Des groupes armés rivaux dans le nord du Mali se sont affrontés, samedi 17 janvier 2015, à Tabankort, dans la région de Gao, où la tension était vive depuis quelques jours, selon des responsables des belligérants et une source onusienne, sans faire état de mort ou blessé.
Les affrontements de Tabankort (plus de 190 km au nord de Gao) ont impliqué des combattants de groupes touareg et arabes formant la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) à des hommes du Groupe Autodéfense Touaregs Imghad et Alliés (Gatia) appuyés d’une branche du Mouvement Arabe de l’Azawad (Maa), ont indiqué des dirigeants de la Cma et du Maa proche de Gatia ainsi qu’une source militaire africaine au sein de la Mission de l’Onu au Mali (Minusma) basée dans le Nord.
Les combats ont débuté samedi matin “et nous avons encerclé Tabankort ce soir à 18H00. Nous avons déjà fait des prisonniers et nous poursuivons le ratissage“, a déclaré Mohamed Ousmane Ag Mohamedou, membre de la Coalition des Peuples de l’Azawad (Cpa), à l’Afp à Ouagadougou. Il affirmait s’exprimer depuis Kidal, dans l’extrême nord-est du Mali, où sont basés les mouvements membres de la Cma. Cette coordination regroupe la Cpa, le Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (Hcua) et une branche du Maa. Certains de ces groupes sont impliqués dans les pourparlers avec le Gouvernement malien lancés en juillet 2014 à Alger.
Dans une déclaration, la Minusma a dit qu’elle “considère que ce mouvement de groupes armés constitue une violation flagrante du cessez-le-feu” et elle “lance un appel ferme aux groupes responsables de cette violation à se conformer strictement à leurs obligations conformément à l’accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014“. La Minusma exhorte les groupes concernés à immédiatement revenir sur leurs positions initiales et rappelle à toutes les parties qu’elle prendra toutes les mesures nécessaires (…) pour protéger la population civile et le personnel des Nations Unies, indique le texte.
Le Gatia, créé en août 2014, revendique une place à la table des négociations. Ce groupe et le Maa pro-Gatia sont présentés par certains observateurs comme proches de Bamako. Mohamed Ould Mataly, un responsable politique du Maa pro-Gatia, a fait état d'”échanges de tirs” avec des “ennemis“, en assurant qu’il n’y a pas eu de blessé et de mort dans leurs rangs.
La source militaire africaine à la Minusma a également confirmé les combats, indiquant que les “belligérants” étaient des hommes de la Cma et du Gatia soutenus par une branche du Maa.
Des hommes du Mnla et ceux du Gatia et son soutien du Maa s’étaient déjà affrontés le 29 décembre à Bamba, à 245 km de Gao (au sud de Kidal), y faisant entre un et cinq morts selon les sources.
La Rédaction avec l’Afp)
Source: Nouvel Horizon