Selon nos informations, Kémin dit Boubacar Traoré et son ami Souleymane Sissoko dit Moustapha Ka Solo se sont rendus au bar, sis au quartier météo. C’était dans la nuit, du 8 au 9 mars 2015, aux environs de 22 heures. Ledit bar était géré par Ladji Togolo et Binta Diawara. Après avoir consommé chacun deux bouteilles de Castel bière, Kémin acheta encore deux autres cannettes de « Hollandia » et en donna une à son ami. Ce dernier ne tenant plus le coup, décida de rentrer chez lui et Kémin resta sur place, puis s’endormit.
A son réveil, il se dirigea aux toilettes et rencontrera Binta dans le couloir. Suite à une altercation entre eux, Kémin saisit les mèches de Binta. L’intervention de certains occupants des lieux permettra de les séparer. Chassé du bar par la force, il reviendra plus tard, dans la même nuit avec un couteau et se dirigea vers la chambre de Binta où il enlèvera la porte en tôles ondulées et l’administra plusieurs coups de couteau sur les parties sensibles. A sa sortie après le forfait, il se trouva nez à nez avec Ladji Togola qu’il poignarda aussi à la paume de la main et au bras gauche.
Malgré sa blessure, Ladji dénoncera Kémin au Commissariat de Police de Nara. En revenant, les policiers accompagnés de Ladji, croisèrent Kémin dans la rue tenant l’arme du crime et finissent par l’interpeller. Arrivés au bar, ils constatèrent que Binta gisait dans le sang. Transportée au Centre de Santé de Référence de Nara, elle succomba des suites de ses blessures.
Prenant la parole en premier devant la Cour, Kémin explique avoir défoncé le battant de la porte de Binta à la recherche de Ladji qui lui avait soutiré ses 51.000 F CFA, « Je voulais reprendre mon argent avec Ladji. Binta s’est interposée entre nous en prenant ma main et le couteau étant automatiques, finit par l’atteindre. Je n’ai jamais porté volontairement de coups à Binta », a-t-il tenté de faire croire à la Cour.
La Cour lui a demandé s’il avait pris de l’alcool ce jour ? Pourquoi s’est-il rendu aussi à la maison pour chercher son couteau ? En réponse, il dit qu’il n’était pas saoul: « Je puaisquand même de l’alcool parce qu’on me l’avaitversé« .
Ladji a expliqué à la Cour qu’il s’était rendu chez Souleymane Sidibé comme il avait l’habitude de le faire. Puisqu’il faisait tard, « J’ai décidé de dormir là-bas. Lors de la bagarre, je suis intervenu et j’ai reçu deux coups à la paume de la main par Kémin, qui finit par poignarder, à plusieurs coups de couteau, la nommée Binta », a-t-il dit.
Dans son réquisitoire, le ministère public a souligné qu’il est constant dans le dossier que Kémin est l’auteur principal de cet acte ignoble,malgré sa dénégation devant la Cour. En substance, Kémin n’a jamais été dépossédé de ses sous par Ladji. Il était saoul et énervé contre Bintou, parce qu’elle l’avait jeté dehors.
A ses dires, il avait l’intention d’attenter à la vie de la dame. C’est pourquoi, il est parti prendre le couteau à la maison, « Je demande de le retenir dans les liens de l’accusation avec les circonstances aggravante puisqu’il était sous l’effet de l’alcool ».
La défense a plaidé coupable. En expliquant à la Cour que son client n’arrive toujours pas à répondre au pourquoi de cet acte malgré qu’on ait longtemps évoqué le comment. A cet effet, il a demandé la clémence de la Cour. La Cour d’assises, dans sa sagacité, a reconnu Kémi coupable « assassinat, de coups et blessures volontaires » conformémentà l’article200 et 205 du Code pénal et l’a condamné à la peine de mort.
Oumar BARRY
Source: l’Indépendant
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