Le 1er octobre 2019, la Chine célébrera le 70e anniversaire de la République populaire. Hier 26 Septembre, l’Ambassadeur a offert une réception au cours duquel il a retracé le parcours de la République de Chine et livré les clés de sa réussite fulgurante. Nous vous livrons le discours de l’Ambassadeur.
70 ans, ça nous paraît court. Mais c’est l’histoire d’une République populaire née après 100 ans de colonisation et de guerre d’invasion étrangère. En effet, même avec tant de souffrance, l’histoire de la Chine, et de sa civilisation 5 fois millénaire, n’ont jamais été interrompues.
70 ans, ça nous paraît court. Mais c’est l’histoire de l’indépendance proclamée par Mao Zedong, de la prospérité réalisée par Deng Xiaoping, et de la puissance propulsée par Xi Jinping. En 3 générations seulement, la Chine est passée de zéro à la deuxième économie du monde.
Il y a 70 ans, la Chine n’avait que la pauvreté et le dénuement. Aujourd’hui son PIB a dépassé 90 billions de yuans, soit approximativement 8200 billions de FCFA. Il y a 40 ans même, on comptait 770 millions de populations rurales pauvres. Aujourd’hui ils sont 10 millions. L’objectif pour l’an prochain est que personne ne vivra sous le seuil de la pauvreté. Un adage chinois dit ceci: “il faut construire la route avant d’atteindre la richesse”. Aujourd’hui 2/3 du kilométrage mondial du chemin de fer à grande vitesse se trouve en Chine, soit 30 mille kilomètres, 45 fois ce qu’il y’avait il y a 10 ans. Quant à l’autoroute, longue de 150 mille kilomètres, championne du monde également. Sans parler du chemin de fer et de la route à vitesse moyenne… Selon le Président de la République Xi Jinping, “la recherche d’une vie meilleure du peuple, c’est l’objectif de nos efforts.” Chacun sent en Chine que cette vie meilleure avance, à pas sûr et rapide.
Pourquoi cette réussite fulgurante? À mon sens, la première explication se trouve dans la confiance en soi des Chinois. La Chine sait d’où elle vient et où elle va. Pour un vaisseau géant comme la Chine, il faut obligatoirement avoir un commandant clairvoyant, lucide, fort et déterminé. Ce capitaine, c’est bien le Parti communiste chinois qui maintient son cap avec une stratégie à long terme (longue de 30 voire de 50 ans), et ne s’est jamais perdu dans de multiples courants et malgré des leçons données de toutes parts et à tout temps. Par ailleurs tous les marins du vaisseau travaillent d’arrache-pied et avec discipline dans l’exécution des ordres du capitaine. Alors que si d’autres bateaux déroutent ou même coulent, c’est parce qu’il n’y a pas de feuille de route, pas de capitaine éveillé, et pas de marins travailleurs… Je suis fier de mon pays qui est tellement confiant en sa voie, sa pensée, son système et sa culture!
La deuxième explication se trouve dans la logique des Chinois qui ne restent ni figés ni enfermés. Ça fait 40 ans que la Chine ne cesse d’approfondir la politique de réforme et d’ouverture. La réforme nous a servis à augmenter la productivité économique et à renforcer la cohésion sociale. Certes, elle touche parfois aux acquis sociaux, mais la population est prête à faire des sacrifices pour avoir un bonheur à plus long terme. Quant à l’ouverture, elle nous a appris à nager dans la natation, autrement dit dans l’océan de la mondialisation, au lieu de rester immobiles sur une île bien isolée. Premier importateur, premier producteur, premier pays d’accueil des investissements, premier pays fournisseur de touristes…Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Grâce à son ouverture, la Chine contribue à la croissance économique mondiale à raison de 30% pendant plus de 30 ans. La Chine a ainsi créé un modèle de développement gagnant-gagnant avec le monde entier. Non seulement la Chine est “l’usine du monde”, elle est aussi “le marché du monde”.
Dans ce monde de turbulence très agitée, combien on est jaloux de la paix et de la stabilité dont jouit le peuple chinois. Sans la paix et la stabilité à long terme, il n’y a pas de développement. On en voit trop à nos côtés, hélas! Souvent des slogans paraissent bien jolis, mais seul donner une vie meilleure à la population porte un sens réel! Surtout quand il s’agit de 1,4 milliard d’âmes, qui prendra la responsabilité à la place du gouvernement chinois? Selon un proverbe mondialement connu, “seul le porteur des chaussures sait si la pointure lui va.” Alors qui sait mieux que les Chinois si ça va ou pas en Chine? C’est à mon avis la troisième explication de la réussite chinoise. C’est ainsi que le gouvernement et le peuple chinois défendent fermement cette valeur de paix et de stabilité contre toutes tentatives intérieure et extérieure qui cherchent à déstabiliser le système et le pays, dans quelque endroit que ce soit, à Xinjiang, au Tibet, en mer méridionale de Chine et à Hongkong. Quand il faut défendre les intérêts fondamentaux du pays, les Chinois comme les Maliens, nous sommes à la même hauteur et au même front.
