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Sulfureuses affaires de détournements au Mali : Qui doit mettre en accusation les Ministres ?

La tension entre l’Exécutif et le Judiciaire prouve à suffisance que le Mali est un pays au bord de la dérive. Les citoyens se sont intéressés à ce choc à distance et leur constant montre que la situation les préoccupe à plus d’un titre. Si certains crient leur ras-le-bol face à ce qu’ils qualifient d’extrémisme des magistrats, d’autres se disent étonnés du communiqué dans lequel ils menacent de régler certaines affaires qui impliquent le Ministre des Finances Dr Boubou Cissé et autres.

Contrairement à ce que des non-initiés pensent, les ministres en activité ne peuvent être poursuivis que par la Haute Cour de Justice dont la saisine se fait selon des procédures que la loi détermine. La constitution dans le Titre X le stipule clairement : « La mise en accusation est votée par scrutin public à la majorité des 2/3 des députés composant l’Assemblée Nationale.»

Plusieurs anciens ministres et premiers ministres font l’objet d’instrumentalisation de cette Haute Cour de Justice présidée par Abderrahmane Niang, un ami et compagnon de longue date du Président de la République. Il est député élu à Tenenkou. Les maliens se souviennent de la mobilisation faite lors de son enlèvement pour le secourir. Ceci pourrait être à l’honneur de la République si la même option était engagée en faveur du juge de la République Soungalo Koné.

Ce poste lui aurait été cédé pour les raisons que beaucoup d’élus nous ont confiées. «Il voulait être président de l’Assemblée Nationale, mais après le choix de l’Honorable Issiaka Sidibé pour le perchoir, la Haute Cour de Justice, qui dormait dans les tiroirs de l’Hémicycle, a été mise sur pieds pour la très politique affaire de l’ancien Président Amadou Toumani Touré que le gouvernement avait mis en accusation » rapporte un député démissionnaire du RPM.

Les magistrats n’ont aucune compétence pour poursuivre Dr Boubou Cissé, et les accusations de n’avoir jamais engagé des poursuites contre ce que la justice sort maintenant n’est pas de sa compétence. Plusieurs anciens ministres ont déjà été auditionnés au pôle économique, mais une chose est claire dans la constitution : «La Haute Cour de Justice est composée de membres désignés par l’Assemblée Nationale à chaque renouvellement général. Elle élit son Président parmi ses membres. La loi fixe le nombre de ses membres, les règles de son fonctionnement ainsi que la procédure suivie devant elle

Il faut donc comprendre que la haute cour de justice est devenue une institution budgétivore, mise à l’affut pour l’intimidation d’adversaires politiques qui ont refusé de faire la vaisselle après avoir mangé à satiété sur la colline de Koulouba. Pour un pays qui veut sortir de la légère théâtralisation à laquelle s’adonnent les institutions, il faut donner souffle mission à instances judiciaires. Et en ce moment les magistrats peuvent être traités ou accusés d’être corrompus.

Beaucoup de maliens saluent pourtant cette grève illimitée, et même l’exécutif semble profiter pleinement d’où les nombreuses foutaises et violations dont sont victimes des citoyens. Ceci n’honore aucun pays, surtout le Mali dont la justice est un impératif vers la vérité, la paix et la réconciliation.

Le socle de la démocratie (la Justice) ne peut être confisqué par quelque président ou gouvernement que ce soit. Les maliens veulent d’une justice réelle et dynamique, une justice qui ne serait plus aux ordres et qui ne trancherait plus en fonction de l’offre financière de certains criminels de la République. C’est d’ailleurs à cela que s’étaient engagés les audacieux et soucieux magistrats lors de leur grève illimitée de l’année dernière.

Des organisations de la société avaient déjà exigé des comptes dans la gestion des affaires publiques dont (Joko Ni Maaya du Pr Abdoulaye Niang et Biprem de Lacine Diawara). Et si les magistrats s’en mêlent, l’histoire sera meilleure juge, nous l’espérons, au profit d’un peuple longuement et profondément abusé. Mais c’est sous la conduite du chef suprême de la magistrature que tout cela devrait se passer car c’est une exigence de la constitution du 25 Fevrier 1992 qu’IBK ne doit jamais trahir.

A suivre

Ammi Baba Cissé ABC

 

Source: figaromali

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