Le Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma/PASJ) tient son 5è congrès ordinaire les 24 et 25 mai au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Présidée par Pr. Dioncounda Traoré, président sortant du parti, la cérémonie d’ouverture a été marquée par les interventions des représentants d’une vingtaine de partis politiques dont le Parti Socialiste du Sénégal.
Au menu de ce 5è congrès : la présentation du rapport d’activités du comité exécutif, du rapport de la commission centrale de contrôle administratif et de gestion des conflits, du rapport de la commission de contrôle financier mais aussi et surtout la relecture des statuts et règlements intérieur. S’y ajoutent la réflexion sur le financement du parti et la mise en place d’un nouveau bureau.
Le président sortant de l’Adéma/PASJ, Pr. Dioncounda Traoré a tenu un discours historique, réconciliateur et émouvant. Il a rappelé le contexte international et national dans lequel se tient ce 5è congrès. Ce congrès se tient, dit-il, à un moment décisif de l’évolution du parti, du Mali et de l’humanité ; surtout au moment où le monde entier se bat pour le progrès et contre l’obscurantisme.
Selon lui, le Mali est devenu, ces dernières années, le théâtre d’opération du crime organisé ; toute chose qui a failli faire couler le pays. Mais Dioncounda se réjouit de constater que les Maliens ont pu, malgré les difficultés, mener le bateau Mali à bon port.
Parlant de l’Adéma/PASJ, il a souligné qu’il fait aujourd’hui l’objet d’inquiétudes, de préoccupation et d’angoisse de tous les militants, car elle n’est plus à la hauteur de leurs attentes, faute de cohésion et de discipline en son sein.
Par ailleurs, Dioncounda refuse les procès faciles faits à l’Adéma/PASJ. «Notre parti n’est pas l’ennemi du Mali»,a-t-il affirmé. Avant de rappeler qu’il a été de toutes les batailles pour l’ancrage de la démocratie au Mali et son bilan dans tous les secteurs est élogieux. «Nous devons en être fiers», a-t-il ajouté. Avant de demander aux militants de se surpasser, de maîtriser les egos et de ne pas mettre les agendas personnels au dessus de celui du parti. «La désunion et la non-confiance entre militants ont conduit aux échecs que le parti a connu ces derniers temps», a-t-il rappelé.
Ce qui fait dire au Pr. Dioncounda que ce congrès se tient sous le signe du retour aux valeurs fondamentales du parti et sous celui de la transformation de la quantité à la qualité. Autrement dit, le moment est venu de transformer la grande masse du parti en vrais militants.
Le président sortant a proposé des reformes afin que l’Adéma/PASJ redevienne la locomotive de la démocratie qu’il fut. Il propose la réduction de la taille du Comité exécutif du parti à une trentaine de membres et la création d’un Comité central qui comprendra les représentants de l’ensemble des structures du parti. Ce comité central qui sera présidé par le président du Comité exécutif, se réunira une fois par an. Le Comité central remplacera la Conférence nationale et élaborera des textes consensuels dont l’application ne fera l’objet d’aucune complaisance.
Pr. Dioncounda Traoré a lancé un appel aux militants d’être des «abeilles unies et disciplinées pour le bonheur du parti et du Mali». Il a précisé que pour sa part, il quitte la présidence du parti mais qu’il restera Adéma/PASJ jusqu’à son dernier souffle. Car L’Adéma/PASJ, a-t-il -affirmé, lui a tout donné.
A ces mots, Pr. Dioncounda Traoré n’a pu retenir ses larmes et n’a pu prononcer le reste du discours. Certainement, il était sous le coup de l’émotion. Et c’est le Pr Tiémoko Sangaré qui a prononcé le reste du discours d’ouverture du Congrès.
A l’issue de ce 5è congrès ordinaire, un nouveau président sera élu à la tête du parti aujourd’hui.
A noter que plusieurs candidats convoitent le fauteuil de la présidence du parti.
