Pendant que le reste du Nord du Mali est suspendu à l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, à Kidal, le chef de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), Bilal Ag Cherif, se livre à une activité dite diplomatique.
Dans la résidence de “président”, Bilal Ag Achérif, s’octroie toutes les prérogatives de chef de l’Etat. Et désormais, il exige qu’on lui donne de Son Excellence sous l’œil complice de la Mission multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).
La dernière provocation du chef de la CMA date du 5 octobre 2016 quand il s’est entretenu avec Koen David Sé, le n°2 de la Minusma.
Selon le communiqué qui a sanctionné la rencontre, la CMA parle d’audience que “Son Excellence” Bilal Ag Achérif, président en exercice de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a accordée à ce haut responsable de la mission onusienne au Mali.
La rencontre a tourné autour de l’enquête préliminaire sur l’assassinat de Cheikh Ag Aoussa, le processus de paix notamment les autorités intérimaires, les patrouilles mixtes (Moc) entre autres.
Nos sources font état d’une réunion d’urgence axée sur l’effectivité des patrouilles communes à Gao. Une initiative qui coupe le sommeil de la CMA, d’autant plus qu’elle et la Minusma sont purement et simplement exclues dans sa conception et son exécution.
Déjà, le 18 octobre 2016, Bilal Ag Achérif avait rencontré le Chef Commander des Forces de la Minusma. Ironiquement, le contrôle de la circulation des armes qui inquiète après la mort brutale de Cheick Aoussa. Avant le président de la CMA avait convoqué la force Barkhane sur le même sujet.
Autre acte de provocation : Bilal Ag Achérif et Algabass Ag Intallah ont invité à Kidal l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Mali, S. E. M. Paul Folmsbee. Et le diplomate américain de laisser éclater sa joie : “C’est grand honneur d’être ici à Kidal pour mieux comprendre la situation sur le terrain”.
Cité interdite pour le Mali, Kidal impose sa loi même à son gouverneur qui a été invité comme un simplement coopérant à l’ouverture de classes. Une provocation de trop qui ne passe plus au sein de l’opinion nationale.
Alpha Mahamane Cissé
Source: L’Indicateur du Renouveau