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FILIERE MANGUE AU MALI : au moins 11 milliards de FCFA injectés dans l’économie nationale par an

Le Mali est l’un des plus grands pays producteurs de mangue dans le monde. Il produit quelques 600 000 tonnes par an pour un montant de plus de 11 milliards de FCFA pour l’économie nationale.

«Le Mali  a une production de 595 000 tonnes de mangue par an », confie  Mamadou Karabinta, ingénieur agronome à l’Office de protection des végétaux, en se référant sur les données de l’IFM (l’Interprofession de la filière mangue).

Les principaux bassins de cette production  sont les régions de Sikasso (60%), suivi de Bamako (17%) et de Koulikoro (14%). Sikasso est donc la première zone de production de mangues au Mali, vu qu’il concentre environ 90% des producteurs de mangues au Mali. Cette grande production est exportée et transformée. Selon une étude de l’IFM, ce sont  22 215 tonnes de mangues fraiches qui sont commercialisées en Europe,  en Amérique, au Maghreb et en Afrique. Au niveau local, l’Interprofession estime que ce sont  environ 2 400 tonnes seulement qui sont commercialisées  et 8 711 tonnes transformées. Elle estime que cette filière génère environ 11 615 152 573 FCFA, dont 8 982 755 529 FCFA dans l’exportation. En dehors de ces chiffres, de petits vendeurs en achètent aussi pour les revendre ou les transformer, mais l’IFM ne dispose pas de chiffres pour ce secteur.

Le fruit roi

La mangue, le roi dans le monde des fruits au Mali. Il occupe une place prépondérante dans la production fruitière.

L’agriculture fruitière est dominée par la production de la mangue, première spéculation fruitière introduite dans le pays.

Originaire d’Asie, le manguier appartient à la famille Anacardaceae qui comprend environ 600 espèces regroupées en 75 genres botaniques. Certaines sont uniquement ornementales, d’autres sont comestibles et importantes économiquement. Il a été introduit au Mali, à Kati, en 1890. Sa propagation dans les différentes régions n’a pas connu de difficultés majeures.

Selon un rapport de la Direction nationale de l’agriculture et du monde rural publié entre 1997 et 1998, la mangue représente environ 60%  des superficies de production fruitière  au Mali.

Dans la chaîne de production, plusieurs acteurs interviennent sous forme d’interprofession, notamment  les producteurs, les exportateurs, les pisteurs, les transformateurs et les pépiniéristes.

Selon l’Unité des ressources génétiques (URG), la culture de la mangue domine l’arboriculture. La collection de manguiers de l’URG renferme une grande diversité de 100 cultivars provenant d’Amérique, d’Asie et d’Europe. Elle est la plus importante du point de vue diversité au niveau de l’Afrique de l’Ouest.

Ainsi, le Mali occupe  la quatrième place dans l’espace CEDEAO en termes de production de mangues. D’après International Trade Center (ITC), en 2010, les pays CEDEAO couvraient 38% de la récolte totale des mangues du continent africain. La même source confirme que durant la même période (2006-2010), le Mali occupait le deuxième rang mondial après le Pérou au niveau des rendements moyens annuels de production de mangues.

Un secteur en difficulté

Ce secteur prolifique et promoteur cache mal des difficultés qui le minent. Sidiki Traoré, chercheur entomologiste en fruits et légumes, soutient que la mangue a d’abord un problème phytosanitaire : les mouches des fruits, la coccinelle farineuse, la bactériose du manguier et les maladies dues aux champignons. Par ailleurs,  il ajoute qu’il y a aussi les difficultés d’ordre climatique mais par-dessus tout, le problème qui surpasse est le problème de financement de la filière mangue.

Ce problème de financement est  souligné par le vice- Président de l’interprofession de la filière mangue, non moins président de la Fédération nationale des producteurs de mangue, Moctar Diarra. Il regrette le manque de professionnalisme chez les travailleurs, mais ce problème a tendance à disparaitre parce que les études sur l’agriculture de nos jours sont en train de prendre une force.

La transformation, une activité en plein essor

Quant à la transformation de la mangue, Madame Diarra Mabo Sakiliba, ingénieur technologue en agroalimentaire et promotrice de l’unité de transformation dans la cour de l’Institut d’économie rurale, explique : « Nous transformons la mangue en 3 gammes de produits : le sirop de mangue, la confiture de mangue et le nectar de mangue, communément appelée ‘’jus’’ ».

Elle affirme qu’elle transforme environ 15 cartons de 25 mangues par semaine.

« La quantité totale de notre matière première de production provient du Mali. Nous avons cinq familles de la filière mangue dont la transformation. Ainsi, nous avons des pisteurs et des producteurs avec qui nous accédons facilement à la matière première», explique-t-elle.

Pour la transformation, elle utilise trois variétés : l’Amélie,  la Kent et la Keitt.

En dehors de la transformation qu’elles font ici, il y a des unités de séchage  de la mangue. Même si cette production est beaucoup plus exportée, elle reste rentable. Elle pense que les transformateurs ne rencontrent pas de problèmes sérieux dans la vente de leurs produits. Toutefois, ils utilisent des bouteilles recyclables et la production est sévèrement limitée par la disponibilité de ces bouteilles.

Avec cette situation, les acteurs perdent beaucoup de marchés, surtout face aux conditions exigées par les hôtels, lesquelles conditions sont sévères, regrette la transformatrice.

Selon « NECTAR » (lui-même jus de la mangue), un document disponible dans la bibliothèque de l’IER: la production artisanale et semi-industrielle de jus et de la confiture de mangue se fait par une quinzaine de petites et moyennes entreprises au Mali pour le marché intérieur. Le document précise que l’organisation de ces entreprises en association de commercialisation est moins importante que pour la mangue séchée, notamment destinée à l’exportation.

Certaines entreprises sont confrontées à des difficultés. A ce titre, au moment où il y a un manque de bouteilles sur le marché pour conditionner le jus stocké la pulpe sous forme congelé. Le produit n’est pas vendu mais transformé en jus (ou en confiture) ultérieurement. Ceci, par contre, est très avantageux par ailleurs.

NECTAR avance que la capacité des entreprises nationales pour la production de nectar varie entre 5.000 et 500.000 litres par an. Il y a aussi de nombreux groupements de femmes qui produisent du jus et de la confiture à très petite échelle pour le marché intérieur.

De plus, il y a quelques entreprises semi-industrielles pour le marché intérieur. Au Mali, leur capacité de production se situe entre 60.000 et 80.000 litres par an (PCDA-PAF ASP, 2009).

La mangue, un réservoir de vitamines

La mangue est un fruit très riche en vitamines et en sels minéraux. Parmi ces principales vitamines, il y a la vitamine C en quantité très abondante, la vitamine A, la vitamine B1, B2 et la vitamine PP. le Fer est l’élément minéral le plus abondant dans la mangue, surtout quand elle est verte. Avec 10 g de pulpe mure ou 1 g seulement de mangue verte, les besoins journaliers en fer (0.5 à 3mg) sont couverts. En plus du fer, le phosphore y est également. La mangue mure contient 0.6% de protéines contre 0.7% pour la mangue verte.

Aboubacar DIAKO (stagiaire)

Source: Azalaï-Express

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