Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, est aujourd’hui à Gao, la plus grande ville du Nord du Mali où des incidents entre les populations et la Minusma avaient occasionné la mort de trois personnes et plusieurs blessés le mardi dernier. Le chef de l’Etat qui a renoncé au sommet de l’Union africaine qui s’ouvre demain à Addis Abeba pour se rendre sur place, est accompagné d’une forte délégation ministérielle et de l’adjoint du représentant du secrétaire général de l’ONU au Mali, Arnauld Agodjénou.
Pour rappel, les troupes de la Minusma, dont le camp a été pris d’assaut, n’ont pas hésité à tirer sur les manifestants.
Le chef de l’Etat qui se trouvait à l’étranger au moment des faits avait dû écourter son voyage pour rentrer au bercail.
Il s’est donc rendu sur les lieux afin de s’enquérir de la situation et présenter ses condoléances aux familles des victimes.
La délégation présidentielle est arrivée sur place aux environs de 10h30mn. Après une visite aux blessés à l’hôpital régional, le chef de l’Etat s’est entretenu avec les populations au conseil régional de Gao. Là, les échanges ont été directs entre les populations et leur hôte du jour. Ibrahim Boubacar Kéita a appelé la jeunesse de Gao au calme en promettant une enquête internationale pour élucider les évènements malheureux de mardi dernier.
Le président de la République a expliqué que ce sont des individus malintentionnés qui tentent de compliquer la relation entre le Mali et ses partenaires. Selon un correspond de Malijet à Gao, IBK a ensuite remis la somme de 2 millions FCFA à la jeunesse de Gao. Un million pour les blessés et l’autre million pour les familles qui ont perdu leurs parents dans les violences.
Depuis le début de la semaine, la tension reste vive à Gao entre les populations et la Minusma suite à un accord que cette dernière aurait signé avec les groupes rebelles de la Coordination pour l’établissement d’une zone de sécurité temporaire à Tabankort.
Les populations voient en cela une manière tacite de la mission onusienne de soutenir les groupes rebelles séparatistes puisque Tabankort est une localité sous contrôle des groupes d’autodéfense signataires de la plateforme, proches du gouvernement et qui se battent pour l’intégrité territoriale du Mali.
Certes le document a finalement été retiré à la grande satisfaction de tous les Maliens, mais il est clair qu’un climat de méfiance s’est désormais installé entre les populations et la Minusma.
Source: autre presse