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Kabala Sud Extension : Les agissements d’un marabout controversé

Une place publique (réservée à une mosquée et une médersa) oppose depuis maintenant quelques années un marabout (Bourehima Coulibaly) aux populations de Kabala Sud Extension.

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Le marabout s’était, dans un premier temps, approprié la première moitié du site pour bâtir une médersa encore en chantier. L’appétit venant en mangeant, il essaye de s’accaparer la deuxième moitié du site sur laquelle les habitants ont déjà édifié une petite mosquée dont la construction n’est pas encore terminée. Pourtant, le même marabout, qui se fait représenter par son fils, Mamadou, avait offert à la population, de prendre en charge la construction de la mosquée. Mais à la condition expresse qu’il fasse venir (d’ailleurs) son propre imam. Cette proposition a été rejetée logiquement par les habitants qui se sont cotisés et ont sollicité les bonnes volontés pour bâtir une petite mosquée. Le marabout, à la suite de quelques tractations, a fini par revendiquer sa propriété sur cette deuxième moitié. Autrement dit, toute la place publique lui reviendrait. Il réussira alors, avec apparemment la complicité de la préfecture à Kati et la gendarmerie, à “déloger” les fidèles de la mosquée. Mais, Moussa Mara, alors Premier ministre, vola au secours des fidèles à qui la mosquée fut restituée. Verbalement, bien entendu. Mais depuis le départ de M. Mara de la Primature, le faux homme de Dieu est revenu à la charge. Cette fois-ci avec apparemment la complicité du Procureur du Tribunal de 1ère Instance de Kati qui fit convoquer dans ses bureaux deux pauvres habitants, un briquetier et un fermier. Au motif qu’ils auraient déchargé du sable près de la mosquée. Et donc qu’ils auraient “l’intention” d’entreprendre des travaux sur la mosquée. Selon les deux personnes convoquées, le Procureur les aurait menacées de les mettre en prison si elles ne renonçaient pas à leur “entreprise”.

Quelle entreprise ? Peut-on se demander puisqu’elles ignoraient jusqu’au propriétaire du matériau en question. Qui était, du reste, destiné à un chantier voisin. Toujours est-il que depuis, les fidèles ont abandonné à nouveau la mosquée. Bien avant le carême, pendant et à ce jour, ils continuent de prier dehors, parfois sous la pluie et non loin de la mosquée qu’ils ont pourtant édifiée avec leurs maigres ressources. Il y a quelques semaines de cela, le marabout a entrepris de nouveaux travaux sur le site, en le clôturant notamment. Or, le dossier est supposé se trouver au niveau de la justice de Kati. Car, à la suite d’un constat d’huissier commandité par l’Association Avenir pour le Développement de Kabala Sud Extension, le chef du service Urbanisme à la préfecture, Moussa Camara, a adressé un PV au président du Tribunal avec comme observations : “La démolition de constructions illégales…” sur des équipements collectifs prévus à Kabala Sud Extension. Le site de la mosquée et de la médersa fait partie des constructions illégales en question.

Mais la transmission de ce dossier n’a eu aucune suite. Et curieusement, celui-là même à l’origine de cette transmission, Moussa Camara, soutient que le site de la mosquée a été attribué au marabout par l’ancien préfet, M. Sylla. Quant au suivi du dossier qu’il a transmis (bordereau d’envoi N°248) lui-même, au président du Tribunal, bouche bée…quand il n’essaye pas d’accuser l’Association de n’avoir pas fait son travail de suivi. Comme si son service, qui n’est pas privé que l’on sache, n’avait plus rien à voir dans l’affaire et n’était pas responsable de la transmission dudit dossier.

Dans tous les cas, depuis la reprise récente des travaux par le marabout, la population est surexcitée et se dit désormais prête à toutes les éventualités pour revendiquer ce qui lui revient de droit. Elle a déjà transmis une correspondance dans ce sens à toutes les instances concernées par le dossier. Pour les prévenir de ce qui pourrait advenir si elles ne prenaient pas leurs responsabilités. Après avoir essayé en vain d’entrer en contact avec le ministre Bathily, elle essaie à nouveau de solliciter le concours de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, tout en s’adjoignant les services d’un avocat, du Médiateur de la République, du Haut Conseil Islamique, du ministre des Affaires religieuses, entre autres. A priori, elle a le droit de son côté.

En effet, seul le Conseil des ministres peut décider du changement de vocation d’un espace public, l’attribuer à un tiers avec l’assentiment de la population bénéficiaire. En outre, ce qui est le plus révoltant dans l’affaire, c’est que le soi-disant marabout ne réside même pas le quartier voire à Bamako. Il réside à Fana et aurait une seconde résidence à Missabougou à Bamako. Lorsqu’il lui avait été rétorqué qu’il ne réside pas dans le quartier, il a entrepris d’acheter une parcelle dans le voisinage qu’il a tout juste clôturée à ce jour.

Une autre intrigue est de savoir pourquoi le marabout veut-il vaille que vaille construire une mosquée (pour une population qui ne lui a rien demandé) et faire venir son propre imam ? La réponse la plus plausible est qu’il devrait bénéficier d’un financement occulte (de djihadistes ?) qu’il devrait justifier. Et que “l’importation” et l’imposition d’un imam ne viseraient qu’à prêcher une foi autre que celle que les fidèles de Kabala Sud Extension professent. C’est surtout à cet aspect de la question que les autorités sécuritaires devraient s’attaquer. Mais, fort de sa fausse couverture de marabout, le monsieur dit disposer de relations bien placées aux niveaux de la Sécurité, de la Justice, des Domaines…Pas donc étonnant qu’il ait un tel culot. En tout cas, l’atmosphère risque d’être électrique dans les semaines prochaines.

I.V.

 

Source: Liberté

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