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2016 : chronique d’une année mouvementée

L’année 2016 n’a certainement pas comblé les attentes. Le bateau-Mali a continué à tanguer, dangereusement, au gré d’évènements politiques, sociaux et sécuritaires tragiques pour la plupart. Les marches de protestations, les attaques meurtrières contre les forces armées maliennes, onusiennes et françaises ; les multiples réaménagements du gouvernement; l’opération de déguerpissement des kiosques à Bamako; l’état de santé du président IBK…sont autant d’évènements qui ont marqué l’année 2016.

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 1er janvier 2016: Aéroport international Modibo Keïta de Bamako

Depuis le 1er janvier 2016, l’aéroport international de Bamako a été baptisé au nom du père de l’indépendance du Mali, Modibo Keïta. Le Mali a voulu ainsi honorer la mémoire d’une des grandes figures de son histoire. Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a assisté à la cérémonie officielle du baptême. IBK a déclaré : « C’est une reconnaissance de la nation à l’homme qui fut un grand panafricaniste. »

Pour les héritiers politiques de Modibo Keïta, si aujourd’hui l’aéroport de Bamako (qui reçoit plus d’un demi-million de passagers par an) porte son nom, c’est également une forme de réhabilitation de son œuvre.

15 janvier 2016 : Deux poids lourds du gouvernement débarqués

Le ministre de l’Economie et des Finances, Mamadou Igor Diarra, et le ministre du développement rural, Bokary Treta, ont été débarqués suite à un réaménagement de l’équipe gouvernementale. La sortie de ces deux ministres a été largement commentée à Bamako. Mamadou Igor Diarra, remplacé par Boubou Cissé, entretenait des relations plutôt difficiles avec une partie du gouvernement. Et Treta, non moins numéro deux du RPM, le parti au pouvoir, était accusé par certains de défier l’autorité du Premier ministre reconduit. De plus, des scandales se succédaient dans des structures qui dépendent de son département, comme l’affaire de l’engrais frelaté, étalée sur les places publiques par des députés de l’Assemblée nationale.

18 janvier 2016 : Mali suspendu de droit de vote à l’ONU

Le Mali est suspendu de son droit de vote à l’ONU pour non-paiement de cotisation depuis deux ans. L’opposition, qui a révélé l’affaire, ne se prive pas de faire un parallèle entre ce dossier et la gestion du pays tout entier. « Il n’a pas été géré, comme de nombreuses autres questions souvent vitales pour le Mali. Ainsi est la gouvernance actuelle du pays », déplore Djiguiba Keïta, secrétaire général du Parti pour la renaissance nationale (Parena), à l’origine de la fuite.

Dès l’annonce de cette suspension, le Premier ministre est monté au créneau pour expliquer qu’il s’agissait d’une erreur administrative dans le transfert de fonds. Il n’est pas arrivé à convaincre tout le monde.

Les Maliens ont finalement effectué les versements nécessaires et le pays a retrouvé donc son droit de vote. Environ 200 millions de francs CFA ont été versés dans les caisses de l’ONU.

Cependant, l’ambassadeur malien auprès des Nations unies a été relevé.

19 janvier 2016 : Ménaka et Taoudenit deviennent des régions

Le conseil de ministre a acté pour la création de deux nouvelles régions (Ménaka et Taoudenit) administratives au nord du Mali. Lors de ce conseil de ministre, les gouverneurs de ces deux entités ont également été désignés. Il s’agit de Abdoulaye, Alkadi Inspecteur des impôts (Taoudéni un ancien arrondissement du cercle de Tombouctou) et Daouda Maiga Professeur de l’Enseignement Secondaire (Ménaka, ancien cercle de la région Gao).

27 janvier 2016 : Bozola débraye !

