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Accaparements des terres et autres injustices: les victimes préconisent la désobéissance civile

L’Association pour la protection, la défense et l’Assistance juridique aux indigents (APRODAJI)-JIGIYA-SO et la radio NIETA ont organisé, samedi dernier, un grand meeting d’interpellation des autorités maliennes sur les problèmes fonciers au Mali au Palais de la culture de Bamako. Placé sous la présidence du ministre des Domaines de l’État et des Affaires foncières, Me Mohamed Ali BATHILY, ce meeting a enregistré la participation massive de toutes les victimes d’accaparement des terres et autres injustices dans notre pays. Dans les différentes interventions sur la tribune du jour, il ressort que la justice malienne a toujours tranché en faveur des prédateurs fonciers au détriment des pauvres paysans. Pour changer la donne, les victimes préconisent la désobéissance civile.

Mohamed__Ali_Bathily ministre justice

L’objectif de cette rencontre était d’interpeller les autorités politiques, administratives et judiciaires sur les abus et injustices de toutes sortes subis par les plus démunis. Cette mobilisation a été une occasion pour les différentes associations et organisations de victimes d’afficher leur volonté ferme de s’opposer, par tous les actes illégaux, aux abus et injustices. Elle a servi de cadre pour faire des propositions visant à faire cesser ou à réduire le nombre d’abus et injustices dans notre pays.
À l’issue de ce meeting, Me Mohamed Ali BATHILY, a souligné que le message livré par les victimes, elles-mêmes, laisse entendre que des citoyens sont en attente de la justice de leur pays, un droit justifié à tout égard. Car, il s’agit de victimes trahies par des gens à qui l’État a confié des responsabilités pour qu’ils agissent dans l’intérêt du public, mais qui ont qui ont détourné cette responsabilité à leur profit.
La solution à ce problème, a préconisé le ministre BATHILY, ce n’est pas seulement d’appeler à la vigilance des gens pour qu’ils changent, car ils ne changeront jamais d’eaux mêmes. Aussi, en appeler à leur conscience, on perd son temps, a-t-il expliqué. Selon le ministre, il faut tout simplement les obliger à suivre les lois dans l’intérêt de nous tous. Pour cela, il faut que les victimes se mobilisent ensemble autour de leurs préoccupations communes et se présenter partout où on peut discuter de ces problèmes.
« Si on emprisonne injustement quelqu’un à cause de sa terre, les autres victimes doivent aller faire le siège devant la prison où cette personne est emprisonnée », a-t-il conseillé.
Autant l’État doit prendre ses responsabilités, autant les uns et les autres doivent prendre les leurs pour aboutir à des solutions à tous ceux qui en souffrent, a-t-il indiqué. Or, il se trouve que l’État a tout fait pour que la loi soit appliquée en la matière, sans succès. En la matière, le gouvernement est aujourd’hui plus victimes que les individus dans cette lutte contre l’accaparement des terres en ce sens qu’il a perdu tous les procès contre les fonctionnaires fautifs, a déploré le ministre.
« Le président de la République en est complètement désolé. Nous sommes dans la phase où on se demande s’il ne faut pas prendre des avocats privés pour défendre l’État », a dit le ministre.
Le directeur exécutif de JIGIYA-SO, Adama SOGODOGO, a souligné que le meeting répond à un besoin de mobilisation, et d’interpellation. Il fallait cette mobilisation pour montrer à quel point des citoyens sont lésés dans leurs droits les plus élémentaires.
Il s’agissait pour JIGIYA SO de faire parler les sans voix pour les faire entendre par les pouvoirs publics. C’est une première étape face aux nombreuses injustices dont sont victimes les citoyens de notre pays, a-t-il dit.
Aujourd’hui, 90 % des interpellations concernent le foncier, où se trouve engagée la responsabilité, à la fois des maires, sous-préfets, des préfets, mais aussi et surtout des gouverneurs, des agents des domaines de l’État et de l’urbanisme, etc.
Et le plus dramatique, dans cette situation, c’est que JIGIYA-SO s’est rendu compte que l’ensemble des procès intentés contre les fonctionnaires fautifs ou les prédateurs fonciers tourne, quasiment, en défaveur des victimes.
« Nous sommes obligés de prendre le devant, de proposer des solutions à la fois, aux autorités, mais et surtout aux victimes qui doivent se mobiliser pour mieux se défendre », a-t-il fait savoir.
Dans les jours à venir, il s’agit pour JIGIYA-SO et ses militants de s’organiser pour traduire en justice tous les prédateurs fonciers. « Dans le cas contraire, de poser des actes de désobéissance civile, s’il le faut pour faire respecter nos droits dans ce pays, a dit Adama SOGODOGO.
Pour cette dernière sortie au Palais de la culture, la rencontre avait l’appui des certains acteurs œuvrant pour la même cause, notamment la CMAT et surtout l’APM qui soutient les actions du ministre BATHILY.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin

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