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Abdoulaye Diawara, le « Vieux sage » du C’Chartres Football

Abdoulaye Diawara, 36 ans, n’est pas seulement le doyen du C’Chartres Football. Le défenseur central, 286 matches en National, est aussi le joueur le plus aguerri, un grand frère qui savoure après avoir frôlé la mort à deux reprises.

Il a retrouvé une place de titulaire en l’absence de Geoffrey Marie-Louise. Abdoulaye Diawara s’installera encore dans l’axe de la défense du C’Chartres Football, ce samedi 9 mars (18 heures) , face à la réserve du Havre. Découverte d’un « vieux sage », comme le qualifie son entraîneur Jean-Guy Wallemme.

Le jour où il a commencé le football

 J’ai suivi les traces de mes frères à Pierrefitte-sur-Seine, mon premier club, à 6 ans. Dans la famille, huit enfants dont six garçons, mes parents n’étaient pas très foot. Mon père, un athlète du Mali qui était l’un des plus rapides au village, pas beaucoup. Ma mère encore moins. Mais on est trois à avoir atteint le monde pro. Samba, un exemple que j’ai toujours voulu imiter, et Fousseni. Je n’ai jamais joué avec eux, j’aurais bien aimé qu’on se retrouve en sélection malienne, ni contre.

Le jour ou Luis Fernandez l’a appelé

J’ai signé mon premier contrat à 17 ans, avec le Red Star. Après un 8e de finale de Gambardella contre le Paris FC où j’avais fait un gros match, je reçois un coup de fil. “Salut, c’est Luis”, je réponds “Luis qui ?” et on me dit “Fernandez”. J’ai cru à une blague. Ce n’en était pas une. La semaine suivante, je signais au centre de formation du Paris SG, le club dont je suis supporter depuis tout gamin. J’y suis resté trois saisons et je m’entraînais souvent avec les pros. Ronaldinho était incroyable. C’étaient de très belles années.

Le jour où il a refusé d’aller aux Jeux d’Athènes

J’avais effectué toute la campagne de qualifs avec des matches contre le Cameroun, la Côte d’Ivoire… Ça m’avait permis de découvrir mon pays d’origine, où je n’avais jamais mis les pieds, et ça allait au-delà du foot. Mais juste avant les Jeux, Marc Wilmots m’appelle pour un essai à Saint-Trond, en D1 belge. Puis il me propose un contrat pro, mon premier, à la condition de ne pas aller aux Jeux. Ça a été le plus grand dilemme de ma vie. Mais comme je suis raisonnable et que je risquais de me retrouver au chômage… Le pire, c’est qu’un règlement de la FIFA m’a interdit de jouer avec Saint-Trond pendant la durée des Jeux !

Le jour où il a failli mourir

Il y en a deux… J’ai d’abord fait une méningite à méningocoque C, la plus virulente, quand j’étais à Saint-Trond. Je suis resté 48 heures dans le coma. Derrière, il a fallu que je réapprenne à marcher… J’ai mis six mois à m’en remettre. J’étais jeune, un peu isolé en Belgique, ça a été une période difficile. J’étais mieux entouré, avec ma compagne (Ndlr : il a deux enfants), quand j’ai fait une embolie pulmonaire, à la suite d’une opération de l’appendicite. C’était il y a un peu moins de deux ans, à Épinal. J’ai failli y rester mais je ne me morfonds pas. Certains vivent bien pire. En tout cas, je ne voulais pas finir ma carrière là-dessus. À un moment, les médecins m’ont dit que c’était fini pour moi les sports avec des contacts. Mais j’ai fait en sorte de revenir, même si ça a demandé presque une saison.

Le jour où il a signé au C’Chartres Football.

Quand Jean-Guy Wallemme avec qui j’étais resté en contact depuis qu’on avait travaillé ensemble au Paris FC, m’a appelé cet été, Épinal m’avait proposé de prolonger. Mais j’ai choisi de venir parce que j’étais persuadé que c’était intéressant. Je suis très content d’être ici. Sur le plan personnel, tout va bien. Mes inquiétudes après une saison blanche ont vite été balayées. Collectivement, on mérite d’être à notre place. Ce n’était pas gagné avec une équipe complètement renouvelée et après un début de saison poussif. Mais on a vite senti qu’il y avait un potentiel. Maintenant, à nous de stopper la mauvaise spirale pour terminer là où on doit finir !

Le jour où il arrêtera sa carrière

Je ne sais pas quand il arrivera. Ça sera quand mon corps dira stop. Mais je ne me suis pas fixé de limite. Aujourd’hui, je fais attention à mon hygiène de vie et je me sens bien. Il y a des exemples comme Nivet, Hilton ou Balmont… J’aimerais jouer encore un peu, tout en passant mes diplômes d’entraîneur. À Chartres, j’ai une option d’une année supplémentaire en cas de montée en National. J’espère que ça se fera !

SA FICHE
36 ans, né le 26 janvier 1983 à Paris. Franco-Malien. Droitier, 1, 87 m, milieu défensif reconverti défenseur central.
Clubs successifs : Pierrefitte-sur-Seine (jeunes), Red Star (jeunes), Paris SG (centre de formation, 2001-04), Saint-Trond (D1 belge, 2004-05), Visé (D1 belge, 2005-06), Red Star (N2, 2006-07), Paris FC (Nat, 2007-10), Beauvais (Nat, 2010-11), Paris FC (Nat, 2011-13), Colmar (Nat, 2013-15), CA2 Bastia (Nat, 2015-16), Épinal (Nat-N2, 2016-18), C’Chartres Football (N2, depuis 2018).
Sélections : International espoirs malien en 2003 et 2004.

 

Source: lechorepublicain

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