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6è anniversaire de l’Accord pour la paix: la CMA juge le bilan très peu élogieux

Dans le cadre de la commémoration du 6e anniversaire de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a animé, hier dimanche 20 juin, une conférence de presse, à la Maison de la presse. Le thème de ladite conférence était : ‘’ Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, six ans après la signature : Bilan, obstacles et perspectives’’. Les conférenciers étaient : Attaye Ag MOHAMED, chef de la délégation de la CMA ; Elmaouloud Ould RAMADANE, porte-parole ; Tilla Ag ZEINI, membre de la délégation et Sidi Ag BAYE, modérateur.

Dans la déclaration liminaire, la CMA juge le bilan de l’Accord très peu élogieux par rapport au temps et aux attentes. Pour les responsables, de la CMA, de 2015 à nos jours, la mise en œuvre de l’APR n’a en réalité jusqu’ici touché qu’à des aspects périphériques.
Le porte-parole a cité entre autres l’installation des autorités intérimaires, mais non dotées des moyens et des ressources nécessaires pour réussir leur mandat ; la difficile opérationnalisation des bataillons des Forces armées reconstituées (BAT-FAR) dédiés à assurer les missions attribuées au MOC ; les mécanismes conjoints créés dans le cadre de la conduite de la RSS; la création de la Zone de développement des régions du Nord, mais toujours en attente d’opérationnalisation ; le Fonds de Développement Durable (FDD) initialement prévu dans l’APR pour financer la Stratégie spécifique de développement des régions du Nord mis en place et géré de manière jusqu’ici non cernée par l’ensemble des parties à l’Accord.
Aussi, la CMA a déploré le fait que la Commission d’enquête internationale mise en place par l’ONU en 2018 ait été restreinte dans la période couverte (2012 à 2018) sans aucune base juridique se référant aux clauses de l’APR. De même, regrette-t-elle que les réfugiés et les personnes déplacées du fait du conflit restent très peu impliqués dans le cadre de la mise en œuvre de l’APR et la mise en place des conditions de leur retour et de leur association aux affaires.
Cependant, la CMA reconnaît qu’il y a eu des tentatives d’aborder les questions de fond. Les conférenciers ont évoqué la question de la révision constitutionnelle permettant de prendre en charge les dispositions politiques et institutionnelles de l’APR (régionalisation, mode de scrutin des Assemblées régionales et leurs Présidents, création de la deuxième chambre parlementaire…) ; la réorganisation territoriale et administrative pour une meilleure représentativité des populations du Nord du Mali dans les Institutions Nationales ; la problématique de l’Azawad restée en suspend à cause du bricolage qu’a connu la Conférence d’Entente Nationale de 2017.
S’agissant des obstacles, la CMA pointe du doigt la mauvaise volonté des différents gouvernements depuis la signature de l’Accord. Aussi, elle fustige l’absence d’une réelle politique étatique de vulgarisation de l’APR auprès des populations pour qu’elles se saisissent de son contenu réel à travers la promotion de son esprit.
D’autres griefs de la CMA ont trait à ce qu’elle qualifie de bricolage de la Conférence d’Entente Nationale de 2017 ; l’exclusion des réfugiés et des déplacés dans le cadre de la construction de la paix (viabilisation des sites de retour, réalisation des services sociaux de base, retour dans des conditions dignes…) ; l’extension et l’intensité territoriales de la crise (Nord-Centre-Sud) avec des milliers de victimes civiles; la crise sociopolitique en cours depuis les élections présidentielles de 2018; l’instabilité socio-politique et institutionnelle depuis 2018 entravant la continuité gouvernementale et des tentatives d’élans des autorités centrales…
Malgré le retard et les insuffisances dans la mise en œuvre de l’Accord, la CMA estime que tout ne saurait être considéré comme négatif. Pour la Coordination des mouvements de l’Azawad, la dynamique en cours depuis l’arrivée des autorités actuelles de Transition ne laisse pas confirmer un sentiment de pessimisme.
« Aucune forme d’hostilité entre les forces de la CMA et les forces armées et de sécurité n’est d’actualité. Des canaux directs et pragmatiques d’échanges sur des situations sont rendus possibles. Le Président de la Transition aux dernières opportunités de contact direct n’a laissé sentir aucune obstruction à l’Accord et l’intégration de certains aspects pertinents de sa mise en œuvre dans la feuille de route de la Transition », se réjouissent les responsables de la CMA. Ils estiment que cette période de transition doit être une opportunité afin de dépasser les points de blocage et de poser les jalons de la refondation d’un État malien fort, démocratique et profitable à tous les citoyens partout sur le territoire national.

PAR MODIBO KONÉ

Source: Info-Matin

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