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Accentuer la pression sur le gouvernement : Les enseignants dans la rue… 

Hier mercredi 06 mars, les enseignants sont descendus dans la rue à travers une grande marche pour dénoncer la mauvaise volonté du gouvernement à satisfaire leurs doléances. En passant par le Monument de l’obélisque la marche a rallié la Place de la CAN au Monument Kouamé N’Krumah, où le porte-parole des syndicats de l’éducation, Adama Fomba,  a lu sa déclaration.

Ils étaient des milliers d’enseignants à se mobiliser pour prendre part à cette marche en vue d’exiger la satisfaction de leurs revendications. Il était 8 heures 46 minutes quand la Place de la CAN, point de rassemblement, était déjà prise d’assaut par les manifestants. Foulards rouges à la tête, les marcheurs avançaient au bruit des trompettes et des sifflet, déroulant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire ‘’Les enseignants ont droit à une prime de documentation ’’, « Les syndicats de l’éducation signataires  du 15 octobre 2016 exigent l’octroi d’une prime de logement’’.

Tout au long de leur itinéraire, les marcheurs scandaient également ‘’Vive les enseignants ! Non au mépris du gouvernement !‘’. Les élèves de certaines écoles publiques et privées étaient aussi de la partie pour décrier leur ras-le-bol, ‘’ On a envie d’étudier’’, ‘’On ne veut pas d’une année blanche’’ lançaient-ils.

Sans le moindre incident, la marche a pris fin aux environs de 11 heures avec la lecture par le porte-parole, Adama Fomba de la déclaration des syndicats signataires du 15 octobre 2016.  Ils dénoncent la mauvaise volonté du gouvernement à résoudre les problèmes de l’école malienne. « Considérant les mauvaises conditions de vie et de travail de l’enseignant malien, considérant que la fonction enseignante ne saurait être un pis-aller, considérant l’amateurisme et la négligence qui ont prévalu dans la gestion de l’enseignement au Mali, considérant l’indifférence du gouvernement face aux problèmes des enseignants, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 dénoncent le mépris du gouvernement envers les enseignants du Mali, la légèreté et le manque de sérieux de la part du gouvernement lors des négociations de nos points de revendication, constatent tout simplement que l’école des enfants pauvres n’est pas une priorité pour les autorités du Mali, suivent avec intérêt toutes les sorties de Madame le ministre du travail et de la fonction publique qui n’ont d’autres but que de discréditer les enseignants. Au vu de tout ce qui précède, nous, syndicats de l’éducation signataires du 15 octobres 2016, venons par la présente déclaration prendre à témoin l’opinion nationale et internationale, dénonçons la mauvaise volonté du gouvernement à résoudre les problèmes de l’école malienne, quand bien même il en a les moyens», peut-on lire. Toutefois, les syndicats ont  réaffirmé qu’ils sont ouverts au dialogue et entendent rester dans cette dynamique.

Bintou Diarra

Coulisses :

Mauvaise organisation de la marche

Malgré que la marche n’ait connu aucun incident, l’organisation n’était pas du tout au rendez-vous. Dès le coup d’envoi, le désordre a  vite pris le dessus. Et pour cause : chacun voulait être au premier plan, ce qui a conduit le comité d’organisation à stopper le mouvement pendant une dizaine de minutes pour recadrer la foule.

Le professionnalisme des forces de l’ordre

Les hommes du général de division Salif Traoré ont fait preuve de beaucoup de professionnalisme et de sérieux au cours de la marche. Malgré la grande mobilisation, les éléments du Groupement de maintien d’ordre (GMO) appuyés par les policiers des 14ème et 5ème  arrondissements ainsi que les éléments de la gendarmerie nationale ont su encadrer et contenir la foule.

Haro sur Boubou et le gouverneur !

Arrivés aux niveaux du ministère de l’Economie et des Finances, et du Gouvernorat du district de Bamako, les marcheurs se sont arrêtés pour huer Dr Boubou et le gouverneur du district.

Ils ont dits !

Mme Traoré Assitan Coulibaly, directrice de Torokorobougou B 

« L’essentiel n’a pas été fait »

Nous sommes là ce matin pour réclamer nos droits si je peux me le permettre. On avait présenté nos doléances au gouvernement, il accordé 7 points mais l’essentiel n’a pas été fait. L’essentiel, c’est quoi ? Ce sont les primes de documents et de logement. Quand on a réclamé ça, ils n’ont pas voulu négocier or nous avons droit à ça.

En outre, aucun travailleur malien n’achète ses propres matériels si ce ne sont les enseignants. On a achète des bics, des cahiers, des livres et ce n’est pas trop demander de réclamer une prime de documents, nul n’est au- dessus de la loi, nous sommes tous égaux, et nous sommes tous Maliens et nous devons avoir les mêmes droits.

Bazama Daou, enseignant de l’école fondamentale 

‘’Le ministre Racky Talla a fait des déclarations bidons sans rencontrer les enseignants’’

Aujourd’hui, le monde des enseignants est sorti pour réclamer une prime de logements et une prime de documentation. C’est ça qui nous tient à cœur et nous le méritons. Nous sommes dans notre logique de bien réclamer pour l’amélioration des conditions de vie des enseignants. Le ministre Racky Talla a fait des déclarations-bidons. A priori, elle devait rencontrer les enseignants et  écouter leurs réclamations.!

Propos recueillis par Bintou Diarra 

Le Challenger

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