Le Comité syndical de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM) a déclenché une grève de 72 heures. Parmi les revendications, il y avait l’abrogation des lois portant sur la restructuration de l’ORTM ; la ratification d’une loi portant sur la redevance audiovisuelle; le retour de la régie publicitaire à l’ORTM ; l’harmonisation du statut des entités à créer dans le cadre de la restructuration de l’ORTM; la relecture de la loi 87-102 et son adoption; le démarrage des travaux des grands projets : la tour de l’ORTM; l’indemnisation des agents de l’ORTM pour le préjudice subi lors du coup d’Etat du 22 mars 2012. Cette grève fait suite à celle effectuée par l’Ortm les 22 au 23 décembre 2015.

3 février 2016 : Carte Nina suffira lors d’un contrôle

Lors du conseil des ministres du 3 février 2016, le gouvernement a décidé de conférer les valeurs de cartes d’identité nationale et consulaire à la Carte Nina.  Celle-ci est entrée en vigueur le 15 février. Cette décision visait à soulager nos compatriotes qui subissent beaucoup de tracasseries.

5 février 2016 : La mission de l’Onu attaquée à Tombouctou

Une attaque à la voiture piégée a visé une base de la police des Nations Unies à Tombouctou. Bilan : 1 mort (un commandant) et trois autres soldats et deux civils, dont un agent de sécurité au service de la MINUSMA ont été blessés.

1er mars 2016: plainte contre IBK pour haute trahison

Pour la première fois au Mali, un président en exercice, Ibrahim Boubacar Keita, a été visé par une plainte. Elle a été déposée le 1er mars par l’association Biprem (bloc d’intervention populaire et pacifique pour la réunification entière du Mali) auprès de la Haute Cour de justice du Mali. Le Biprem accuse le président malien de haute trahison et gestion scandaleuse de l’argent public.

2 mars 2016: Soumaïla Cissé s’installe, mais…

Ça aura été la croix et la bannière, mais le dernier obstacle pour la prise de fonction effective du chef de file de l’opposition a été levé le 2 mars. Le Conseil des ministres a adopté un projet de décret fixant la composition de son cabinet et les avantages accordés aux membres de ce cabinet. Cet acte met fin à une longue et même très longue attente pour une initiative qui remonte à la campagne électorale de la Présidentielle 2013. C’est le 13 août 2014, que le conseil des ministres adopte le projet de loi sur le Statut de l’opposition. Celui-ci est adopté par l’Assemblée nationale le 19 février 2015.

21 mars 2016 : attaque contre l’hôtel Nord Sud à Bamako

Vers 19h30, dans la capitale, des hommes armés ont forcé le barrage de l’hôtel Nord Sud situé dans le quartier d’ACI 2000. Ce bâtiment abrite les formateurs militaires des forces européennes stationnées au Mali. Quatre assaillants ont mené l’attaque, l’un d’entre eux a été «neutralisé». L’attaque, qui n’a pas duré très longtemps, a cependant été très violente. Trois autres individus ont réussi à s’enfuir.

21 mars 2016: Cstm en grève

Après l’échec des négociations avec le gouvernement et le patronat, la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), a observé 48 heures de grève, les 21 et 22 mars. Le secrétaire général de la CSTM, Hamadoun Amion Guindo, avait estimé que sa centrale a déposé le 27 juillet sur la table du gouvernement et du patronat un cahier de doléances. Parmi les revendications de la centrale, figuraient la finalisation immédiate de la relecture du statut des fonctionnaires de la police nationale et l’instauration d’un plan de carrière ; l’application des différents décrets portant statut des fonctionnaires de la Protection civile ;  l’instauration d’un plan de carrière et cadre organique ; la réintégration par le gouvernement des vingt-sept (27) syndicalistes et trente (30) militants de L.T.A licenciés pour fait de grève; l’intégration de tous les enseignants dans la fonction publique de l’Etat…

31 mars 2016: adoption du texte sur les autorités intérimaires

L’assemblée Nationale a adopté le Projet de loi N°16-06/5L portant modification de la loi N°2012-007 du 07 février 2012, modifiée, portant Code des collectivités territoriales. Au grand dam de l’opposition qui, 24 heures avant avait rejeté ladite loi au motif qu’elle viole la Constitution malienne et constitue un pas de plus vers la partition du pays. Ledit texte mettait en place des autorités intérimaires dans le Nord, au niveau des collectivités territoriales, à savoir les régions, les cercles et les communes. Cela faisait six mois que les autorités intérimaires prévues par l’accord de paix auraient dû être mises en place dans les régions du Nord.

