La salle de conférence de l’Azalaï Grand hôtel de Bamako a abrité samedi dernier la finale du concours de mode des 2è « Journées Textile création ». Six couturiers, dont deux venant Ségou et quatre installés à Bamako, ont pris part à cette finale. La concurrence fut rude pour le prix Ciseaux diamant Chris Seydou. Les candidats ont présenté chacun des modèles sur trois supports différents : le bazin, le bogolan et le troisième support au choix des créateurs.
Pour chaque support, il fallait une tenue pour femme et une autre pour homme. Les robes de soirée et de mariage et les costumes, ont dominé les débats. Les tenues de ville, les jupes et mini-vestes, boubous près du corps et les gilets ont également inspiré les concurrents.
Le moins que l’on puisse dire c’est que la décoration aux dentelles, coraux et perles constituent la grande tendance de cette cuvée 2016 de la mode malienne.
Ainsi à l’issue de 45 minutes de défilé, le jury présidé par Moussa Diabaté dit Diabatex, créateur et en même temps représentant du Centre de développement de l’artisanat textile (CDAT), s’est retiré pour délibérer. Pour des raisons pratiques, trois critères avaient été retenus : la créativité, l’harmonie des couleurs et la beauté du modèle proposé. C’est SK Confection de Salif Koné de Badalabougou Sema qui a remporté le prix Ciseaux diamant Chris Seydou en totalisant 204 points sur 300 possibles. Il a devancé de peu Djenis Fashion de Djénéba Dembélé de Daoudabougou avec 198 points, qui est désignée Ciseaux d’or. Quant aux Ciseaux d’argent, ils sont allés à Saramaya Couture de Alou Dembélé à Baco-djicoroni qui a recueilli 197 points
Si les défilés des concurrents étaient entrecoupés par la prestation de la chanteuse Nafi Diabaté dite « Mari Mar », Nampé Sadio, avec son nouveau morceau « Bouton rouge », l’autre défilé des professionnels fut agrémenté par l’humoriste « Cheickinito » et le jeune rappeur Aboubacar Konaté.
La soirée a été le couronnement d’une journée dont la matinée avait été consacrée à la cérémonie d’ouverture et à deux conférences-débats au Centre international de conférences de Bamako (CICB).
L’ouverture était présidée par le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, qui a tenu à souligner la qualité du travail abattu par l’agence de communication Espace communication monde (ECM) dans la conception et l’organisation de cette manifestation.
Pour le ministre, « les Journées Textile création » ont pris très tôt leur place dans l’agenda des manifestations culturelles et artisanales de notre pays par le fait qu’elles sont uniques en leur genre. Allier conférences-débats, expositions ventes de produits textiles et concours de création est essentiel dans promotion du textile malien. « Notre pays demeure le troisième producteur de coton en Afrique, mais ne transforme qu’à peine 2% de sa production. Il faut encourager les artisans dans la transformation, la confection et l’exploitation de notre coton », a préconisé Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo.
Le président l’Assemblée permanente des chambres de métiers du Mali, Mamadou Minkoro Traoré, président désigné des « Journées Textile création », a, lui, confirmé l’intérêt que cette structure porte à la valorisation et à la promotion des produits des artisans maliens.
La marraine des Journées, le Dr Konaré Mariam Kalapo, présidente du Réseau des femmes leaders du Mali (REFLE), a exprimé sa fierté d’être à une telle tribune, car qui dit promotion des vêtements et de l’ameublement parle des femmes qui assurent l’essentiel du travail du textile dans notre pays. La présidente du REFLE a encouragé cette initiative qui contribue non seulement à la promotion et à la valorisation du coton malien, mais met aussi en valeur le travail des femmes.
La directrice générale de ECM a rappelé que les « Journées textile création » constituent une initiative pour la valorisation du savoir-faire et qu’elles ont pour objectifs de promouvoir le textile créé au Mali ; de valoriser la mode vestimentaire à partir des produits locaux ; de promouvoir les entreprises du textile par une communication ciblée sur les acteurs de ce secteur d’activité et de créer une plus-value à partir de la mise en valeur de la production de textile nationale.
Dans l’après-midi, Samuel Sidibé, le directeur du Musée national, et Moussa Diabaté ont animé des conférences sur, respectivement, le thème du coton et du tissage au Mali et la problématique de l’amélioration du bogolan et sa compétitivité sur les marchés extérieurs.
Y. DOUMBIA
Source : Essor
