Tièman Diarra, notable de Kolokani, avait délocalisé dans son champ, son fétiche. Régulièrement, il se rendait sur le site, accompagné de clients pour immoler là-dessus de petits ruminants ou de la volaille, toute chose qui a fait semble t-il des jaloux. Le vendredi 10 avril dernier, il a constaté le vol de son « dieu » et a déposé plainte contre deux suspects à la Brigade territoriale de gendarmerie.
A Kolokani et dans sa périphérie que l’on appelle le Bèlèdougou, chacun ou presque a son fétiche qui fait son prestige car, il lui procure respect et considération. Tièman Diarra, en digne fils de Kolokani n’est pas le seul. Le sien, il l’avait délocalisé dans son champ. Pour un oui ou pour un non, il alla le consulter. Régulièrement, il s’y rendait en compagnie d’étrangers pour y immoler de la volaille ou de petits ruminants. En même temps qu’il était craint, Tièman suscitait aussi de la jalousie, mais de la part de qui ? Son fétiche n’a pas pu le prévenir.
Ce vendredi 10 avril 2015, quand il s’était rendu au champ pour la énième fois, il trouva que le fétiche n’était pas à sa place. Fou de colère, il entreprend une enquête qui le conduit à deux suspects, Djorondo Koné et Nadjougou Coulibaly, deux notables, soupçonnés du vol du fétiche. Il dépose plainte contre eux à la Brigade territoriale de gendarmerie de Kolakani. Le gendarme en charge du dossier fait convoquer les suspects qui s’étonnent qu’il les soupçonne car, ils ne sont pas des féticheurs.
Sans doute, l’exception qui confirme toute règle. En écoutant le plaignant faire l’éloge de son fétiche, l’un des suspects a répliqué en ces termes : « Si ce fétiche était aussi performant qu’il le prétend, pourquoi n’a-t-il pas pu assurer sa propre garde ? ». Une question qui a fait rire plus d’un dans la salle. Faute de preuve, les deux suspects sont relaxés en attendant que le fétiche se défende de lui-même.
Dénis T Théra
Source: Autre presse