Trois opposants tchadiens, arrêtés au Niger en octobre dernier, auraient été extradés vers le Tchad depuis près de six mois. C’est ce qu’affirment plusieurs associations tchadiennes des droits de l’homme et le comité de soutien des trois hommes. Il s’agit de Mahamat Hassan Boulmaye, le secrétaire général du Conseil du commandement militaire pour le salut de la République, Ahmat Yacoub Adam et le professeur Abdraman Issa Youssouf, des cadres du mouvement. Ils ont été arrêtés vers Agadez, dans le nord du Niger et sont accusés par Ndjamena de terrorisme et trafics en tous genres. Leur situation reste aujourd’hui incertaine.
Pour maître Bernard Schmid, avocat des trois opposants tchadiens, il n’y a plus de doute. Ses clients se trouvent aujourd’hui dans la prison de Koro Toro, au milieu du désert, à quelques centaines de kilomètres de Ndjamena. Deux d’entre eux disposent du statut de réfugié politique, l’un en France et l’autre en Egypte. Pour Bernard Schmid, leur extradition est donc une atteinte à la convention de Genève.
L’avocat fait part de son inquiétude : « Je redoute à la fois des conditions qualifiables à la fois de maltraitance, qu’ils soit maintenus de façon prolongée en détention sans droit à un procès équitable, voire sans procès du tout, vu que la justice au Tchad ne correspond pas au nom digne d’un Etat de droit, ou bine qu’ils n’aient pas droit, s’il y a procès, à un procès équitabe, c’est-à-dire en pouvant préparer leur défense, en étant pas maltraité en détention. »
Les autorités tchadiennes de leur côté nient tout en bloc. Courir après les opposants, n’est pas la priorité du gouvernement selon Ahmat Mahamat Bachir, ministre de l’Intérieur. « Je m’inscris en faux. Personne n’a été extradé ici. Le chef de l’Etat a amnistié tous les opposants et a demandé aux opposants de regagner leur bercail », dit-il.
Jointes par RFI, les autorités nigériennes n’ont pas souhaité commenter.