« Les sacrifices rituels ou vente d’organes humains sont proscrits par la Bible et le Coran. Il est temps que cela prenne fin », a commenté le père Léonce Ogoi Ballet, curé de Saint Kizito de Williamsville, un quartier d’Abidjan au lendemain de l’assassinat de Bouba.
Samedi 24 février, le petit Bouba, âgé de 5 ans a été enlevé, tué et vidé de son sang par un bijoutier de son quartier. Après son interrogatoire, l’auteur du crime a avoué avoir tué le garçonnet pour les besoins d’un sacrifice rituel à la demande d’un féticheur qui lui avait promis qu’il deviendrait immensément riche.
Cet assassinat du petit Bouba a été aussitôt relayé sur les réseaux sociaux illustrés par des images extrêmement choquantes de la scène de crime. « Les dix commandements consignés dans la Bible insistent bien sur la sacralité de la vie : tu ne tueras pas’. De plus la loi également défend de tuer », a encore déclaré le père Léonce Ballet avant d’ajouter, révolté : « En Côte d’Ivoire, il y a trop de choses méprisables et inhumaines qui se pratiquent. Il n’y a plus de morale. L’enquête ne doit pas seulement se limiter au bijoutier, qui a été certainement recommandé par des personnes, et pareil pour le féticheur ».
Pour sa part, Ismaël Coulibaly, imam principal de la grande mosquée de Williamsville, et membre du Conseil supérieur des imams (Cosim) a fermement condamné « ce crime odieux qui ne laisse personne indifférent » et appelé les Ivoiriens au respect de la vie humaine. Marche silencieuse
Le samedi 3 mars, plusieurs milliers d’Ivoiriens ont marché en hommage au petit Bouba. Parmi les marcheurs, des enfants, des parents, des artistes et des personnalités politiques et religieuses qui ont tenu à exprimer leur colère face à la recrudescence de cet inquiétant phénomène de meurtres rituels.
Une semaine après la mort de Bouba, une écolière de 13 ans, a été retrouvée assassinée le 4 mars, derrière la prison civile de M’Bahiakro (centre-est) du pays.
Mardi 6 mars, un communiqué du Conseil des ministres a annoncé que depuis le mois de janvier, 8 cas de disparition ou d’enlèvements d’enfants ont été enregistrés en Côte d’Ivoire dont trois décès. « Le gouvernement condamne ces actes ignobles perpétrés sur des enfants et présente ses condoléances aux familles endeuillées. Il réaffirme sa détermination à combattre les crimes inacceptables », a également affirmé le communiqué.
Magloire Madjessou (à Abidjan)
Afrik