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A Bamako, l’étrange phénomène de « ni célibataire ni mariée »

Certaines femmes, constamment harcelées par la société pressée de les voir se marier, se jettent dans les bras du premier venu qui leur promet de passer devant Monsieur le maire, sans honorer ses engagements. C’est le phénomène de « ni célibataire ni mariée ».

 

« Je suis fiancée depuis 13 ans. J’ai eu 2 enfants, mais jusqu’à présent mon fiancé ne parle pas de mariage », confie Ramatou C., gorge nouée, regard mélancolique. Sous une tente, dans un quartier populaire de Bamako, des jeunes dames discutent autour du mariage. La trentaine révolue, Ramatou se trouve dans une relation qu’elle juge « compliquée ». « Je ne suis ni célibataire ni mariée », ajoute-t-elle

Fiancée depuis 13 ans par un homme qui lui a promis de passer très bientôt devant Monsieur le maire, elle attend toujours. Problème : elle prend de l’âge, le fiancé tarde encore à tenir sa promesse. Et ce n’est pas faute de moyens financiers : « Il fricote de gauche à droite avec d’autres filles qu’il entretient».

Une situation qui désespère Ramatou, déjà mère de deux enfants. Elle est loin de faire l’exception à Bamako. C’est le cas de Saran Sissoko, fiancée et  mère d’un garçon de 4 ans. « Mon fiancé trouve toujours des prétextes pour repousser le mariage. En plus, je dois supporter ses infidélités », s’emporte-t-elle.

Prises au piège

Ce problème est récurrent, et des femmes en sont victimes parce qu’elles se retrouvent prises au piège. Elles n’ont pas la possibilité de s’engager dans une autre union sans rompre totalement la première.

Les règles de la société et de la religion poussent certaines femmes à supporter ces comportements dans l’espoir de voir se réaliser leur rêve de mariage. Selon les préceptes de l’islam, les fiançailles sont légales dès que les parents donnent leur accord. « Les fiançailles sont reconnues dans la religion musulmane, et le mariage religieux et d’autres sont symboliques, explique Moussa Ouloguem, imam officiant à Bamako. C’est pour avoir des témoins de l’union. Cependant, lorsque la femme ne veut pas des fiançailles qui durent, elle peut bien chercher un autre mari. En un mot, la femme n’est pas obligée de rester dans des fiançailles éternellement ».

Quant aux femmes, la plupart disent être sous pression des parents et de leur entourage. Mais, souvent, elles se donnent cette peine juste pour ne pas « passer d’un homme à un autre ». Malgré cette patience et ces supplices, certaines d’entre elles découvrent l’infidélité de leurs fiancés qui convolent en justes noces avec d’autres femmes.

Problème de trousseau

Dans nos communautés, le mariage se prépare dès que la jeune fille atteint l’âge de la puberté. Sa maman commence déjà à acheter le trousseau de mariage, souvent extravagant. Selon des hommes interrogés, beaucoup de fiançailles prennent du temps parce que les belles-mères affirment ne pas être prêtes financièrement. Mais aussi certains se lancent dans les fiançailles sous la pression de leurs futures conjointes, sans être suffisamment préparés.

Il est temps que les hommes apprennent les procédures de mariage selon leur religion ou culture, et qu’ils s’y conforment sans tricher. Ces fiançailles éternelles mettent la femme en retard et ôtent du sens au mariage. Il est temps que les femmes se concentrent sur elles-mêmes, sur leur bonheur avant de chercher à faire plaisir aux autres.

Source : Benbere

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