Dans un communiqué publié le mardi 2 août 2022, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) déplore l’assassinat d’une femme nommée Diogou Sidibé survenu dans un champ le 30 juillet dernier à Lany Mody, dans la région de Kayes.
D’après les informations de la CNDH, le corps de la défunte Diogou Sidibé a été retrouvé mutilé dans un champ, le samedi 30 juillet à Lany Mody. La victime avait disparu la veille de son assassinat.
Selon le communiqué, ces faits traduisent des exactions graves liées à la pratique de l’esclavage par ascendance dans la région de Kayes, précisément le village de la défunte dans la commune de Sony.
Avant de condamner cet acte odieux, la Commission des droits de l’homme a prié pour le repos éternel de l’âme ainsi que celle de toutes les victimes de la crise multidimensionnelle du Mali.
Elle appelle au respect des textes de droits de l’homme ratifiés par le Mali. Il s’agit de la constitution du 25 février 1992, la charte de la transition du 1er octobre 2020, la déclaration universelle des droits de l’Homme du 10 décembre 1948, la convention relative à l’esclavage du 25 septembre 1926, le pacte international relatif aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966.
« Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée », stipule l’article 2 de la constitution du 25 février 1992.
En s’appuyant sur ces textes, l’organe de droits de l’homme précise que l’atteinte au droit à la vie en lien avec la pratique de l’esclavage peut être constitutive de crime contre l’humanité et il recommande aux autorités judiciaires de poursuivre et traduire en justice les auteurs, co-auteurs et complices de cette atteinte au droit à la vie.
Le communiqué, signé par Aguibou Bouaré, président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), dénonce la persistance de l’esclavage par ascendance, les violences et crimes contre l’humanité au Mali.
Fatoumata Kané
Source : Mali Tribune