12 avril 2016 : IBK est opéré

Le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, a été opéré, dans un hôpital à Paris, de l’adénome de la parathyroïde. L’adénome de la parathyroïde est une tumeur bénigne des glandes parathyroïdes dont le traitement fait l’objet d’une routine médicale bien maîtrisée.

18 avril 2016 : manif contre l’opération Barkhane

Dans la matinée de lundi, à Kidal, des femmes en colère rejointes par des jeunes, ont pris d’assaut la piste de l’aéroport de la ville pour dénoncer des arrestations « arbitraires » de civils et de combattants par les forces étrangères présentes sur le terrain, à savoir les militaires français de l’opération Barkhane. Rapidement, les manifestants ont mis le feu aux installations sécuritaires de la mission de l’ONU sur place. Ensuite, des jeunes ont violemment apostrophé des casques bleus et des coups de feu ont été entendus. Il y a eu au moins un mort.

Quelques jours avant, l’opération française Barkhane a interpellé au moins trois personnes à Kidal et dans les environs.

21 Avril 2016 : Ibrahim 10 arrêté à Bamako !

La direction générale de la sécurité d’État a arrêté à Bako- Djicoroni Golf, le terroriste Mauritanien, Fawaz Ould Almeida alias Ibrahim 10, chef des opérations de Almourabitoune, avec un important lot d’explosifs et d’armes de guerre. Fawaz, qui serait l’auteur de l’attentat du restaurant la Terasse et planificateur principal des attentats de l’hôtel Radisson et du Nord-sud, se préparait à mener des actions du même genre le 22 avril 2016 contre des ressortissants occidentaux à Bamako.

5 mai 2016 : Yacouba Touré passe à la trappe

Les forces spéciales des services de renseignement ont arrêté jeudi à Bamako,  Yacouba Touré, le numéro deux du groupe terroriste d’Ansar Dine du Sud. L’homme âgé d’environ 40 ans était aussi soupçonné de fournir des armes à des groupes terroristes  au Burkina Faso.

21 mai 2016 : marche contre la mauvaise gouvernance

Des milliers de personnes ont participé à « la marche pour le Mali » à l’appel d’une dizaine de partis de l’opposition, manifestation qui a été encadrée par les forces de l’ordre. Les manifestants ont pacifiquement marché contre la « mauvaise gouvernance », « la corruption dans le pays », et pour le retour au Mali de l’ancien président malien Amadou Toumani Touré exilé au Sénégal. La marche a pris fin avec un rassemblement marqué par l’intervention de plusieurs responsables de l’opposition, dont leur chef de file, Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), et Tiébilé Dramé, chef du Parti pour la Renaissance nationale (Parena).

Dans l’après-midi, un imposant meeting a été organisé par plusieurs partis politiques et associations en faveur de la réconciliation nationale.

1er juin 2016: 4 morts lors d’une double attaque au camion piégé à Gao

Une double attaque a visé, dans la nuit, les forces internationales à Gao. C’est notamment la Minusma qui était la cible de cette action. Dans un premier temps, c’est le camp, le quartier général de la Minusma dans la principale ville qui a été visé. Et comme si l’action était parfaitement coordonnée, pendant l’attaque, une bonne partie de la ville était subitement plongée dans le noir privée d’électricité. Les assaillants ont infiltré une partie de la ville par petits groupes. Les armes lourdes utilisées par les assaillants ont tué un casque bleu. Trois autres soldats onusiens ont été grièvement blessés, et au moins 12 travailleurs civils de la Minusma ont été légèrement blessés.

