accord est sans nul doute une étape pour la paix durable et la réconciliation nationale. Elle déclare : « nous voulons que la paix revienne. La guerre ne fait qu’anéantir le pays. Pour moi, la seule solution est de continuer à négocier. Le Mali doit rester uni. L’Etat du Mali doit et restera un et indivisible. La guerre a fait couler assez de sang. Il faut en finir avec la violence ». Que pense-t-elle de l’accord qui sera signé ce vendredi 15 mai et qui exhausse son vœu de cessation des hostilités. Elle répond sans hésiter qu’elle adhère à toutes les stratégies visant à bannir la violence. Que les fils du pays se retrouvent pour mener le seul combat qui vaille d’être mené, celui du développement. « J’ignore le contenu de l’accord, mais je pense que ce document nous permet déjà de sortir de cette situation mi guerre mi paix », constate-t-elle. Et elle conclut : « la signature et la mise en œuvre harmonieuse de l’accord d’Alger aideront notre pays à sortir du cycle infernal des crises cycliques, en traitant en profondeur les causes immédiates et lointaines ».

Retour de l’armée dans le nord du pays. La patriote Mme Simpara reste convaincue qu’un accord définitif doit être discuté en amont et déboucher sur l’adhésion de l’ensemble des acteurs des différentes communautés. « Moi qui te parle je suis partie prenante en tant que Malienne. Mais longtemps j’ai ignoré les arguments « pour » ou «contre» ce document qui décline désormais la destinée de mon pays. La communication était laborieuse. Mais la difficulté a été surmontée par la traduction de l’accord dans nos langues nationales. La mise en œuvre de l’accord sera un autre processus, commente-t-elle.
Mme Wagué Alimatou Doucouré est cadre dans un service de la place. Elle indique que l’accord d’Alger est un marchepied. «Il faut commencer par quelque chose. Nous avons réussi un bon début. Un accord ne peut pas être parfait. Il y a des points qui vont faire l’objet de débat national», dit-elle. Il est effectivement prévu l’organisation d’une conférence de paix et la réconciliation nationale. Cet espace servira de cadre pour l’élaboration d’une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation. Notre interlocutrice, estime que cet accord consacre le retour de l’armée dans le nord du pays. «Tous les autres accords avaient demandé la démilitarisation du septentrion.
Dans cet accord, soixante jours après sa signature, l’armée malienne sera redéployée progressivement. Ce qui est salutaire, a-t-elle déclaré.
Celle qui semble maitriser les textes du document, explique que « l’Accord d’Alger » est une garantie pour notre pays l’essentiel ayant été préservé. Il s’agit de l’unité nationale, de l’intégrité du territoire, de la forme républicaine et de la laïcité de l’Etat du Mali.
La commerçante Mme Diawara Fatoumata Diallo révèle qu’elle a pris connaissance de cet accord à travers les radios. Elle ne maîtrise pas le contenu et elle ressent quelques inquiétudes. « L’accord, si je comprends bien, fait la promotion de la régionalisation poussée. Ce processus n’est –il pas le début du fédéralisme dans notre pays ? Du moins si je dois m’en tenir aux informations véhiculées par certains médias de la place. « Oui » à la paix ! « Non » au fédéralisme, qui menace l’unité du pays » a insisté Mme Diawara. Mais elle estime que la polémique entretenue à ce jour n’a que trop duré. Elle n’est point de nature à renforcer les acquis. Il est grand temps, dit-elle, que les parties sceptiques sur le bien fondé de l’accord réorientent leur vision et leur méthode. Selon elle, les Maliens doivent se préoccuper plutôt de la réussite de la reconstruction dans l’unité, la paix, la réconciliation et la sécurité. « Notre pays a toujours su bâtir son unité dans la diversité socioculturelle. Le Mali est et demeurera « Un seul Peuple ayant Un seul But à atteindre dans la même Foi. Il n’est pas question d’autonomie encore moins de séparation. Toutes les autres propositions sont les bienvenues », souligne la commerçante.
Mme Safiatou Haïdara soutient l’accord d’Alger, car le document confirme le respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale, de la souveraineté, la forme républicaine et laïque de l’Etat. Ces points pronostiquent la paix durable dans notre pays. Le présent accord offre aussi la possibilité de substituer le dialogue et la concertation aux affrontements violents. Il offre la chance de dégager de nouveaux paramètres du vivre ensemble. Il est temps que les Maliens se mettent ensemble pour construire l’avenir commun. Cependant Mme Haïdara ne comprend pas pourquoi la CMA ne veut pas signer l’accord.
« J’ai lu ce document de bout en bout, j’ai pu l’analyser. Que veulent les membres de la CMA ? Quelles sont leurs motivations » s’interroge-t-elle.
Le constat est que les femmes demandent davantage d’informations sur cet accord. Il est donc important que le gouvernement trouve des stratégies de divulgation du contenu de l’accord de paix auprès des femmes.

M. A. Traoré

Source : L Essor
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