Cette période transitoire qui devrait être mise à profit pour lancer les bases de la refondation de notre pays est malheureusement choisie par certains acteurs pour régler des comptes. A la limite, l’on se demande si notre pays doit s’atteler à résoudre une crise politique ou une crise sécuritaire qui gagne de plus en plus le terrain. Des adversaires politiques sautent sur l’occasion pour baver sur Choguel Kokalla MAIGA pour avoir exercé un des attributs de la démocratie : la critique du mouvement démocratique. N’est-il pas mieux qu’ils mettent de l’eau dans leur vin, quand on sait que tout n’est pas rose avec l’avènement de la démocratie ?
Au regard de l’effervescence politique actuelle dans notre pays, tout indique que les démons de la politique ont encore pris le dessus. Pour preuve, les contenus des communiqués des partis politiques et des regroupements de partis politiques abandonnés ‘’en plein vol’’ lors de la formation du gouvernement, c’est la mère de toutes les batailles : Choguel doit partir pour sacrilège…pour être dans l’air du temps parce qu’il a toujours été clivant.
Au-delà du fait qu’ils ne sont pas de la même extraction politique (M5-RFP vs Ex-majorité politique) qu’est-ce qu’on reproche concrètement au PM ? Le fait de critiquer la France ? Le fait de rejeter l’assujettissement à l’étranger ? Le fait de vouloir protéger son pays et d’équiper dignement les FAMA ?
En tout cas, le silence de l’ex- majorité n’est pas acquiescement. La divergence entre les camps vient de la mise en place du gouvernement.
Se voyant mis à l’écart parce que tout le monde ne peut pas y être, l’ex-majorité veut la peau de Choguel.
La guerre qu’elle a menée hier comme aujourd’hui est une guerre de place. Est-il étonnant que l’ex-Président les a appelé Majorité dolosive ? Ce qu’ils veulent ce n’est pas la réussite de la Transition ou du Mali, ils veulent le pouvoir, même s’il faut enjamber le cadavre de Assimi et de Choguel.
Dans cette débauche de patriotisme et soutien tous azimuts à la Transition, ils jouent leurs va-tout avec leurs souteneurs extérieurs : céder le pouvoir aux pions de la France sans autre forme de procès sous peine d’actions, quitte à diviser le Mali !
Qu’est-ce le départ de Choguel entraînera ? Une éradication de l’insécurité et la montée vertigineuse en puissance des FAMA ?
Le recouvrement de l’intégralité de la souveraineté sur l’ensemble du territoire du Mali un et indivisible ? La mise en œuvre intégrale de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ? L’instauration de la paix définitive au centre et l’extinction de toutes les milices et les terroristes ?
Non tout ceci n’est que la tasse de thé de l’ex majorité. En tout cas, notre pays ne fait pas face à une crise politique mais à une crise sécuritaire.
Ils bavent sur Choguel pour avoir exercé un des attributs de la démocratie : la critique du mouvement démocratique. Mais en dehors de la littérature des vainqueurs, c’est quoi le mouvement démocratique ?
Un grand et honteux flop de l’histoire de notre pays. Le mouvement démocratique a trahi (Issa N’Diaye) Qu’a-t-il réussi ? Les résultats doivent ils se traduire en goudron et béton (Mohamed Lamine Traoré) ?
C’est sous le règne des démocrates sincères et des patriotes convaincus que la grande armée du Mali a été démantelée et vendue. Que les recrutements ont été faits à la tête du client.
C’est sous le proconsulat du fils du maître d’école et de la ménagère que le panier de la ménagère s’est vidé et l’école malienne a cessé d’être un lieu d’éducation et de savoir.
Qu’est-ce que Choguel a dit et qui ne soit pas vrai ? Le mouvement démocratique a échoué et est aujourd’hui à la base de nos problèmes.
Vous vouliez pour cette raison faire partir celui qui s’est opposé à vos protecteurs et commanditaires ?
Mais quand même ! Ces démocrates doivent savoir raison garder pour le bonheur de ce pays que nous avons en commun.
PAR MODIBO KONÉ
Source : Info-Matin