Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Sciences : Ikassa peut-il refonder l’enseignement ?

Si le Mali doit refonder un secteur, selon plusieurs analystes, c’est bien celui de la transmission des connaissances. En réalité, le ministre de la Refondation, Ikassa Maïga, a une mission à la fois difficile et facile. La difficulté de la refondation est que personne ne parle du rôle que le gouvernement doit jouer dans la refondation du système de transmission des savoirs, notamment l’enseignement des sciences et des techniques, au moment où l’on envie des pays qui ont donné un contenu local à la formation de leurs enfants.

Le défi de Ikassa Maïga est par exemple d’aller au-delà de l’alphabétisation en orientant les manuels scolaires et universitaires vers des versions que comprennent les enfants et les apprenants. Il y a un besoin immense de vulgariser les formules mathématiques et les notions de base des matières scientifiques dans les langues que comprennent les enfants. Beaucoup savent que sous l’impulsion de l’ex-DENAFLA, des scientifiques ont produits de nombreux documents sur l’enseignement des sciences des techniques dans plusieurs langues locales.

Il appartient à Ikassa Maïga de s’emparer de cette question en impliquant les ministères concernés par l’éducation et l’enseignement supérieur. Dans certains cas, il s’agira de rendre publics les travaux sur des matières comme les mathématiques. Un exemple frappant de l’efficacité de la refondation de l’enseignement est donné par des documents portant sur le calcul de la surface, la trigonométrie et bien d’autres notions. Facilement, un enfant assimile les formules scientifiques lorsqu’elles sont expliquées dans une langue qu’ils maitrisent.

L’une des tares que Ikassa Maïga doit corriger est la négligences des langues nationales dans l’enseignement secondaire. Très récemment, de nombreux maliens qui ont cru que les mathématiques étaient trop difficiles se sont rendus compte qu’ils se trompaient en regardant des vidéos sur la traduction des leçons au programme scientifique des lycées. Des leçons difficiles comme les « limites » et bien d’autres notions mathématiques ont été expliquées sans difficulté. On n’était dans la mouvance de la rédaction de l’avant-projet de Constitution, et il n’y avait pas meilleur moment pour démontrer en quoi l’enseignement malien doit être refondé.

La pire chose qui pourrait arriver à la refondation est de perdre de vue l’importance de l’enseignement dans le processus. Pour l’instant, aucun ministre du gouvernement, notamment ceux de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, ne s’est prononcé sur le sujet. Or, les Maliens ont besoin de comprendre ce qu’ils veulent faire de la transmission des connaissances dans le contexte de la refondation du pays. Le véritable changement commencera, selon certains observateurs, lorsque l’enseignement aura changé de visage.

Certains ont exprimé des inquiétudes lorsque l’avant-projet de constitution propose de faire du français une langue de travail. Pour eux, il y a le risque de cantonner les langues officielles dans un rôle mineur, en les éloignant des sciences et des technologies. En réalité, la commission qui a finalisé l’avant-projet de Constitution a fait un travail remarquable. Le développement des sciences dans les langues nationales ne tiennent qu’à une loi pouvant être prise par les autorités à tout moment. Le français reste une langue de travail pendant la période de transition permettant la mise à niveau des langues nationales

Soumaïla Diarra

Source: LE PAYS

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance