En Syrie, la province d’Idleb est visée par des bombardements intenses du régime et de ses alliés russes. Beaucoup craignent une offensive d’envergure sur ce dernier grand bastion insurgé du pays, après un sommet vendredi 7 septembre qui n’a pas permis d’aboutir à la conclusion d’une trêve.
Le régime syrien et l’aviation russe ont mené des dizaines de raids sur la province d’Idleb. Plusieurs villages ont été touchés dans le sud de la région. Une ONG et des témoins racontent que des hélicoptères syriens ont largué des barils d’explosifs, notamment sur Khan Sheikhoun, cette ville touchée par une attaque chimique l’an dernier.
« Une vague de bombardements a commencé depuis mardi et s’est beaucoup intensifiée samedi matin, explique Mohamed Alolaiwy, président de l’ONG Syria Charity basée en France et qui a des relais à Idleb. Des bombardements ont touché la banlieue sud d’Idleb, frontalière avec la zone de Hama et qui, selon les premières informations, auraient fait une dizaine de victimes. »
Échec du sommet de Téhéran
Ces bombardements interviennent après l’échec vendredi du sommet de Téhéran. L’Iran et la Russie, alliés au régime syrien, ont discuté avec la Turquie, proche des rebelles, d’une sortie de crise à Idleb. Mais chacun est resté campé sur ses positions et beaucoup redoutent aujourd’hui une offensive d’envergure sur la province.
Idleb est le dernier grand bastion des jihadistes et des rebelles en Syrie. Le régime de Bachar el-Assad veut s’en débarrasser, tandis que la Turquie et de nombreux pays occidentaux mettent en garde contre un nouveau de bain de sang. Trois millions de civils vivent à Idleb. Beaucoup sont des personnes déplacées et en cas d’offensive majeure, ils n’auraient plus aucun autre endroit où se réfugier.
« Il y a un regain de violence qui sonne le glas d’une offensive à grande échelle sur cette région, estime Mohamed Alolaiwy, président de l’ONG Syria Charity. À l’image de ce qui avait été fait dans la Ghouta, à Alep… À chaque fois, les populations étaient évacuées vers Idleb. Mais maintenant, la population vit dans la crainte, parce qu’il n’y a plus d’endroit où fuir. Et je pense que nous sommes à l’aube d’un désastre humanitaire sans précédent. »
RFI