Conformément à la tradition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), des artistes se sont réunis dimanche matin pour la cérémonie de « libation ». Il s’agit de rendre hommage aux disparus du cinéma africain sur la Place des cinéastes située en plein centre de la capitale burkinabè. Cette cérémonie a pris un caractère particulier pour cette édition du cinquantenaire du festival.
Cornaqués par le réalisateur malien Cheick Oumar Sissoko, les artistes et les réalisateurs comme Souleymane Cissé et Gaston Kaboré, ont tourné trois fois autour du monument coloré qui représente une caméra à bobines. Parmi les disparus honorés figure le célèbre réalisateur burkinabè Idrissa Ouédraogo. Personnage emblématique du cinéma africain des années 1980-2000, il est mort en février 2018 à l’âge de 64 ans. Il avait remporté le Grand Prix du Jury du Festival de Cannes en 1990 pour « Tilaï ».
Les artistes ont, ensuite, inauguré la statue de bronze du réalisateur camerounais Dikongué Pipa sur l’avenue voisine, la sixième statue érigée sur ce « walk of fame » en devenir. L’objectif est de statufier tous les vainqueurs de l’Etalon d’Or de Yennenga, la récompense suprême du Fespaco, mais l’argent manque. « Si vous pouvez passer à la cotisation pour faire ma statue », a lancé avec humour Cheick Oumar Sissoko, primé au Fespaco pour « Guimba » en 1995. « Ou bien on peut faire du… crowdfunding (financement participatif via les réseaux sociaux) », a ajouté le réalisateur de 73 ans. Parmi la vingtaine de lauréats, seuls cinq possèdent leur statut sur cette avenue des cinéastes. Selon nos informations, l’élévation du statut relève de l’artiste ou de ses parents ou amis.
C’est du domaine privé. Ni la marie de Ouagadougou ni l’Etat burkinabé ne s’en occupe. Le statut de Sembène Ousmane et celui de Souleymane Cissé ont été réalisés par l’UEMOA.
Envoyé spécial Youssouf DOUMBIA
L’Essor