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3ème République : Focus sur la voyoucratie !

Les pseudo-démocrates, qui se sont succédés au pouvoir, depuis 1992, ont mis en place des mécanismes d’enrichissement illicite au sein des richesses nationales. Afin d’échapper à la justice, ils ont élaboré des textes qui leur permettent de vivre dans l’impunité la plus totale.

 

Aujourd’hui, ces politiciens en fin de parcours, œuvrent dans les eaux troubles pour faire échouer l’alternance souhaitée par le peuple.

Le Mali, jadis prospère, souffre non pas du manque de ressources, mais du fait des dirigeants qui se sont succédés au pouvoir depuis l’indépendance à nos jours.

L’élite politique est responsable de l’irruption d’acteurs tels que les religieux dans le plus profond du débat politique.

Si les dirigeants des deux premières Républiques ont commis des erreurs dans la gestion des affaires publiques, la fibre patriotique et la dignité étaient affichés en plus du souci du respect de l’intérêt général.

La révolution de Mars 1991 a été un tremplin pour ceux qui finiront par être les fossoyeurs de la République.

En véritables chercheurs de trésors, ils ont dilapidé tous les acquis de leurs prédécesseurs.

La 3ème République a été celle du règne de plusieurs maux comme :

* LA SPECULATION FONCIERE

Les journée de l’Espace d’Interpellation Démocratique (EDI) depuis une décennie l’ont mis à nu à maintes reprises.

En effet, l’écrasante majorité des interpellations de l’Etat par la population, concernent les litiges fonciers.

Les dossiers du foncier sont suivis par ceux relatifs à la non-exécution des décisions de justice, aux régularisations des situations administratives et au non-respect des engagements contractuels de l’Etat.

C’est sous la troisième République que la terre a pris une valeur incommensurable. Le phénomène de spéculation foncière s’est développé avec la création de véritables structures spécialisées dans l’expropriation et l’accaparement des terres des pauvres populations.

La complicité de ceux qui ont la charge de la gestion du foncier n’est nullement un secret de polichinelle : une véritable escroquerie foncière a vu le jour.

Aujourd’hui, les conflits fonciers sont la cause des troubles socio-politiques et économiques que connaît le Mali. Pire, ils sont la cause de l’injustice sociale qui met les populations dos à dos. Le vivre-ensemble en a fait les frais à divers endroits du Mali profond.

• JEUX D’INTERETS

Une mutation sociale s’est opérée depuis. Les politiciens qui se doivent arbitrer les conflits entre les opérateurs économiques sont devenus eux-mêmes des opérateurs économiques.

Autrement dit juges et parties.Ceux qui sont ministres ont leurs femmes qui subitement deviennent des expertes en affaires, les micro société voient le jour et engrangent les fonds publics dont ils ont la charge.

On n’oublie pas la multiplication du gré à gré de marchés publics dont l’exécution a été plus qu’en déca des attentes.

• DECLIN DE L’EDUCATION AU DETRIMENT DU PATRIOTISME

L’éducation est la meilleure chose qu’un dirigeant doit offrir à son peuple. Si les cadres des pays limitrophes ont en parti été formés par les enseignants maliens, aujourd’hui, le paradoxe est flagrant : le Mali est devenu la risée des autres États à cause du niveau exécrable de son système éducatif .

Sa mauvaise orientation, à cause des choix politiques médiocres et son instrumentalisation par les supposés démocrates, ont tout détruit. Détruire un pays ne nécessite pas, effectivement, l’utilisation de bombes atomiques, de missiles à longues portées ou autres armes de destruction massive.

Il suffit juste d’affaiblir son système éducatif, en encourageant la triche, la fraude et la corruption pour que l’auto-destruction se fasse d’elle-même.Du coup, des patients meurent aux mains de médecins mal formés et corrompus ; des bâtisses, des autoroutes et des ouvrages d’arts s’effondrent car construits par des architectes et des ingénieurs mal formés ou corrompus.

N’oublions pas le système économique du pays qui a vu fondre ses richesses et ses réserves de changes comme de la neige, car entre les mains, d’hommes d’affaires politiciens, d’investisseurs, de fraudeurs et corrompus.

Au fil des ans, la justice est devenue injuste et au service des plus forts : elle a été entre les mains d’hommes de lois, des juges mal formés et corrompus.Tous les domaines de la société, tous les secteurs de l’Etat sont en ruines car gérés par des politiciens abonnés à la fraude et aux jeux de corruption. Cette élite n’a aucune valeur, ni de repères, de modèles, de grandeur, de dignité, de conscience et surtout … d’exemplarité.

Ce qui engendre au finish, l’effondrement de la nation.

• LA DESTRUCTION DE L’ARMEE

L’armée, tout comme l’éducation, constitue un des piliers de l’État. Selon Franck SILVI « un pays sans armée, est un pays sans avenir». Et pourtant, c’est ce que nous voyons aujourd’hui. L’armée malienne était une des plus puissantes de la sous-région, mais sous le règne des politiciens pseudo-démocrates, cette vaillante armée n’est que l’ombre d’elle-même. La crise de 2012 a affiché les failles de l’armée qui se sont accrues au fil du temps. La première plaie est le mode de recrutement basé sur le népotisme, la corruption voire le favoritisme qui font office de règle.

La conséquence d’un tel système de recrutement ne peut que détruire l’ordre hiérarchique et engendrer le désordre au sein de cette institution. De facto, sont remises en cause les règles fondamentales que sont la discipline et l’organisation hiérarchique.

Un pseudo-démocrate ne disait-il pas que le « Mali n’a pas besoin d’une armée de guerre, mais d’une armée humanitaire » et pourtant la guerre n’est-elle pas notre quotidien aujourd’hui ?

Nos soldats sont en train de périr au Centre et au Nord faute de moyens et de formation militaire. Que leurs âmes reposent en paix !

Dans ces conditions, nous sommes obligés de sous-traiter notre sécurité nationale avant d’avoir une armée disciplinée, hiérarchisée et surtout bien équipée.

• LA REGRESSION DE L’ECONOMIE NATIONALE

Dans leur course folle à la recherche de la richesse, les politiciens pseudo-démocrates ont liquidé toutes les sociétés de production du pays. Le Mali qui était une puissance industrielle à l’ère de l’indépendance chèrement acquise, n’a plus rien de concret. Malgré une aide de l’Etat pour la formation citoyenne, les politiciens pseudo-démocrates ont donc échoué au vu de l’incivisme des militants et la chute des taux de participations aux élections.
A cela s’ajoute le désaveu flagrant de la population à l’endroit des acteurs politiques, qui a ouvert la voie à l’émergence d’autres acteurs, plus populaires et populistes que les réels concernés. L’aide aux partis politiques a donc été « inutile » à assez de points et mérite un audit sans précédent au nom de la refondation de l’arène partisane.

En se référant aux rapports du Bureau du Vérificateur Général, on dénombre plus de 100 personnalités milliardaires au Mali, qui restent une menace pour la bonne gouvernance et le respect des textes fondamentaux.C’est une erreur de penser que la classe politique, tout bord confondu, laisse les coudées franches pour une gestion optimale des affaires d’un Mali financièrement asphyxié et économiquement exsangue. Pourtant, les priorités, en plus de la guerre contre les djihadistes tournent autour de la sécurisation, les questions du développement, le consensus politico-social en plus des réformes institutionnelles.

Les différents régimes, les systèmes politiques et les institutions qu’ils incarnaient étaient mauvais, à la limite nuisibles : il faut en reconstruire un cadre viable et durable. C’est ce qui avait conduit le peuple à aller au Dialogue national Inclusif dont les recommandations restent la boussole de la refondation tant souhaitée par tous.

Par rapport à la durée de la Transition, il convient de noter avec force que les problèmes du Mali sont trop nombreux et complexes pour être aplanis en une courte période. Il ne faut pas espérer accomplir en 18 mois ce que nous n’avons pas pu faire en 60 ans d’indépendance.

Cela d’autant plus que la situation présente du pays est infiniment plus désastreuse qu’elle ne l’était au moment de l’indépendance. La Transition est attendue pour une rupture totale avec ce système oligarchique, de corruption à ciel ouvert et la suspension de toute loi favorisant le vol et l’impunité sous toutes ses formes.

Moussa konate
Source : Echos Médias
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