La 43e session du Comité du patrimoine mondial se tient du 30 juin au 10 juillet 2019 au Centre International des Congrès de Bakou, en République d’Azerbaïdjan. Le Ministre de la Culture du Mali, N’DIAYE Ramatoulaye DIALLO, à la tête d’une forte délégation, participe à cette session.
La cérémonie d’ouverture était présidée par le Ministre azerbaïdjanais de la Culture, Abdulfas GARAYEV ; en présence de Mme la Ministre de la Culture du Mali, de la Directrice Générale de l’UNESCO, Mme Audrey Azouley, de nombreux invités et des délégations des États parties à la Convention de 1972 concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel.
La session a porté sur : l’adoption du rapport de la 42e session tenue à Manama (Bahreïn) ; l’examen des états de conservation des biens du patrimoine mondial ; l’examen et l’adoption des rapports périodiques et l’inscription de nouveaux biens sur la liste du patrimoine mondial.
Lors de cette session, Madame la ministre a eu des séances de travail, notamment avec le Sous-Directeur Général de la Culture de l’UNESCO, Monsieur Enersto OTTONE, et ses proches collaborateurs, le Ministre irakien de la Culture, les ministres camerounais et tanzanien de la Culture.
Une minute de silence a été observée en hommage aux victimes des attaques terroristes au Mali, une première dans l’histoire des sessions du Comité du patrimoine mondial depuis sa création.
Après cette minute de silence, le Ministre a lancé un appel en faveur de la protection des biens culturels maliens inscrits au patrimoine mondial, en général, et celui des falaises de Bandiagara, en particulier.
Dans cette optique, un projet d’amendement au point 7 de l’ordre du jour (Décision 43 COM 7.2), proposé par le Mali, a été soumis aux membres du Comité pour adoption.
Ledit projet d’amendement porte sur le renforcement et l’implication des partenaires et des experts dans la conservation durable et la gestion efficace du patrimoine culturel des falaises de Bandiagara (Pays dogon).
Cette participation du Mali à cette 43e session du Comité du patrimoine mondial a été couronnée de succès, au regard des activités menées ci-dessus citées.
Dans son intervention, le ministre Rama a rappelé que l’occupation du Nord du Mali en 2012 par les groupes terroristes et leur présence depuis 2018, dans le centre du Mali, où se trouve cet important bien, sont en grande partie à l’origine des conflits qui, en plus des pertes en vie humaines sans précédent dans notre histoire contemporaine, ont des conséquences sur l’ensemble du patrimoine culturel qui caractérise ce site. Qu’il s’agisse du patrimoine bâti, des objets culturels ou des pratiques et expressions culturelles.
« Mon pays n’a aucun doute que les destructions et les dégradations observées dans les différents villages sont le résultat des manœuvres de déstabilisation des communautés Peul et Dogon par les groupes terroristes», lancé Rama sur cette tribune.
Avant de poursuivre : «nous l’avons noté dans les villages de Koulogoun, Ogosagou, Sobane Da, Yoro, etc., qui ont été attaqués, pour ne citer ces exemples. Hier encore, pendant que nous dînions, le village de Saran dans la Commune rurale de Ouenkoro dans le Cercle de Bankass, a été la cible des terroristes»
Elle a réaffirmé la volonté du Mali, en plus d’apporter des réponses aux situations sécuritaire et humanitaire que provoquent ces conflits, d’assurer la protection de la valeur universelle exceptionnelle des Falaises de Bandiagara.
Selon elle, tous les villages attaqués possédaient des greniers, des cases de femmes menstrues, des cases à palabre (toguna), des lieux de culte, qui ont été ou dégradés, ou entièrement détruits. De son avis, ces éléments sont non seulement des attributs importants de la valeur universelle exceptionnelle du bien, mais ils structurent le tissu social des communautés vivant en paix, malgré leur grande diversité culturelle et cultuelle.
«Je suis ici pour lancer un appel au Comité du patrimoine mondial en vue d’aider le Mali à préserver le patrimoine culturel des Falaises de Bandiagara contre les terroristes obscurantistes», a-t-elle conclu.
Par Abdoulaye OUATTARA