23 juin 2016 : Mahamadou Diagouraga devient haut représentant du président IBK

L’inspecteur général de police Mahamadou Diagouraga, ambassadeur du Mali en Mauritanie, a été nommé haut représentant du président de la République du Mali pour l’application de l’accord d’Alger. Diagouraga n’est pas un inconnu, il avait occupé différents postes au sein de la police malienne, et dirigé plusieurs missions dans le cadre du conflit au nord.

7 juillet 2016 : 300 combattants peulh rendent les armes

Hama Founé Diallo, chef du Mouvement pour la défense de la patrie (un groupe armé du centre) a annoncé que 300 de ses combattants vont rendre les armes dans la région de Mopti. Parmi eux, de jeunes Peuls dont certains avaient même intégré des groupes jihadistes. Cette opération démobilisation de combattants au centre du Mali s’est déroulé avec la bénédiction de l’Etat et l’appui d’élus et de ressortissants de la région de Mopti.

7 juillet 2016 : un nouveau gouvernement

L’équipe gouvernementale a été réaménagée. Si les principaux portefeuilles restent inchangés, 9 nouveaux ministres ont fait leur entrée. La plus remarquée a été celle de Nina Wallet Intalou, grande militante au sein de la rébellion touareg et membre de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad). Elle occupe désormais le ministère du tourisme.

12 juillet2016 : mobilisation de jeunes à Gao contre les autorités intérimaires

Malgré l’interdiction de la mairie, des jeunes, à l’appel de plusieurs organisations de la société civile, ont manifesté contre l’installation des autorités intérimaires issues des accords d’Alger. Ils demandaient aussi leur intégration dans l’armée. Le rassemblement a dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre. Bilan : 3 morts et 30 blessés.

16 juillet 2016 : marche pacifique à Bamako

Les ressortissants du nord résidant à Bamako ont exprimé leur solidarité lors d’une marche pacifique avec la population de Gao, éprouvée par la mort de quatre civils tués par balle lors d’un rassemblement.

19 juillet 2016 : 17 soldats maliens tués à Nampala

Vers 5 heures, le camp militaire de Nampala, localité située dans la région de Ségou, a été attaqué par des individus armés. Bilan : 17 soldats maliens tués à la fleur de l’âge, plusieurs autres blessés, et des dégâts matériels. Deux des 17 corps ont été inhumés à Nampala avant la cérémonie funèbre en raison d’un cas de force majeur et les 15 autres se reposent au cimetière de Ségou. Le plus jeune des victimes avait 22 ans.

20 juillet 2016 : deuil national de trois jours et réinstauration de l’état d’urgence

Un deuil de trois jours a été décrété sur tout le territoire national et les drapeaux ont été mis en berne après l’attaque meurtrière d’un camp de l’armée à Nampala. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a également pris la décision d’instituer à nouveau l’état d’urgence pour dix jours.

22 juillet 2016: début du déguerpissement à Bamako

Mme Sacko Ami Kane, gouverneur du district de Bamako, a entamé l’opération de libération des voies publiques. Une opération qui a fait une vague de contestations à travers la capitale.

9 août2016 : reprise des hostilités entre la CMA et le Gatia

Après une accalmie, les combats avaient repris dans la zone de Kidal. Ces affrontements se déroulaient à quelque 60 km au sud-est de Kidal, dans le secteur de l’oued d’Adjlal et opposent des forces de la CMA à celles du Gatia qui se sont déjà affrontées à deux reprises dans cette même zone à la fin du mois de juillet.

