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TABASKI : la fête dans la détresse pour les déplacés du Centre et les orphelinats

  A un pas de la fête de Tabaski, l’ambiance n’est pas la même dans une famille mondaine de Bamako et sur le site des déplacés à Faladiè, qui en accueille plus de 1000, ou encore dans un centre d’accueil des orphelins de la place.

Maly Sangho, éducatrice, animatrice, coordinatrice au sein de l’orphelinat « Niaber », sis à Sebenicoro, en commune IV du district de Bamako, s’est forgée durant trois décennies, une mentalité résiliente à toutes épreuves. D’un air assez jovial, la dame Sangho garde une relative sérénité en cette veille de fête. « Vous savez, la vie est très simple quand on la prend du bon côté. La situation de chaque individu est toujours inférieure ou supérieure c’est-à-dire, quelle que soit ta propre charge, tu es toujours mieux placée que certains et d’autres en dessous de toi. Ce qui fait la différence c’est être sûr de soi, travailler sans relâche et ne jamais se sous-estimer, ne jamais se décourager et baisser les bras » nous enseigne cette puéricultrice engagée.

Plus avenante qu’on ne le soupçonne, elle tient à toujours maintenir la joie sur le visage de ses enfants, surtout en cette veille de Tabaski. Mais cela n’est pas pour elle, un pari gagné d’avance. « Vu le nombre élevé de pensionnaires, vu les conditions sociales et politiques du pays, nous voyons ces moments comme un jeu de hasard dans lequel on peut gagner peu, beaucoup  ou rien du tout » relativise-t-elle. Tout dépend, mais malgré tout, on n’arrache pas le sourire à cette mère, sœur, amie et éducatrice. Souriante pour ne montrer aucunement une « relative faiblesse », elle s’efforce un air résilient depuis 28 ans. « Quelle que soit la situation, nous avons de quoi créer la joie à l’intérieur de notre centre ». Comme un sacerdoce, l’engagement de 28 années dans un centre d’orphelinat, où « le confinement » est une réalité de tous les jours, résiste pour empêcher le délaissement, le désamour, le sentiment d’abandon et de relâchement sur le visage des enfants de l’orphelinat, durant les moments de fêtes surtout.

Mais ce pari est difficile « il y a eu des fêtes religieuses comme la fête de l’Eid el Kébir ou Tabaski célébrée avec des moutons apportés çà et là par des personnes de bon cœur. Il y a eu quelques rares cas ( au début de la crise, l’orphelinat et ses pensionnaires n’ont vu personne car à tous les niveaux ça allait très mal » déplore notre interlocutrice, pour qui  « la survie est au jour le jour ».

Loin de là, dans un décor différent, mais avec un même ressentiment, sur le site des déplacés à Faladiè, Amidou Bolly, appréhende aussi cette fête. Il est déplacé interne, venu du village de Taghari peulh, dans le cercle de Koro. Il attend un généreux donateur, pour, dit-il, « permettre à lui et ses deux cents autres voisins de même village et avoisinant, de bien passer la fête ».

A Bamako, si de l’orphelinat au site des déplacés de Faladiè, l’angoisse et l’incertitude se lisent sur les visages, c’est bien parce qu’il urge de mettre en place des dispositifs nationaux qui accompagneraient ceux dans le besoin, en cette période de fête. Les autorités de transition essayent de donner du sens à la solidarité. En effet, la page officielle de la Présidence a informé, vendredi 16 juillet, que sur le site des déplacés du Centre Mabilé, 26 bœufs, du riz, du prix de condiment, plus de 50 tonnes de céréales transformées ont été distribués.

Ousmane Tangara 

 

Source: Bamakonews

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