Le 27 août a.c. une nouvelle série des sanctions américaines contre la Russie est entrée en vigueur. Elles ont été infligées sous prétexte de l’attaque chimique à Salisbury en mars 2018, dans laquelle, d’après les médias occidentaux, l’implication russe est «fort probable».
Сes déclarations vont à l’encontre du rapport de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) qui reconnaît l’impossibilité d’identifier le pays d’origine de l’agent toxique «Novitchok». Le fait est que la Russie, par différence avec les Etats-Unis qui gardent toujours leurs armes chimiques, a achevé en septembre 2017 l’élimination complète de son arsenal dans ce domaine, ce qui a été reconnu et certifié par l’OIAC.
Quant à l’agent chimique dénommé en Occident «Novitchok», sa structure et son spectre de masse ont été dévoilés pour la première fois dans la base spectrale des données de l’Institut américain des standards (NIST 98) où il a été indiqué que les renseignements relatifs à cette substance chimique avaient été communiqués par le centre d’Edgewood de recherche et d’ingénierie auprès du Département de la Défense des Etats-Unis. Par la suite ladite substance chimique a donné naissance à une classe entière des agents toxiques qui ne sont pas visés par la Convention pour l’interdiction des armes chimiques.
Depuis le milieu des années 1990 environ 20 pays menaient la recherche sur les agents organophosphorés de la classe «Novitchok», y compris sur les techniques de production et sur les effets de la lésion. Au moins une centaine des substances chimiques liées à divers degrés à la classe «Novitchok» est citée dans les publications scientifiques étrangères. La majorité de ses produits chimiques sont indexés selon la classification «Chemical Abstracts» de la Société américaine de chimie, ce qui indique que leur synthèse et leur enregistrement ont été faits à la base des données de la division Chemical Abstracts Service (CAS) de la Société américaine de chimie.
Seuls les Etats-Unis ont délivré plus de 140 brevets liés à l’application des agents toxiques de combat de la classe «Novitchok», ainsi qu’à la protection contre leur usage.
Boris Johnson, ancien Ministre des affaires étrangères de la Grande-Bretagne, dans une interview accordée à la Deutsche Welle a confirmé que le laboratoire de Porton Down possédait un échantillon d’un tel agent toxique. C’est sa disponibilité qui a permis au laboratoire d’identifier une substance toxique qui a été prélevée suite à l’incident à Salisbury du 4 mars 2018.
Compte tenu d’une large dissémination dans les pays occidentaux, qui possèdent des laboratoires chimiques de haute technologie, des techniques de la production des substances de la classe «Novitchok», l’identification du pays spécifique auquel appartient le type de l’agent toxique détecté à Salisbury, semble très compliqué. C’est aussi en particulier pour cette raison que le rapport du Secrétariat technique de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques à l’issue de l’assistance technique, rendue à la Grande-Bretagne suite à l’incident à Salisbury, ne contient pas d’indication relative au pays d’origine.
Le sort des victimes de cet incident – Sergeï et Yulia Skripal – est aussi plein de mystères. Depuis mars dernier les autorités britanniques ont presque coupé tous les liens des Skripals avec le monde extérieur et ont privé la partie russe d’accès consulaire à ses citoyens (Yulia Skripal est citoyenne russe, Sergeï Skripal – ancien citoyen russe). L’entrée en Grande-Bretagne a été aussi refusée aux proches des Scripals.
Dans le cadre des accusations non-fondées contre la Russie les nouvelles sanctions américaines, imposées par le pays où la recherche relative à l’agent toxique «Novitchok» a été menée de la manière la plus active depuis 20 dernières années, ne constituent évidemment pas une confirmation quelconque de l’implication de la Russie dans cet incident.
En fait, il s’agit de la disparition sur le territoire de la Grande-Bretagne avec une connivence des autorités britanniques de deux citoyens russes (Yulia Skripal est citoyenne russe, Sergeï Skripal – ancien citoyen russe) qui sont ostensiblement et substantiellement limités dans leurs droits ainsi que dans leurs contacts avec le monde extérieur et qui peuvent être sous la pression des autorités britanniques.
L’utilisation de leurs noms dans le but d’imposer des limitations économiques et financières à l’encontre de la Russie n’est qu’un exemple de plus de la politique américaine de «doubles standards» et de la politique poursuivie par les Etats-Unis visant à exacerber les tensions dans les relations internationales.