Le Mali vit actuellement une période de transition qui se veut être celle de la refondation. L’occasion donc pour nos autorités actuelles de donner le ton en procédant à un audit de la transition.
La transparence dans la gestion publique est un principe de bonne gouvernance à cultiver. Nos dirigeants doivent prendre l’habitude de rendre compte de leur gestion durant leur passage à la tête de l’État. Il s’agit là de prôner les vertus de transparence et de redevabilité dans la gestion publique. Une occasion également de montrer le bon exemple à tous ceux qui aspirent à diriger le pays un jour. Prôner la transparence dans la gouvernance publique, c’est, en tant que gouvernant, faire preuve d’honnêteté et de probité.
Les Maliens sont à la recherche de repères, de modèles. Il est important d’arriver à leur faire comprendre qu’il est possible de diriger ce pays, de gérer les ressources publiques en toute probité. Les autorités de transition doivent enclencher une dynamique qui doit être pérennisée au Mali.
Gestion des fonds publics
Les Assises nationales de la refondation se sont tenues dans notre pays, du niveau local au niveau national, courant décembre 2021. Elles ont été une nouvelle occasion pour les Maliens de diagnostiquer les problèmes du pays et de formuler des recommandations pour une refondation de la gouvernance. Parmi les multiples recommandations qui en sont issues, figure celle sur la réalisation d’un audit de la transition. Il s’agit là d’effectuer le bilan de la transition en matière de gestion des ressources publiques. Cela prouve que les Maliens sont désormais attentifs à une meilleure gestion des fonds publics. Les Maliens consentent à accorder des avantages financiers considérables à leurs dirigeants pour qu’ils soient à l’abri du besoin. Il serait juste alors de la part de ces derniers d’épargner au peuple tout ce qui est vol, fraudes ou détournements de fonds publics.
L’idéal aurait été d’inscrire dans la Charte de la transition une disposition qui fait obligation de la réalisation d’un audit à la fin de la transition. Cela n’a pas été le cas, à moins de procéder à une nouvelle révision de ce cadre juridique. A défaut, les autorités de transition peuvent, spontanément, prendre cette initiative. Encore plus important, il faudrait désormais institutionnaliser la pratique en l’inscrivant dans la prochaine Constitution de notre pays. Que tous les futurs dirigeants de notre pays procèdent à un audit de leur gestion à la fin d’un mandat électoral.
Auditer et après ?
Faut-il dire que la gestion de l’audit doit être confiée à un organe indépendant, protégé de l’emprise politique des dirigeants qui pourraient potentiellement être mis en cause. Il faudrait également donner suite aux résultats de l’audit en remettant les rapports qui en seront issus entre les mains de la justice. C’est à ce prix qu’on pourra espérer avoir une gouvernance vertueuse au bénéfice des Maliens.
La période de transition nous offre l’occasion de soigner notre Mali malade, souffrant de nombreux maux parmi lesquels nous pouvons citer la corruption et le vol de biens publics à ciel ouvert. Nous avons l’opportunité de mettre en place des mécanismes contraignants pour nos gouvernants en vue d’arriver à une meilleure gestion de nos ressources publiques.
Source : Benbere