La question de la candidature interne à l’Adéma continue de faire des vagues. Quand bien même l’unanimité semble faite autour de la candidature du Pr. Dioncounda Traoré, rien n’est encore officiellement décidé. Et ce n’est pas l’ambiante cacophonie entre les Ruchers qui va arranger la situation.
Le président du parti, Pr. Tiémoko Sangaré, et le secrétaire général, Assarid Ag Imbarcaouane, ne semblent pas partager la même lecture des conclusions d’une récente réunion du Comité exécutif. En effet, dans une correspondance en date du 25 avril 2018, adressée au Pr. Dioncounda Traoré, le président du parti, Pr. Tiémoko Sangaré, indique que « le Comité exécutif de l’Adéma-Parti africain pour la solidarité et la justice, à la suite de sa réunion du 19 mars 2018, a lancé l’appel à candidature en prélude à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018. A l’issue de cette réunion, la direction du parti a aussi procédé, conformément à l’article 84 du règlement intérieur, à la mise en place d’une commission de dépouillement des dossiers de candidatures à la candidature du parti à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018. A l’issue de l’examen de ce rapport déposé par la commission, le Comité exécutif à l’unanimité de ses membres, a validé votre candidature pour être le porte-étendard du parti à l’élection présidentielle de juillet 2018. Par conséquent, par la présente, je vous notifie cette décision de la direction et de l’ensemble de l’Adéma/PASJ et voudrais qu’il vous plaise de vous mettre à la disposition du parti pour l’exécution de cette mission. Je puisse vous assurer d’ores et déjà que pour garantir le succès de cette mission à vous confiée, le peuple Adéma et l’ensemble des sympathisants du parti sont engagés à faire tous les sacrifices nécessaires. Tout en vous souhaitant bonne réception de la présente, veuillez recevoir camarade, l’expression de ses sentiments militants ».
A cette lettre, le président Tiémoko Sangaré a joint le rapport de la commission de dépouillement et le compte rendu de la réunion du Comité exécutif. Mais contre toute attente, le secrétaire général du parti, Assarid Ag Imbarcaouane, prend à contre-pied le président Tiémoko Sangaré. Dans une lettre adressée au président Sangaré, le secrétaire général du parti, Assarid Ag Imbarcaouane, marque sa désapprobation par rapport au contenu de la lettre du président qu’il qualifie d’être une lettre sans numéro. « Contrairement à ce que vous avez écrit, le CE lors de la réunion d’analyse des résultats de dépouillement des dossiers de candidatures a certes validé la candidature du Professeur Dioncounda Traoré pour la phase de choix du candidat mais a retenu la mise en œuvre de cette phase qui comporte : 1) l’écoute du candidat en réunion du Comité exécutif, 2) un vote formel à bulletin secret, 3) la convocation de la conférence nationale d’investiture du candidat. Votre lettre n’est donc acceptable ni dans la forme ni dans le fond. Seul le vote par bulletin secret après l’écoute du candidat peut valider le choix d’un candidat pour la conférence d’investiture. J’invite les membres du Comité exécutif à se prononcer sur la situation grave créée par le premier responsable du parti. Sentiments militants ».
Si réellement monsieur Imbarcaouane a raison, on peut se poser la question de savoir si le président Tiémoko Sangaré ignore les règles mêmes de son parti. En tout cas, cette passe d’armes entre ces deux responsables du parti, traduit bien les difficultés de ce parti à se positionner clairement pour la présidentielle de juillet prochain. Encore que le principal intéressé (Dioncounda Traoré) ne semble pas être prêt à accepter l’offre.