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Dissolution de l’Appel du 20 février : le maintien à l’ordre publique au centre de la décision

Comme s’il fallait s’y attendre, les autorités de la transition ont fait part, mercredi 17 avril dernier à la suite du conseil des ministres, de la dissolution de l’association dénommée coordination des Organisations de l’Appel du 20 février pour sauver le Mali. Quel fondement juridique ?

Tout comme d’autres mouvements et regroupements politiques et apolitiques, l’Appel du 20 février, une coalition composée des mouvements et partis politiques, reste dissout depuis le 17 avril dernier. En République du Mali, les partis politiques et les associations sont respectivement régis par la loi N°05-047 du 18 août 2005 portant charte des partis politiques, voire par la loi N°04-038 du 05 août 2004, modifiée relative aux associations. Ces différents textes précisent leur vocation, mais imposent également des limites qu’ils ne doivent pas franchir. Parmi lesquelles limites figure l’interdiction faite auxdits partis de former des regroupements sous la forme d’association, et aux associations d’adopter des agissements contraires aux principes de la souveraineté nationale, de la démocratie, de l’intégrité du territoire national, de l’unité nationale et de la laïcité de l’Etat, mentionne-t-on dans le communiqué gouvernemental. Ainsi, « la Coordination des Organisations de l’Appel du 20 février pour Sauver le Mali s’illustre en permanence par des agissements ostentatoires de nature à troubler l’ordre publique, à porter atteinte à la souveraineté de l’Etat et à l’unité nationale », évoque-t-on. C’est au regard de cela que les autorités de la transition soutiennent avoir dissout le regroupement. A qui le prochain tour après cette dissolution suivie de celle du parti PSDA d’Ismaël Sacko, la CMAS du puissant imam de Badalabougou, Mahmoud Dicko… ?

Appel du 20 février, une coalition opposée à la trajectoire de la transition et au Dialogue inter-maliens en cours

Rappelons que parmi les mouvements ayant appelé à la non-participation au Dialogue inter-maliens figure l’Appel du 20 février pour sauver le Mali. Au nom de ses militants, son coordinateur général annonçait ceci : « Nous sommes à un moment crucial de la vie de notre nation. Appréciant l’engagement des uns et des autres, je tiens à vous rassurer de notre détermination à faire triompher le droit sur l’arbitraire, étant donné que le Mali reste un État de droit assis sur des principes démocratiques ». Pour Cheick Mohamed Cherif Koné, « ne nous(maliens) laissons pas intimider par des amateurs assoiffés du pouvoir. Les colonels portés au pouvoir par les armes et leurs alliés sont désormais disqualifiés pour nous gouverner. La longue transition encombrante de laquelle ils tenaient leur pouvoir vient de prendre fin aujourd’hui même, 26 mars 2024 en application de leur propre décret ». S’exprimant via un communiqué laconique, le magistrat radié tenait à également confier : « Si nous les avons supportés pour éviter le chaos au Mali que nous aimons tous, il est grandement temps pour eux, de faire aussi preuve de sagesse en quittant purement et simplement la commande politique du pays ». « Ceci permettrait la mise en place d’une transition civile de mission en charge d’organiser des élections démocratiques en vue du retour à l’ordre constitutionnel tant attendu par nos compatriotes désabusés et l’ensemble de la communauté internationale », a-t-il indiqué. En s’accrochant encore obstinément au pouvoir en dépit de la fin de la transition, les Colonels en arme et leurs alliés en rupture avec la légalité constitutionnelle et les valeurs républicaines seront, dit-il haut et fort, seuls responsables des conséquences de la désobéissance civile qui se dessine et dont toutes les conditions sont suffisamment réunies.

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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