Sur le plan international, la montée en puissance pacifique de la Chine n’a rien à voir avec l’histoire obscure des puissances coloniales. Un pays comme la Chine, victime d’invasion et de colonisation dans le passé, a dans son gène la philosophie de Confucius qui disait : “ ce que je ne veux pas moi-même, je ne l’impose pas à l’autrui”, il défend naturellement partout dans le monde les principes de la paix, de l’égalité, du respect, de la souveraineté et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres. Nos amis africains en général et nos amis maliens en particulier savent mieux que quiconque que la Chine se met toujours aux côtés des pays en voie de développement pour les soutenir et accompagner dans le respect, la dignité et la fraternité. De plus, aujourd’hui face à la tendance dangereuse de l’égoïsme, du protectionnisme et de l’unilatéralisme, la Chine défend à tout prix les valeurs de solidarité, de libre échange et de multilatéralisme, et plus largement tous les principes de l’Organisation des Nations unies.
Toujours selon Confucius, “il faut être fidèle à son engagement et résolu dans ses actes.” Suite au sommet de Beijing sur la coopération Chine-Afrique l’an dernier, une série de mesures sont en cours d’exécution rapide dans plusieurs domaines (infrastructure, commerce, investissement, éducation, santé, sécurité et autres). Tout récemment avec l’adhésion du Mali à l’initiative des “Nouvelles Routes de la Soie”, des perspectives encore plus prometteuses de coopération s’ouvrent devant nous. Dans l’esprit du Président Xi Jinping, les nouvelles routes de la soie offrent en effet une nouvelle plateforme de coopération gagnant-gagnant qui nous amène à une communauté de destin de l’Humanité. À mon avis, cette communauté de destin, c’est d’abord entre la Chine et l’Afrique. (Ici quelques exemples de la nouvelle coopération sino-malienne: Le projet “Mali numérique” . Le Centre pilote agricole à Baguinéda. Deux villages “énergie solaire”. La phase II de la Cité universitaire de Kabala. Un nouveau don de 20 milliards de FCFA pour des projets d’infrastructure. Un nouveau don de matériels scolaire d’une valeur de 900 millions de FCFA. L’augmentation des contingents chinois dans la Minusma. Contribution à la force conjointe du G5 Sahel…)
Personnellement, je compte beaucoup sur la coopération industrielle dans l’objectif de création d’emplois, d’augmentation des valeurs ajoutées et de transformation des matières premières. Récemment j’ai fait plusieurs voyages à Ségou et à Sikasso, avec le soutien énergique du Président de la République et du Premier Ministre, pour évaluer sur place les perspectives de la coopération dans les domaines de l’industrie manufacturière et de l’industrie agroalimentaire. À Ségou nous avons des projets historiques comme le Sukala, le N’Sukala et la Comatex. Mais beaucoup reste à faire pour allonger encore plus la chaîne industrielle. À Sikasso, l’usine historique du “Thé Farako” devra se redresser, et surtout la future zone économique spéciale deviendra, j’en suis sûr, un nouveau pôle de croissance à la fois de l’économie malienne et de la coopération sino-malienne.
Lors de la réception du 26 septembre à l’ambassade, les hymnes nationaux ont été chantés par la mission médicale chinoise. Ça devient une belle tradition, appréciée par tout le monde. Les médecins chinois servent les Maliens depuis 51 ans sans interruption. C’est l’exemple le plus éloquent de la fidélité et de la continuité de l’amitié sino-malienne. L’an prochain nous allons célébrer le 60e anniversaire de nos relations diplomatiques établies par les hommes visionnaires, Mao Zedong et Modibo Keïta. Cette politique visionnaire, nous en avons besoin pour les prochains 60 ans, à savoir un partenariat fraternel, basé sur la confiance et le soutien mutuel, solide comme la montagne Siby, long comme le fleuve Niger, et inébranlable malgré toutes tempêtes de sable.
Mr ZHU Liying
Ambassadeur de Chine au Mali
*Le titre est de la Rédaction