Une forte délégation des patrons du MEDEF (Mouvement des Entreprises de France) et de Business France en visite actuellement au Mali a eu, hier 12 février, une séance de travail avec le Conseil national du patronat du Mali (CNPM) en son siège à l’ACI. Ces échanges ont été soldés par une conférence de presse au cours de laquelle, le président du CNPM, Mamadou Sinsy Coulibaly a révélé que les contrats signés avec les entreprises françaises pour 2020 portent sur un total de 500 millions d’euros dans différents secteurs de notre pays.
Après une série de rencontres avec les autorités maliennes, la délégation du MEDEF et de Business France composée des représentants d’une trentaine d’entreprises a rencontré ses homologues maliens pour parler d’affaires. Ils ont passé en revue, secteur par secteur, les opportunités d’investissement.
Ainsi, trois des projets qui seront concrétisés cette année portent notamment sur l’alimentation en eau potable en milieu rural. Si dans ce secteur le partenaire français a été, jusque-là, un simple fournisseur d’équipements, désormais, il a décidé d’investir par le biais d’une délégation de gestion pour assurer la durabilité des équipements. Ce qui va engendrer des créations d’emplois et nécessité de la formation.
Le second est un projet innovant de logiciel de télécom qui sera utilisé dans le cadre de l’opérationnalisation de la Télévision numérique terrestre (TNT). A cet égard, actuellement plusieurs ingénieurs maliens sont en formation en France pour le compte de la SMTD pour gérer ce réseau. Le troisième projet est un équipement entrant dans la lutte contre le paludisme à travers le captable des moustiques dans divers milieux ont les miniers. A ce niveau, la société française ira en partenariat avec une entreprise malienne capable d’installer et entretenir ces équipements.
Le président du Conseil d’entreprises France Afrique de l’ouest, Bruno Mettling, a souligné que les entreprises françaises accompagnent le Mali tant en période normale que dans les moments difficiles comme en ce moment. Ces entreprises qui contribuent au développement de notre pays sont en partenariat avec des maliens même si on en parle peu.
Le président du CNPM, Mamadou Sinsy Coulibaly, d’ajouter que pour 2020, les contrats d’investissements signés avec les entreprises hexagonales portent sur 500 millions d’euros (328 Milliards FCFA) et peuvent augmenter dans le temps. Il a précisé que ces investissements sont des actions concrètes, différentes de l’aide publique au développement. Il a salué l’audace de ces entreprises qui viennent investir à un moment difficile pour notre pays. C’est pourquoi, il a invité les acteurs à tous les niveaux à les soutenir.
Cependant, il a souligné que la principale contrainte pour investir au Mali est liée au système de gouvernance. En effet, dit-il, pour attirer les investisseurs, il faut avoir une bonne gouvernance, mettre les acteurs économiques à l’abri de l’insécurité juridique et judiciaire, avoir une économie compétitive, avoir une administration qui joue son rôle de catalyseur.
« Ce n’est pas la crise qui empêche les entreprises d’investir dans notre pays. C’est la mauvaise gouvernance. Il faut instaurer une vraie gouvernance économique. Chaque fois que le secteur public est fort et impose sa vision, on recule. C’est à la société civile et au secteur privé de concrétiser la vision définit par le secteur public. Les Etats ne peuvent plus générer l’économie, c’est au secteur privé de jouer ce rôle pour enrichir le pays. Ce n’est pas l’Etat providentiel qui peut créer des emplois, c’est au secteur privé de créer des entreprises qui génèrent les emplois « .
Y.CAMARA
Source : l’Indépendant