Au sujet de la démolition de 1995 et du 14 janvier 2021, les membres de la plateforme des habitants de la zone dite aéroportuaire viennent de s’exprimer à nouveau. C’était lors d’une conférence de presse tenue, mardi 5 octobre, dans les locaux de Soufi Bilal Diallo sis à Sénou (Bamako). A cette occasion, les représentants des victimes ont manifesté leur ras-le bol, appelant le PM Choguel Kokalla Maiga « à joindre la parole à l’acte ».
Les habitants victimes des démolitions datant de 1995 et du 14 janvier 2021 estiment que leur situation n’a pas bougé. Ce bien vrai que les commandes du pouvoir sont dans les mains des nouvelles autorités. Ils déplorent que la situation ne soit pas changée malgré la nomination du Choguel Kokalla Maïga comme premier ministre. Ainsi, ils l’appellent « à joindre la parole à l’acte » en respectant ses engagements. Selon Aboubacar Sidiki Konta, coordinateur de la plateforme des habitants de la zone dite aéroportuaire, les victimes de ces démolitions ont, au sujet de cette même affaire, rencontré le PM Maiga et le colonel Assimi Goita, président de la transition. Une rencontre au cours de laquelle, rappelle le coordinateur, le PM ; le président de la transition ; et les victimes ont convenu de mettre en place une commission qui allait être chargée de pallier le problème. « Ladite commission devrait se pencher sur le cas des gens qui ont démoli ces maisons appartenant aux victimes. L’une des missions à attribuer à ladite commission était de remettre les victimes dans leurs droits. La commission allait aussi être chargée de montrer les limites de l’aéroport international Sénou », a évoqué le coordinateur. C’est cette commission qui n’arrive pas à être mise en place par les autorités, déplore-t-il. « L’objectif de cette rencontre consiste, de ce fait, à demander la mise en place rapide de cette commission. Les membres du conseil national de transition ont approuvé l’authenticité de la mise en place de cette commission, mais nous ne savons pas pourquoi elle peine à être effective », confie le coordinateur. Parlant au nom des victimes, Aboubacar Sidiki Konta annonce qu’ils souhaitent simplement être remis dans leur droit. « Nous avions décidé de nous taire, mais nous nous sommes ainsi vus dans l’obligation de sortir pour attirer l’attention des autorités », a-t-il indiqué. Certes, poursuit-il, le septentrion du Mali vit dans une situation sécuritaire difficile, mais les victimes de cette zone dite aéroportuaire vivent également dans des calvaires. Parce qu’ils n’ont plus où aller après la destruction de leurs maisons, indique le conférencier. Pour clore, l’intervenant a soumis quelques doléances aux autorités : l’indemnisation et le dédommagement des victimes de démolition ; la cessation de démolir les autres maisons non encore touchées, l’arrestation des ministres, des responsables impliqués dans lesdites démolitions, et enfin, le déplacement de l’aéroport Sénou pour l’amener à sa place. Pour Abdoul Karim Togola, porte-voix de la plateforme, « l’arrivée de Choguel à la tête du gouvernement nous avait beaucoup soulagé. Parce qu’il maitrise beaucoup ce dossier. Mais malheureusement, la situation n’a pas changé ». La lenteur de la mise en place de la commission dont Choguel s’était engagé est, selon le porte-parole, une manière pour le gouvernement de gagner du temps, en se débarrassant du problème. A l’impossible nul tenu, « si ces dénonciations ne suffiront pas, nous allons descendre dans la rue si cela est nécessaire. Il faut que les victimes soient mises dans leurs droits. Nous avons fait toutes les démarches légales pour acheter nos parcelles », ajoute M. Togola. De son côté, la représentante des femmes, Boyo Konta dira que « le PM Maiga a certainement oublié ses promesses. On veut que Choguel et Assimi honorent leur engament. Nous allons sortir pour manifester, s’ils ne tiennent pas leur parole ».
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS