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Désormais une «salle Alpha Oumar Konaré» à Addis-Abeba – UA : La rançon du courage, l’hommage au bâtisseur et au visionnaire

Il paraît que nul n’est prophète chez soi ! Jamais adage ne fut autant à l’ordre du jour au Mali… En baptisant une salle au nom de l’ancien Président malien, Alpha Oumar Konaré, les chefs d’Etats et de gouvernement africains réunis à Addis-Abeba à l’occasion du 24ème sommet de l’Union, ont tout simplement reconnu le mérite d’un homme et recadré des vérités historiques dans leur contexte.

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C’est décidé ! Une salle porte désormais le nom «Alpha Oumar Konaré» au siège de l’Union Africaine à Addis-Abeba (Ethiopie). Ce, en hommage à l’ancien président de la commission de ladite Union, à cet ancien président malien, mais aussi, au Mali tout court.  De quoi redonner espoir dans la mesure où, au regard des douloureux événements qui frappent le continent tout entier, l’on avait faussement tendance à croire que les hommes de valeur s’avéraient une espèce en voie de disparition en Afrique. Il n’en est rien. Cet honneur fait à Alpha Oumar Konaré et au Mali donne véritablement espoir.

Mais qu’est ce qui a bien motivé les 54 membres, chefs d’Etat et de Gouvernement,  à consacrer, voire à immortaliser le tout premier président de la Commission de l’Union? Tout simplement, les actes  et les faits.

Pour rappel, c’est le 10 juillet 2003 que l’ancien président malien a été élu à la tête de la Commission de l’Union par les chefs d’États africains réunis au sommet de Maputo. Le nouvel élu parvint à donner une certaine dimension à l’organisation, auparavant assimilée à raison à un «gros machin protocolaire et encombrant». Et en très de temps, 2003 – 2008, les choses évoluèrent, en effet,  très vite. Il s’appliqua tout d’abord à offrir un nouveau siège flambant neuf à (voire photo  Siège) et à organiser au mieux le fonctionnement de l’entité. Il s’agit, bien entendu, d’un processus long et fastidieux. Mais les jalons étant déjà posés, le reste dépend de temps et de suivi.

Au delà du béton, du fer et des vitres, les 54 membres de l’Union ont surtout reconnu en l’homme, le sens élevé du panafricanisme au moment pourtant où la tendance afro-pessimiste était prédominante.

C’est bien lui qui, du haut des tribunes de l’Unesco en mai 2004, lançait pour la première à ce niveau, le concept des «Etats-Unis d’Afrique».  «L’Union africaine, a-t-il dit,  est comme une organisation d’intégration régionale qui doit évoluer vers la création des Etats-Unis d’Afrique». Toute chose, poursuit-il, qui mettra un terme aux conflits politiques et postélectoraux.

Afin d’atteindre cet objectif, il suggéra de s’appuyer sur les pays-frontières ; de ne point considérer ces lignes de séparations factices comme celles de démarcation effective, mais plutôt d’intégration, des traits d’union. Conscient que les peuples au niveau des frontières entre les Etats ont beaucoup plus d’avance sur les politiques (il est fréquent de voir des familles éclatées entre deux Etats dans les zones frontalières et vivant en parfaite harmonie), il mit donc en avant cette dynamique.

Se prononçant sur des grands dossiers tels l’immigration, il dira ceci en substance : «Nous devons dire non à la politique d’immigration choisie qui aura pour effet de vider nos pays de nos cadres. Il nous faut adopter une politique commune pour faire face à cette situation dramatique et inacceptable» (Addis Abéba – Août 2006).

Et, suite à  la mort d’immigrants africains à la frontière entre le Maroc et l’enclave espagnole de Mellilia en 2005, il sortit de ses gongs et déclara sur le toit du monde: «Je désapprouve le traitement infligé aux immigrés. Ces immigrés ne sont ni des bandits ni des voleurs, ils n’étaient point armés pour être ainsi exécutés».

Encore en 2007, se prononçant sur le projet des tests ADN devant être imposé aux personnes voulant bénéficier du regroupement familial en France et En Europe en général, il haussa le ton: «Pour nous ces tests ADN sont inconcevables. Ils sont inacceptables au niveau éthique, moral et culturel».

Chez lui dans son pays, il a posé les premiers jalons de l’ancrage démocratique. Et contrairement aux rumeurs savamment entretenus, il n’a jamais été tenté par un troisième mandat après 2002, fin de son second quinquennat.

En définitif, l’Union Africaine retient de cet homme, un grand démocrate doublé d’un   panafricaniste hors pairs. Et c’est le Mali qui est honoré à travers cette salle portant son nom.

B.S. Diarra

source :  La Sentinelle

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