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Validation de l’année scolaire 2019-2020 : l’impossible rattrapage du temps perdu

On aura tout entendu et vu dans les péripéties de la crise que l’école malienne traverse depuis mi 2019. Une année et demi, dans une situation « mi-figue mi-raisin », qui a laissé des zones d’ombres sur les programmes, et par conséquent sur le niveau des apprenants. Est-ce possible de rattraper le temps de cours perdu ? Impossible !

L’école malienne ne s’est pas totalement réveillée de son « profond » sommeil qui s’est transformé depuis ces deux dernières années, en un coma causé par les crises répétitives. Une impasse ? En tout cas, une situation d’à peu près dans la validation des programmes, qui va certainement plonger les élèves dans une situation de carence académique.

Tant, les bisbilles ont laissé des traces sur l’année scolaire : « Au moins, la moitié de l’année scolaire a été perturbée. Il faut l’admettre. On a passé plusieurs mois d’interruption des cours », témoigne Moustafa Koné, enseignant du second cycle.

Toutefois, le pédagogue reste positif : « rien n’indique que les élèves seront aptes à passer les examens dans les conditions requises, leur permettant d’avoir toutes les connaissances, les prédisposant aux examens. Mais, comme il faut les tenir pour sauver l’année scolaire et ne pas aggraver la situation, entre deux maux, comme le dit-on, il faut choisir le moindre qui, je le pense, est la tenue des examens » a-t-il lancé.

Pour ce faire, le gouvernement et ses partenaires ne doivent pas sacrifier ou annihiler les efforts budgétaires de l’année en cours. Cette position est partagée par les bailleurs de fonds, et encore plus par les parents d’élèves, qui craignent également leur portefeuille, surtout au niveau des écoles privées :

« Nous avons payé tous les frais scolaires de nos enfants. Si l’Etat n’a pas pu garantir la continuité des années depuis l’année dernière, cela ne doit pas être un frein pour la tenue des examens. Car une année blanche serait un coup dur pour nous. Les écoles dans lesquelles nous avons nos enfants ne nous font pas cadeau. Nous avons liquidé leurs dus, nous ne pouvons donc pas accepter une année blanche », lance Adama Keita, fonctionnaire, pour qui, une année blanche a indubitablement des effets collatéraux.

Sauver l’année scolaire, semble donc être un idéal, ou un combat, n’en déplaise à la qualité médiocre des cours au niveau des élèves. Puisqu’il faut l’admettre, dans les administrations des écoles privées, l’on craint le scenario d’une année blanche : « Nous avons depuis le début de ces crises, entamé des dialogues avec l’association des parents d’élèves au sein de l’établissement, pour convenir d’un cadre dans les rebondissements possibles. Nous sommes sur la même longueur d’ondes. Et encourageons tous que l’année soit validée. Le contraire nous mettra dans une situation difficile. Car des parents d’élèves cautionneront difficilement, après avoir payé les frais de scolarité, une année blanche. C’est inconcevable et moralement difficile », indique Moctar Dembélé, promoteur d’école privée.

Si sauver l’année scolaire semble être la priorité chez les parents d’élèves, promoteurs d’écoles et pour l’Etat et ses partenaires, toutefois, il revient à admettre en toute objectivité, qu’une génération de l’école maliennes doit être recyclée. A qui cette charge ?

En tout cas, parents d’élèves, enseignants, Etat, et les élèves eux-mêmes, doivent s’inscrire dans un schéma favorable au recyclage des enfants. Les élèves et parents auront-ils ce reflexe ? comment rattraper tout ce qui a été perdu ? Quand on sait que, l’école c’est un programme et des contenus qui doivent donner un résultat, axé sur l’aptitude intellectuelle et professionnelle.

Ousmane Tangara

Source: BamakoNews

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