L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a célébré, hier mercredi 1er mai, la fête du Travail sur le Boulevard de l’indépendance. Placée sous la présidence du secrétaire général du ministère du Travail, de la fonction publique, chargé des relations avec les institutions, Yaya GOLOGO, en présence du secrétaire général de l’UNTM, Yacouba KATILE, et de plusieurs personnalités, cette célébration a été marquée par des discours et des défilés des différents syndicats affiliés à la centrale.
Cette année, l’UNTM a fêté le 1er mai avec un sentiment d’insatisfaction, comme l’a souligné son secrétaire général. À l’entame de son discours, le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba KATILE, a déclaré qu’il se présentait devant ses camarades syndicalistes en homme insatisfait et même vexé. Il a justifié ses dires en soulignant que les conditions de vie des travailleurs, comme en 2018, restent dérisoires, malgré de récents accords et des mesures tendant à infléchir la courbe de la cherté de la vie. Il s’est dit non satisfait face à la forme insidieuse d’anti-syndicalisme visible, à travers des consultations du Président de la République qui ne juge pas les syndicalistes dignes d’intérêt, pour recueillir leurs avis sur la destinée du Mali. Aussi, le secrétaire général de l’UNTM se dit vexé devant les accrocs, les obstacles érigés dans la mise en œuvre des accords du reste inéquitables et injustes par endroits.
Face à cette situation, M. KATILE a lancé un appel à tous les syndicats libres, indépendants ou autonomes pour que dans une convergence d’idéal noble, au-delà des antagonismes semés par des hommes politiques, afin de pouvoir constituer un front de lutte pour la rédemption morale dans le pays, pour la justice sociale, la vraie démocratie et pour la promotion politique des Maliens pur-sang.
« C’est dans cette perspective que l’UNTM sera intéressée très prochainement à l’éradication de certaines iniquités entre citoyens maliens, entre travailleurs maliens qui doivent avoir un minimum de 15 ans de service pour avoir le droit à la pension, tandis que d’autres, non travailleurs, en ont droit à seulement 10 ans d’une certaine activité qui leur apporte cependant d’autres avantages énormes », a affirmé le responsable syndical.
Face à l’émiettement des forces syndicales, l’UNTM a lancé un appel au colmatage des brèches pour que le mouvement syndical malien s’accapare de toute sa place dans les orientations majeures de notre évolution.
Pour démontrer le sinistre qui domine actuellement le tableau au Mali, Yacouba KATILE a évoqué les difficultés dans certains domaines. Il s’agit entre autres du système de santé des hôpitaux qui ont perdu leur référence et sont sans plateau technique véritable, sans personnel en nombre suffisant pour une prise en charge conséquente des patients ; le système éducatif en ruine où la qualité de l’enseignement et de l’enseignant est un lointain souvenir ; le système judiciaire limité faute de politique de promotion intellectuelle et matérielle ; le système économique et financier gangrené par des pratiques aux allures mafieuses…
Il a déploré que le Mali se meure à petit feu sous l’étreinte conjuguée des incapables politiques, la recrudescence des insécurités et le règne des injustices sociales.
À son tour, le secrétaire général du ministère du Travail, de la fonction publique, chargé des relations avec les institutions, Yaya GOLODO, dira que la construction des bases d’une économie forte, dynamique et solidaire pour le bien-être de tous, implique un esprit de dépassement, une volonté commune de trouver des solutions moins couteuses. Il a profité de l’occasion pour rassurer que le gouvernement poursuit avec détermination la mise en œuvre des accords conclus avec toutes les organisations de tout ordre.
Un autre temps fort de la célébration du 1er mai par l’UNTM a été le défilé des différents syndicats affiliés à l’UNTM. Sur les banderoles que tenaient les syndicalistes, l’on pouvait lire des slogans, des doléances et des interpellations à l’endroit de l’État et aussi à l’endroit d’autres employeurs du secteur privé.
PAR MODIBO KONE