La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) décrète un couvre-feu de 21h à 5h du matin pour des « raisons de sécurité « à Kidal, son bastion. Cette décision est l’une des mesures restrictives de liberté approuvée par les ex-rebelles, à travers une décision de leur bureau exécutif en date du 20 septembre portant la mise en place d’une opération de sécurisation de la ville de Kidal dénommée « TARTIT » ou « FUSION ».
Le bureau exécutif de la Coordination des mouvements armés (CMA), sous la signature de son président en exercice Alghabass Ag INTALLAH, a décrété plusieurs mesures dans le cadre de l’opération « TARTIT » ou « FUSION » lancée en vue de sécuriser la ville de Kidal, son grand bastion en proie à l’insécurité.
Cette décision a été adoptée dans un contexte de vive offensive entre les parties maliennes (les ex-rebelles et l’armée nationale) et les groupes terroristes voulant imposer leur influence sur des portions du territoire national. Conséquence, ces différentes attaques des deux côtés ont contribué à dégrader la sécurité, à augmenter les besoins humanitaires avec le flux des déplacés, sans compter les pertes en vie humaine.
Face à cette situation inquiétante, l’opération « TARTIT » vise, d’une part, à « répondre aux cris de cœur des populations en détresse » et, d’autre part, à faire face « aux besoins séculaires du moment ». Le but recherché, indique la CMA dans sa décision autorisant l’opération, est de « restaurer la paix, la sécurité et la quiétude dans la ville de Kidal à l’immédiat et ensuite dans les autres bases de la CMA ».
Ainsi, il est attendu de cette opération de la CMA d’instaurer l’ordre et la discipline dans ses rangs pour soigner son image, assurer la sécurité des populations déplacées et la libre circulation des personnes ainsi que de leurs biens et d’arrêter les personnes recherchées.
« L’opération est chargée de la sécurisation des axes routiers, de la police militaire pour contrôler les véhicules armés, réguler la circulation. Elle doit faire respecter le schéma directeur de nos villes, en interdisant les occupations anarchiques des lieux publics et les constructions illégales. Elle est sous l’autorité du président du Conseil de défense et de sécurité », indique l’article 2 du document sur la mise en place de l’opération « TARTIT ».
Dans cette zone en proie à l’insécurité, à l’image de plusieurs localités, où circulent de façon anarchique les armes, la CMA décide via sa décision d’en contrôler tous les mouvements. L’alternative trouvée, comme souligné dans le document, est de conditionner le port d’armes à une autorisation.
En effet, précise le regroupement, « la circulation des armes de la CMA est subordonnée à la possession d’un ordre de mission dûment signé par une autorité compétente en cours de validité et dans l’espace géographique pour lequel il a été délivré ».
Outre ces mesures, la décision confie au chef de l’opération d’organiser et de procéder à des fouilles systématiques des véhicules, motos et des perquisitions, de saisir les véhicules armés et les armes sans pièces justificatives et les ramener au quartier général de la CMA pour toute fin utile, de conduire les militaires en situation irrégulière et les garder dans les locaux disciplinaires pour élucider individuellement leur cas, d’instaurer un couvre-feu de 21 à 5 heures du matin, de saisir et de détruire les drogues ainsi que les boissons alcoolisées.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin