Indemnisation des victimes de la 10 Juillet sur fonds d’équivoques
C’est la surprenante évolution qu’a connue l’affaire rocambolesque des victimes de la répression du 10 Juillet dernier. A l’issue du dernier conseil des Ministres, en effet, le chef de l’Etat s’est illustré par beaucoup plus de compassion à leur égard, en joignant notamment une promesse d’indemnisation à l’enquête promise sur les tueries. Ce faisant, IBK n’a pas seulement soulagé des familles endeuillées. À défaut d’admettre, avant même l’issue des investigations annoncées, la responsabilité des forces de l’ordre dans la tragédie, IBK se démarque tout au moins d’une certaine tendance à présenter les victimes comme des fautifs des préjudices qu’elles ont subis. Il est de notoriété publique, toutefois, que les enquêtes promises ne peuvent aucunement être sincères et fiables sans mesures administratives à l’encontre des potentiels responsables de répressions lors de la désobéissance civile. L’autre équivoque réside dans les proportions des indemnisations annoncées par le président de la République. Et pour cause, pendant que le M5- RFP évoque plus de la vingtaine de morts et plus d’une centaine de blessés, les autorités n’ont retenu officiellement qu’une dizaine de morts. Il y a manifestement lieu d’accorder les violons pour que l’indemnisation produise les effets attendus dans la gestion de la crise.
L’article 39 n’est pas un acquis
La polémique autour de l’article 39 de la loi sur la fonction enseignante est loin d’être terminé. En tout cas, la satisfaction et la démobilisation des syndicats d’enseignants pourrait n’être que de courte durée tant les incertitudes pèsent sur son application. Face aux pressions et grogne de la rue, le chef de l’Etat, ramant à contresens de son Premier ministre, a choisi de mettre un terme au quiproquo en levant le verrou sur l’application intégrale du texte, qui conditionnait en même temps le sauvetage de l’année scolaire. Mais la réalité, selon nos sources, est bien loin des usages circonstanciels que les autorités ont fait de l’article 39. Car, l’euphorie syndicaliste pourrait bientôt laisser la place au désarroi devant l’impossibilité d’en honorer le contenu. De source bien introduite, en clair, il ne suffit point d’une simple volonté de s’exécuter, laquelle est contrariée par une réalité politique fortement affectée par les contrecoups du contexte mondial et du Covid sur les recettes douanières et fiscales. Pour procéder à la redistribution des ressources il faut d’abord les générer. Voilà toute la question alors que les 40 milliards annuels nécessaires à l’application de l’article 39 seront sans doute revus à la hausse, au regard des appétits suscités chez d’autres corporation et milieux syndicales.
Rassemblées par la Rédaction