Dans ce communiqué, le PARENA se prononce sur la dégradation de la situation sécuritaire, exhorte les autorités de transition à favoriser l’ union nationale pour restaurer la stabilité et organiser le retour à la normalité constitutionnelle.
A la suite de la dégradation de la situation sécuritaire notamment des attaques terroristes qui ont endeuillé le Mali ces derniers jours, le Parti pour la renaissance nationale (PARENA) a adressé au Président de la Transition un Mémorandum daté du 11 septembre 2023.
Sous le titre, “ le Mali peut tanguer, mais il ne doit pas couler”, le Parti du Bélier Blanc condamne la recrudescence de la violence et présente ses condoléances au Gouvernement, à nos forces de défense et de sécurité et à toutes les familles maliennes éplorées.
Ensuite, le PARENA lance un vibrant appel aux acteurs politiques, culturels, à ceux de la société civile, du secteur privé, aux chefs religieux et coutumiers, aux syndicats, aux associations de femmes et de jeunes afin qu’ils mettent entre parenthèses les débats subalternes pour réaliser le rassemblement national contre le terrorisme.
Il exhorte aussi les autorités de transition à favoriser l’ union nationale pour restaurer la stabilité et organiser le retour à la normalité constitutionnelle.
Puis, il invite les mouvements de la coordination de l’Azawad et le CSP-PSD à la retenue en restant ouverts et disponibles pour un dialogue constructif en vue de la résolution durable de la crise du Nord.
Enfin, le PARENA encourage vivement la Médiation internationale à reprendre urgemment ses initiatives pour renouer le dialogue entre les parties maliennes afin de sauver l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.
Ci-dessous les grandes lignes du Mémorandum envoyé au Président de la Transition :
“Le PARENA est révulsé par
le carnage provoqué sur le fleuve Niger qui a entraîné un nombre élevé de victimes.
Cette attaque rappelle les pogroms perpétrés contre notre peuple en 2021 et 2022 dans la région de Ménaka où des centaines de civils innocents ont été massacrés par “l’Etat islamique”.
L’objectif de ces crimes innommables est de terroriser les populations et casser les ressorts du pays.
Le PARENA est vivement préoccupé par la multiplication des actions terroristes contre les populations civiles et contre nos forces.
Ces derniers mois, le périmètre de l’insurrection djihadiste s’est étendu, la pression terroriste s’est intensifiée au Nord, au Centre et à l’Ouest du pays:
Plusieurs graves incidents se sont produits ici et là: décapitation du maire adjoint et du directeur d’école de Boni (Douentza), exécution d’une dizaine de forains (Banamba). Les villages- martyrs de Yarou et de Bodio sont les symboles de la violence aveugle que les groupes terroristes ont abattue sur les localités du Plateau: incendies de villages et de greniers, déplacements forcés de populations civiles…..
Tombouctou et d’autres localités de la région sont sous pression du JNIM. Plusieurs autres villages dans les régions de Bandiagara , Mopti et Ségou sont sous blocus total ou partiel des groupes terroristes, certains depuis de nombreux mois.
Lassées par cette situation, les communautés ont choisi de négocier et ont conclu des accords locaux, écrits ou verbaux, avec les djihadistes pour avoir un peu de répit, desserrer l’étau terroriste afin de s’approvisionner en produits de première nécessité, labourer les champs et paître les troupeaux;
La détérioration de la situation sécuritaire avait entraîné, à la fin de la dernière année scolaire (juin 2023), la fermeture, notamment dans les régions de Bandiagara, Mopti et Ségou, de 1710 écoles, jetant dans les rues 513.000 enfants pendant que 10.260 enseignants se sont retrouvés en « chômage technique” du fait de la pression terroriste.
Par ailleurs, l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale est dans une grave impasse. Des bruits de bottes se font entendre au Nord.
La MINUSMA, secrétaire des arrangements sécuritaires et du processus de paix, est sur le départ suite à une double décision brusque du Gouvernement et du Conseil de Sécurité. Rien n’est, pour l’instant, prévu, pour assurer la continuité de ces mécanismes.
Face à cette situation, nous devons savoir déterminer les priorités pour le Mali.
Le PARENA invite :
1- les Maliennes et les Maliens, notamment les acteurs politiques, culturels, ceux de la société civile, du secteur privé, les chefs religieux et coutumiers, les
Syndicats, les associations de femmes et de jeunes à mettre entre parenthèses les débats subalternes afin de réaliser le rassemblement national contre le terrorisme, l’union sacrée autour du Mali, et mettre au au point une initiative inter-malienne de dialogue et de paix destinée à tous nos compatriotes qui ont pris les armes, y compris les djihadistes maliens;
2- les autorités de transition à favoriser l’ union nationale et réunir dans une démarche inclusive, les forces vives autour d’une feuille de route pour restaurer la stabilité, organiser le retour à la normalité constitutionnelle dans le respect des libertés démocratiques, de l’ État de droit et des engagements pris;
3- les mouvements de la coordination de l’Azawad et le CSP-PSD à la retenue en restant ouverts et disponibles pour un dialogue démocratique et constructif en vue d’ une résolution durable de la crise du Nord;
4- la Médiation internationale à reprendre urgemment ses initiatives pour renouer le dialogue entre les parties maliennes afin de sauver l’Accord et le processus de paix.
Le Mali peut tanguer mais il ne doit pas couler !
Bamako, le 16 septembre 2023
Pour le Comité Directeur
Le Secrétaire Général
Djiguiba Kéita / PPR