Après avoir longtemps attaqué les positions de l’armée malienne et fait de nombreuses victimes civiles comme militaires en violation de l’accord de cessez-le-feu signé le 23 mai 2014, les groupes rebelles ont ciblé, il ya quelques jours, le camp de la Minusma à Kidal. Obligeant la force onusienne à réagir, mais de façon mitigée, puisqu’elle s’est permise de signer un accord pour l’établissement d’une zone temporaire de sécurité avec les groupes armés sans l’implication des autorités maliennes.
Après avoir longtemps assisté aux violations de l’accord de cessez-le-feu par les rebelles sans piper mot, les touristes pardon, les soldats de la Minusma ont été obligés de réagir la semaine dernière lorsqu’ils ont été attaqués par les groupes rebelles.
Cette attaque à la quelle, ils ont riposté a été suivie par de violentes manifestations des populations, fidèles à la rébellion qui s’en sont violemment pris aux positions de la Minusma dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas.
La suite, on la connait. La MINUSMA va s’empresser de négocier avec les groupes rebelles, un accord pour l’établissement d’une zone temporaire de sécurité.
Mais le hic qui fait tilt, c’est que cet accord a été signé sans la moindre implication des autorités maliennes.
En effet, cet accord dit ce qui suit : « Les parties conscientes des conséquences malheureuses des confrontations armées sur les populations civiles, il est intervenu entre les deux entités, un accord pour l’établissement d’une zone temporaire de sécurité (ZTS).
Il s’agit de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (Minusma).
La mise en place de la zone temporaire de sécurité (ZTS) n’abroge en rien l’accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014 et de ses modalités d’application du 14 juin 2014. Les parties sont d’accord pour établir une zone temporaire de sécurité (ZTS), située sur l’axe Anefis-Almoustarat de 10 kilomètres de chaque coté de l‘axe. ».
Avec cet accord, « les deux parties conviennent, qu’afin d’éviter tout risque de confrontations, le port d’armes de combat est interdit dans toute la ZTS, ainsi que toutes les opérations militaires et toutes provocations.
Les parties sont aussi d’accord que la Zone Temporaire de Sécurité (ZTS) soit placée sous le contrôle exclusif de la Minusma qui en garantit la sécurité et assure la libre circulation des personnes et des biens.».
Un accord signé sans l’implication des autorités maliennes
Nulle part, dans cet accord qui a été paraphé en terre malienne et qui rentre dans le cadre de la gestion de la crise du nord du Mali, il n’est signifié l’implication des autorités maliennes qui ont plutôt été informées de sa signature, selon des sources bien introduites.
Malheureusement pour la Minusma, les groupes rebelles, comme ils l’ont toujours fait avec le Mali, ont utilisé ce document pour faire de la propagande politique et médiatique, avec des retouches à l’appui. Cela va pousser les responsables de la mission onusienne à réagir.
Dans un communiqué laconique, elle réagit ainsi : « La MINUSMA déplore vivement la manipulation à des fins de propagande politique dont elle est victime aujourd’hui, à travers la circulation du document de travail intitulé “Accord pour l’établissement d’une zone de sécurité temporaire”. Ce dernier a fait l’objet de graves retouches, contraire à toute éthique.
La MINUSMA rappelle qu’un tel procédé ne peut créer que de la confusion et détourner le document de son objectif principal, à savoir identifier une sortie de crise satisfaisante à la situation à Tabankort.
En effet, suite aux affrontements armés aux alentours de Tabankort, région de Gao, la MINUSMA a effectué une visite les 23 et 24 janvier à Tabankort et à Kidal respectivement, pour se rendre compte de la situation de la population civile et a procédé à l’évacuation d’un nombre important de victimes civiles, parmi lesquelles des blessés dans un état critique.
La MINUSMA considère que les affrontements de Tabankort constituent une violation flagrante du cessez-le-feu et a engagé des discussions techniques avec les responsables militaires de la Coordination et de la Plateforme, pour que soit mis un terme aux hostilités.
Les modalités techniques devant conduire à épargner la vie de la population civile et du personnel de la MINUSMA concernent le respect par les parties d’une zone de sécurité placée sous le contrôle exclusif de la MINUSMA et au sein de laquelle la circulation de toute arme est interdite aux parties concernées.
La MINUSMA exhorte toutes les parties concernées à respecter scrupuleusement leurs engagements à résoudre leurs différends par la voie du dialogue, notamment dans le cadre du Comité Technique Mixte de Sécurité (CTMS), auquel elles ont adhéré à travers l’Accord Préliminaire de Ouagadougou.
La MINUSMA prend note que le Gouvernement malien souscrit totalement au respect des Accords de cessez-le-feu et réitère fermement son engagement à contribuer à créer le climat de confiance, indispensable au processus de négociation de paix d’Alger. ».
Une situation qui enfonce davantage le clou quant au manque de neutralité de la force Onusienne et le traitement de faveur qui est toujours fait pour les combattants des groupes rebelles chaque fois que ceux-ci font des attaques qui poussent l’armée malienne à assurer sa mission régalienne de défense du territoire national et de sécurisation des personnes et de leurs biens sur toute l’étendue du territoire national.
Georges Diarra
Source: Tjikan