Courant vendredi 5 juin, pendant que la ville de Bamako était prise en otage par les manifestants de Dicko et ses alliés, certains détenus de la maison centrale d’arrêt de Bamako ont tenté de s’évader. Suite à un affrontement « chaotique » entre surveillants de prison et les prisonniers, des morts et des blessés sont enregistrés.
En un mot, un vendredi mémorable dans l’histoire de la démocratie malienne. À cette date du 5 juin, chacun suivant ses moyens, a tenté de manifester. Si les pros régimes plaidaient pour la stabilité des institutions, les anti régimes s’étaient attroupés au boulevard de l’Indépendance pour demander la « ’démission d’IBK »’. Entre temps, des détenus profitant de l’évènement étaient en passe de s’évader à la MCA.
Selon un responsable des surveillants de prison que nous avons contacté, chaque fois que des évènementscomme des manifestations et des fêtes de Tabaski se passent en ville, les détenus essayent de s’enfuir. Ainsi, courant vendredi 5 juin, dit-il, les détenus enfermés dans leur cellule ont patiemment attendu jusqu’au moment où ils devaient recevoir leur déjeuner de l’après-midi. Quand les surveillants de prison ont ouvert quelques portes pour les servir à manger, raconte notre source, ils se sont rués sur les agents, détruisant trois à quatre autres cellules.
Ainsi, nous confie la même source, un combat « chaotique » a été engagé entre les surveillants et les prisonniers. De ce fait, l’agent qui avait l’arme en sa possession a fait un tir d’alerte, menant les autres éléments dans la danse. Selon celle-ci, la situation était vraiment « chaotique » vu le nombre de détenus qui étaient disposés à quitter dans la cour de la prison. Mais grâce à la détermination des surveillants, toutes les portes de prison ont été immédiatement fermées. Ce, pour éviter tout acte échappatoire des prisonniers. Malheureusement, ajoute-t-elle, quatre (4) détenus ont perdu la vie au cours du long combat ayant opposé les agents aux emprisonnés.
D’après ce responsable, 6 blessés, dont un surveillant de prison, ont été également enregistrés. Ce dernier dont nous tairons le nom tient à annoncer qu’une aide-ménagère travaillant dans une maison contiguë à la prison a été blessée par balles au niveau de son bras. En ce jour, annonce-t-il, les blessés suivent les traitements et tout est rentré dans l’ordre. Des informations faisant état de la mort du jeune Moussa Guindo, assassin de l’imam Yattabare au cours de cette affaire sont fausses, a-t-il déclaré, saluant le professionnalisme et la bravoure des agents.
Mamadou Diarra