11 août 2016 : marche pour Kidal

Environ 2000 personnes issues des communautés de Tombouctou et Taoudéni, ont marché pour soutenir la mise en place des autorités intérimaires et appelé à l’arrêt des hostilités à Kidal. Les organisateurs ont dans leur déclaration, souhaité entre autres, l’érection des circonscriptions administratives de Taoudéni et Ménaka en collectivités territoriales, la mise en œuvre des patrouilles mixtes, la cessation des hostilités entre frères maliens à Kidal et exigé le respect de tous les engagements à travers le dialogue et la concertation.

17 août 2016 : manif de soutien à Ras Bath

Plusieurs centaines de personnes étaient venues protester contre la comparution du chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily, alias « Ras Bath », devant le tribunal de la commune 4. Le porte-parole du Collectif pour la défense de la République (CDR) et chroniqueur radio a été arrêté le 16 août. Plusieurs feux ont été allumés sur l’avenue Cheikh Zayed. Les manifestants ont jeté des pierres sur les policiers qui, en réponse, ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule. Selon le bilan, il y a au moins un mort et plusieurs blessés dont certains très gravement.

1er octobre 2016: marche contre la loi électorale

A l’appel de treize partis de l’opposition malienne, des milliers de personnes se sont mobilisées pour manifester contre le gouvernement et notamment dénoncer la nouvelle loi électorale ; mais aussi pour également demander un accès équitable aux médias publics et réclamer le retour au pays de l’ancien président malien Amadou Toumani Touré.

20 novembre 2016: Elections communales

« Le  collège électoral est convoqué le dimanche 20 novembre 2016 sur toute l’étendue du territoire national à l’effet de procéder à l’élection des conseillers communaux.

La campagne électorale à l’occasion de l’élection des conseillers communaux est ouverte le vendredi 04 novembre 2016 à zéro heure. Elle est close le vendredi 18 novembre 2016 à minuit ». Ainsi, fut annoncée, par le Conseil des ministres du mercredi 10 août 2016 sur le rapport du ministre de l’Administration territoriale, la convocation du collège électoral à l’occasion de l’élection des conseillers communaux.

Après moult reports depuis 2014, l’élection des conseillers communaux a finalement eu lieu le 20 novembre sur toute l’étendue du territoire national, de Kayes à Kidal, avec des fortunes diverses. Cependant, le scrutin n’a pas pu se tenir dans plusieurs circonscriptions du pays pour des raisons de sécurité.

Même si tout le contentieux électoral n’est pas encore vidé, les conseils municipaux ont été installés partout ou presque.

Les élections du 20 novembre ont consacré le départ de maires de grande renommée comme Abdel Kader Sidibé de la commune III, Mme Konté Fatoumata Doumbia de la commune IV, Mamadou Tangara « le cobra noir » de Sikasso, Youssouf Coulibaly de la commune II, Boubacar Bah dit Bill de la commune V, Souleymane Dagnon de la commune VI, Papa Oumar Bathily de Mopti et Ousmane Karamoko Simaga de Ségou.

Par contre, certaines figures ont été reconduites, comme Oumou Sall Seck à Goundam.

30 novembre 2016 : Amadou Haya Sanogo à la barre

La Cour d’assises en transport à Sikasso a débuté le procès du général Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d’État de 2012 et plusieurs autres accusés. Ils sont poursuivis « d’enlèvement de personnes, assassinat et complicité d’assassinat ».

Au bout d’une semaine de tiraillements, de guerre de procédure émaillée de renvois, la Cour a renvoyé, le jeudi 8 décembre, le procès à la première session 2017.

10 décembre 2016 : Espace d’interpellation démocratique (EID)

Depuis 1994, le Mali organise le 10 décembre de chaque année, un forum dénommé Espace d’Interpellation Démocratique (Eid). L’Eid offre un cadre d’échange dynamique, au cours duquel les ministres sont interpellés par des citoyens sur des questions qui relèvent de la bonne gouvernance en matière de droits, et libertés publiques. Des associations de défense et de protection des droits de l’homme, d’autres organisations de la société civile et les médias privés et publics participent à l’exercice…

Le palais des sports Salamata Maïga dite Bébé a abrité la 21ème édition de l’Espace d’Interpellation démocratique (Eid),  le 10 décembre dernier. Un événement solennel placé sous la présidence du Premier ministre, Modibo Kéita, en présence du Médiateur de la République, Baba Akhib Haïdara, et président du jury d’honneur, le Guinéen Kalifa Diaby Gassama.

