La décennie 2010-2020 a vu rallonger des routes au Mali. Il s’est agi sur cette période, la construction des routes bitumées, dont (150 km) en 2010, (294 km) en 2011, 75km en 2013. Les pistes construites ou réhabilitées s’étendent sur (971 km) en 2010, (5037 km) en 2011, (145km) en 2012, (140km) en 2014.
Les routes au Mali ont connu une croissance significative au cours de ces dix dernières années, avec pour armature, le second et dernier mandat du défunt président Amadou Toumani Touré.
En 2006 notamment, le soldat de la démocratie engageait le désenclavement urbain du Mali. A l’époque, face à la très forte urbanisation des villes du pays, principalement la capitale Bamako, le président Amadou Toumani Touré avait mis sur la table des différents gouvernements de son second quinquennat, l’esquisse de dégager des grandes artères dans tout le pays, afin de contenir l’expansion du trafic urbain et éviter les contraintes de congestions qui sonnent le talon d’Achille, qui n’épargne même pas les plus grandes métropoles du monde.
C’est dans cette optique, que s’inscrit la construction du 3ème pont de Bamako. Le 22 Septembre 2011, commémoration de l’accession du Mali à l’indépendance, le président Amadou Toumani Touré, au crépuscule de son mandat, inaugurait ce pont dit de lamitio sino-malienne de Bamako. De là, part justement l’assaut des infrastructures routières, de la dernière décennie (2010-2020).
Le 22 Septembre 2011, les clefs du joyau qui magnifie la coopération Sino-malienne, cité dans les couloirs diplomatiques entre les deux pays comme l’un des plus beaux cadeaux pour le Mali indépendant. Cette architecture historique aura couté la bagatelle de 30 milliards de Fcfa.
Puisqu’on parle de désenclavement, le Mali tablait sur le début d’un rêve, à travers l’aménagement de plusieurs gares routières modernes dans les capitales régionales à la même année, avec un œil vigilent et gratifiant pour les régions du Nord. Sauf que, le putsch instantané de 2012 auquel se succèdent une liste de crises pour le pays, a mis à l’arrêt les nombreux projets prioritaires qui étaient envisagés.
Cinq grands projets, étaient au centre des agendas notamment au Nord du pays. Parmi lesquels, la construction de la route Ansongo-Ménaka-Anderboucane frontière du Niger, d’une longueur de 320 km, avec un coût de financement de 70 milliards Fcfa. Ce projet a connu un frein, alors que les études avaient été déjà financées à hauteur de 285 millions de Fcfa. La route Gao-Bourem-Taoussa d’une longueur de 130 km et s’inscrivant dans le cadre de l’aménagement du barrage de Taoussa, a également été interrompue, à cause de la crise de 2012, consécutive au coup d’Etat qui a frappé le pays.
Des acquis indéniables
De 2010 à 2020, des efforts indéniables auront été consacrés à une décennie qui a vu tracer l’histoire des routes du Mali. Dix années, dédiées à la « décentralisation poussée des routes ». Avec 89 024 km de linéaires, l’histoire récente des routes s’est bien rallongée sur les communes et moyennes agglomérations les plus reculées.
Comme l’illustre parfaitement, la route reliant Diamerabougou et Kirango à Markala, dans la région de Ségou. Cet ouvrage inauguré par le président de la Ibrahim Boubacar en mai 2017, concerne la route RN33-Kirango d’une longueur de 3 243,80 mètres, et une largeur de 15 mètres, pour un investissement de 1,3 milliards de francs CFA. Cette route, a sonné un ouf de soulagement pour les populations de kirango, dans la circonscription de Markala, à 30 km de la région de Ségou.
Le 24 Avril 2018, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita, inaugurait, dans la « cité des Balanzans », un échangeur et ses voies d’accès et 10 km de voiries, pour un coût de 23 263 790 200 Fcfa, grâce à un apport du budget national à hauteur de (84%), et un prêt de la Banque Ouest africaine de développement (BOAD), à hauteur de (16%).
La même décennie aura vu prendre forme le désenclavement extérieur du pays, à travers notamment, les routes Yanfolilia-Kalana, Kangaba-Djoulafoundo (frontière de Guinée), la route Zantièbougou Kolondièba à la frontière de Côte d’ivoire, longue de (140 km).
Le désenclavement intérieur est aussi amorcé via notamment l’aménagement en 2×2 voies de la route Bamako-Koulikoro, la construction du 2ème pont de Kayes et ses voies d’accès, du pont de Kayo et ses voies d’accès sur le fleuve Niger vers Koulikoro.
En 2020, en dépit des contraintes sanitaires et restrictions budgétaires, sept autres projets ont été achevés, dont deux ponts, pour un linéaire total de 338 km.
Aussi, le haut cap fixé pour le désenclavement intérieur et extérieur du pays ne baisse pas d’un cran sous la gouverne du nouveau patron des transports et des infrastructures, qui compte « veiller comme de l’huile sur le feu » sur les vastes chantiers en cours, entre autres, la route de Banconi-Dialakorodji-Safo, Dabani-Nossombougou, la construction de la bretelle Katélé-Kadiolo-Zégoua à la frontière ivoirienne sur 32 km et l’aménagement de 4 km de voies urbaines dans la localité de Kadiolo.
En perspective, sous la clairvoyance du ministre Makan Fily Dabo, près d’une dizaine de projets routiers, pour un linéaire total de 270 km se poursuivent. Dont l’aménagement en 2×2 de la voie qui relie le 3ème pont de Bamako à la RN6, ou encore, l’aménagement en 2×2 voies de la ville de Sikasso et ses grands débouchés, la construction et le bitumage de la route Kwala-Mourdiah-Nara, qui sont des infrastructures routières très fortement attendues, puisqu’elles devront renforcer l’histoire des routes bitumées au Mali, et par conséquent décongestionner le réseau routier.
Ousmane Tangara
Source: Bamakonews