D’abord, le dimanche 28 novembre 2021, le guide emblématique spirituel du M5-RFP qui a emporté le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta(IBK), était le premier à se mettre au -devant de la scène. Longtemps annoncée dans les réseaux sociaux, le but de l’Imam était de toute évidence de mobiliser une grande foule pour montrer encore une fois, aussi bien auprès de l’opinion internationale que nationale, que son aura reste encore intacte et qu’il est incontournable quand il s’agit du Mali. Dans son « homélie », il n’a pas manqué d’expliquer à son auditoire comment depuis 2012, il a intervenu dans la gestion de l’Etat. Evidemment dans tous les cas, il n’a pas manqué à se donner le beau rôle. Pour lui, les différents dirigeants qu’ont été ATT, Amadou Haya Sanogo, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) n’ont pas suivi ses conseils, d’où leur chute. Et qu’en est-il de ce régime des colonels ? Il se plaint qu’il n’a pas pu rencontrer le jeune colonel Assimi, malgré sa demande réitérée d’audience. Est-ce à dire que le colonel aussi suit la même voie que ses prédécesseurs ? Il nous rassure, qu’il ne fera rien contre ce régime car il a été un des artisans de sa venue au pouvoir ! Ce propos est-il sincère ? La plupart des observateurs qui connaissent l’Homme restent dubitatifs. Mais, étant donné qu’il est un homme de Dieu, prenons le risque de le croire.
Soulignons tout de même ce qui nous a surpris au cours de cette sortie de l’Imam, c’est quand même, sa persistance à parler toujours d’argent avec les hommes politiques. On se rappelle de ses démêlées avec Soumeylou Boubèye Maïga, avec l’affaire de 50 millions ou 100 millions pour l’organisation d’un meeting à l’époque où il était président du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM). Il a encore parlé de sous avec les premiers ministres Boubou Cissé, Moctar Ouane, et il a ajouté qu’il n’a jamais reçu un copeck du Colonel Assimi Goïta ! Avouons que pour un homme de Dieu, c’est un peu gênant, n’est-ce pas ? Mais il faut le saluer pour la sagesse des propos tenus surtout, le plaidoyer pour l’unité de tous les maliens pour pouvoir traverser cette période difficile pour le pays. En cela, on pense au dicton bien connu des prêcheurs religieux : « Fais ce que je demande de faire, mais ne fais pas ce que je fais !»
Ensuite, la deuxième sortie, c’est celle du colonel Assimi qu’on sait peu loquace, mais qui depuis quelques semaines est obligé de se mettre en première ligne, organisation des ANR oblige ! Il sait que les irréductibles en veulent à son premier ministre, il a donc tenté de recevoir lui-même la classe politique qui constitue le front du refus. Mais la rencontre a été un fiasco, voir le Communiqué paru hier 30 novembre du regroupement des partis et regroupements politiques pour une transition réussie au Mali, si l’objectif recherché était d’amener le front du refus à reconsidérer sa position. Si ce n’était pas le cas, le colonel aura réussi à porter devant l’opinion nationale, africaine et internationale que ses tentatives d’inclure tout le monde ont été vaines à cause de l’intransigeance du front du refus. C’est une partie d’échecs qui s’est donc engagée désormais. Le colonel n’a pas d’autre choix que d’avancer sans cette classe politique, car il sait que de se défaire de son premier ministre à cette étape, c’est annoncer son propre suicide.
…sans rancune
Wamseru A. Asama