11 décembre 2016 : Accord de réadmission : signé ou non ?
Abdoulaye DIOP, Ministre des Affaires Étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Bert KOENDERS, Ministre des Affaires Étrangères du Royaume des Pays-Bas ont signé un communiqué conjoint qui a ébranlé la République pendant près d’un mois. Le document est assimilé, à tort ou à raison, à un accord de réadmission signé, par les Maliens de l’intérieur et de la diaspora. Toutes les procédures d’explications (démentis officiels, interpellation à l’Assemblée nationale, missions ministérielles à l’extérieur…) ont échoué. Le Consulat du Mali à Paris a été occupé par le collectif « Mains propres ».

16 décembre 2016 : Abandon des poursuites contre Amadou Toumani Touré

L’ancien président malien Amadou Toumani Touré est désormais lavé de tout soupçon.

En exil au Sénégal depuis 2012, les députés maliens ont adopté le vendredi 16 décembre par 104 voix pour, 5 contre et 6 abstentions une résolution qui met fin aux charges retenues contre lui.

ATT était accusé de :

– avoir facilité la pénétration et l’installation des forces étrangères sur le territoire national, notamment en ne leur opposant aucune résistance

– avoir détruit ou détérioré volontairement un outil de défense nationale

– avoir participé à une entreprise de démoralisation de l’armée caractérisée par les nominations de complaisance d’officiers et de soldats incompétents et au patriotisme douteux à des postes de responsabilité au détriment des plus méritants entraînant une frustration qui nuit à la défense nationale,

– s’être opposé à la circulation du matériel de guerre

– avoir participé à une entreprise de démoralisation de l’armée, malgré la grogne de la troupe et des officiers rapportée et décriée par la presse nationale

– avoir laissé détruire, soustraire ou enlever, en tout ou partie, des objets, matériels, documents ou renseignements qui lui étaient confiés, et dont la connaissance pourrait conduire à la découverte d’un secret de la défense nationale.

Selon la Commission ad hoc en charge du dossier, les faits reprochés à l’ex chef de l’Etat sont infondés et elle a requis l’abandon des poursuites contre lui. Les députés ont entériné la proposition par un vote massif « Pour ».

16 décembre 2016 : Vote des poursuites contre Moussa Mara

Contrairement au cas d’ATT, les députés ont voté à une écrasante majorité pour l’engagement des poursuites judiciaires contre l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, pour sa visite controversée en mai 2014 à Kidal. Il s’agit de déterminer les responsabilités dans les évènements survenus à Kidal entre le 17 et le 21 mai 2014.

Le vote a donné le résultat suivant : 90 voix pour, 3 contre, et 9 abstentions. Pour rappel, cette visite avait été suivie d’affrontements meurtriers entre l’armée malienne et les groupes armés, soldés par la perte de la ville de Kidal par le gouvernement central et la mort de dizaines de soldats, d’administrateurs civils et de personnel du gouvernorat.

Depuis, une commission d’enquête parlementaire a été mise en place. Ce sont les résultats de cette enquête qui ont déterminé le vote susmentionnés.

21 décembre 2016 : Motion de censure contre le gouvernement Modibo Kéïta

L’Assemblée nationale a renouvelé ce jour-là sa confiance au gouvernement de Modibo Kéita. Seulement 33 voix  sur les 96 requises se sont prononcées en faveur de la démission du  gouvernement lors du vote de la motion de censure introduite par les députés de l’opposition.

IBD

 

 

Source :L’ Aube

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