Abdoulaye Diaby, en tête de notre classement RFI Top 20, est pour le moment le meilleur buteur du championnat belge et le meilleur buteur africain d’Europe (10 buts en 16). Pour couronner le tout, il a marqué avec le Mali lors de sa première sélection contre l’Ethiopie en octobre dernier. Diaby, attaquant prêté à Mouscron-Péruwelz par Lille, revient pour RFI sur sa réussite actuelle.
RFI : Actuellement meilleur buteur du championnat belge et meilleur buteur africain d’Europe, que ressentez-vous ?
Abdoulaye Diaby : Une grande satisfaction. Même si ce n’est pas une fin en soi, ça me donne envie de travailler encore plus pour être plus performant. En tout cas, cela montre qu’avec du travail et de la rigueur, on peut faire de belles choses. Mais on n’est qu’à la mi-saison et il y a encore beaucoup de matches ! A moi de continuer.
Est-ce que c’est une surprise pour vous ?
Non. Depuis plusieurs années je travaille beaucoup. Cette saison, j’ai vraiment fait une grosse préparation. Je voulais marquer des buts et être décisif pour mon équipe. C’est le fruit de mon travail.
Dites-nous quel est votre plus beau but cette saison avec Mouscron…
Celui de dimanche (23 novembre) contre Lierse. J’ai passé le gardien et j’ai marqué du droit. Il y a avait tout, l’appel, la fixation du gardien et la finition. C’est des buts comme j’aime.
Désormais, à chaque match, le public doit attendre que vous le régaliez. C’est une pression pour vous ?
Oui. Mais c’est une bonne pression qui me stimule pour ne pas me relâcher. Parce que c’est un peu ce qui me guette quand tout se passe bien. Le public réclame des buts, je suis attaquant, et comme tout va bien, ils sont contents (rires). J’espère que ça va continuer comme ça !
Qu’est-ce qui fait selon vous la spécificité du championnat belge ?
C’est différent de la France. Ici, on préfère gagner 4-3 que 1-0. C’est un football d’attaque et même quand une équipe mène largement au score, elle continue son travail d’attaque. On ne se contente pas de garder le ballon. Oui, c’est un championnat très offensif. Je crois en plus qu’il y a de très bonnes équipes. Cela me convient bien.
Finalement, est-ce que vous pensez que c’est bien de grandir un peu à l’abri des regards avant d’intégrer un championnat plus médiatisé et plus relevé ?
C’est évident. Nous sommes dans un petit cocon. C’est un tremplin.
Vous êtes prêté par Lille. Est-ce que vous auriez envie d’évoluer avec cette équipe la saison prochaine ?
Bien sûr. Mais cela dépendra de son projet et de ce qu’il souhaite faire avec moi. Moi je veux avoir du temps de jeu.
Avec le Mali, vous avez marqué dès votre premier match face à l’Éthiopie. Ça reste un grand souvenir pour vous ?
Quel souvenir ! Je ne pouvais pas rêver mieux avec un premier but, et de la tête en plus, ce qui m’arrive rarement. Ça restera quelque chose de spécial dans ma carrière et je ne suis pas près de l’oublier.
Quels sont vos rapports avec le sélectionneur Henri Kasperczak qui vous a titularisé d’entrée pour votre premier rendez-vous avec le Mali ?
On a d’excellents rapports. La première fois qu’il m’a appelé, il m’avait dit qu’il comptait sur moi. Il m’avait demandé si je pouvais jouer dans l’axe ou sur le côté. Et moi je lui avais répondu que j’étais à la disposition de l’équipe et qu’il n’y avait aucun souci. Je préfère un coach qui compte sur moi que le contraire ! On s’est tout de suite très bien entendu. J’étais surpris d’être titulaire aussi rapidement. Mais Cheick Diabaté était blessé.
On imagine que Cheick Diabaté (Bordeaux/Ligue 1) sera l’attaquant numéro 1 du Mali pendant la CAN. Mais vous avez hâte d’y être quand même ?
Certainement. Moi ou un autre, ce sera le choix du sélectionneur. Mais je ne pars pas défaitiste. Je ne vais pas partir en me disant que je ne vais pas jouer. Dans ma tète, je veux jouer. Dans le football, il y a des hiérarchies, mais elles sont aussi faites pour être bousculées. On verra, mais je ne veux pas me prendre la tête avec ça. J’apporterai à l’équipe ce que je peux apporter et le sélectionneur fera ses choix. Il n’y a aucun souci.
Seydou Keita, qui est passé dans nos studios avant la rencontre face à l’Éthiopie, nous avait dit le plus grand bien de vous. Ça vous touche ?
Bien sûr. C’est un grand joueur et un grand professionnel. D’entendre cela de la part d’un joueur de cette trempe, cela fait plaisir. Surtout que lui côtoie chaque jour de très grands joueurs. Ça m’aide dans mon travail.
Le Mali sera un des favoris à la CAN 2015 après avoir été deux fois troisième. C’est une pression ?
Oui et non, car il faut à chaque fois se remettre en question. Je pense tout de même que nous avons une bonne équipe pour aller loin dans cette compétition. Le Mali sort de deux demi-finales et c’est vrai qu’il voudra aller le plus loin si possible.
Source: rfi.fr