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Sans domiciles fixes à Bamako : comment faire face à ce fléau ?

Au Mali, plus précisément à Bamako, de nombreuses personnes sont sans abri et n’ont pas de domicile fixe. Ces personnes viennent généralement de l’intérieur du Mali. A l’origine de cette situation : la pauvreté, des conflits exacerbés dans le Nord et dans le Centre du pays et l’envie de chercher de l’eldorado.

Ces personnes se dirigent vers la capitale en n’ayant aucune idée de leur destination. Une fois dans la capitale face aux réalités du terrain, beaucoup parmi elles se rendent compte des difficultés. Pour ceux qui ont des parents peu nantis ou ceux n’ayant pas de parents dans la capitale, sont obligés de dormir en des endroits comme les rues, sur les trottoirs, sous les ponts, dans les marchés, des maisons en chantier, dans des cases ou sous des tentes implantées sur des terrains vides à l’aide des pailles et des caoutchoucs noirs.

Depuis quelques années, le phénomène de SDF au Mali ne cesse de prendre de l’ampleur. Beaucoup ont fui leurs villages d’origine pour s’installer dans les villes du pays à cause de la guerre. Les SDF présentent différents profils : enfants de la rue, mendiants, handicapés, travailleurs saisonniers. Ces personnes n’ayant aucune famille ou une maison dans ces villes, sont obligées d’errer dans les rues. On les voit partout à travers la ville de Bamako : sous les échangeurs, sur les trottoirs, dans des cases construites en pailles ou en caoutchouc sur des terrains vide. C’est le cas d’Amadou Guindo et ses cohabitants, qui viennent de différentes localités du Mali dont : Koro, Bankass, Bandiagara. Ils ont fui la guerre pour se réfugier à Bamako précisément à Faladjié derrière le marché de bétail depuis maintenant 3 ans.

« Nos villages et nos provisions ont été brûlés. Nous avons fui la guerre et la faim pour venir à Bamako. Mais ici aussi, nous rencontrons beaucoup de difficultés comme le manque d’abri, de nourriture, d’eau, de médicaments et j’en passe. Nous recevons souvent des dons d’habits et de nourritures des personnes de bonne foi, » affirme Amadou Guindo. Ces sans abri sont exposés à tous les dangers possibles, vagues de froid ou de chaleurs, risques d’inondations ou de maladies pendant la saison pluvieuse. A ces risques s’ajoutent ceux des attaques à mains armées ; les bandits sachant que leurs cibles sont vulnérables et sans défense.

« Nous sommes ici avec nos femmes et nos enfants et nous sommes très souvent confrontés à des bandits et à des violeurs qui viennent pour nos femmes et nos filles. La police arrive à mettre certains hors d’état de nuire. Beaucoup de nos parents (pères, mères et enfants) sont morts durant cette guerre.  Il est temps que ça s’arrête ». Fulmine Amadou Djibo, un habitant de ce camp de réfugiés. Ces personnes sont aussi les premières à être touchées en cas d’épidémie, car elles vivent dans des conditions d’hygiène précaires.

Aissata Djibo est aussi habitante de ce village. Elle est mariée et mère de 7 enfants. « Je suis venue rejoindre les autres ici il y’a un an avec mes 7 enfants et nous vivons tous dans la même case. Nos enfants tombent souvent malades et nous n’avons pas les moyens de les soigner ».

Cependant, si ces « Sans abris » sont des déplacés de guerre, d’autres personnes connaissant le même sort sont tout simplement devenues « SDF » par volonté. Ils abandonnent leurs familles pour dormir dans les rues. Il y en a qui quittent l’intérieur du Mali pour Bamako espérant avoir le bonheur dans la capitale pour mener une belle vie. Certaines de ses personnes sont souvent mal intentionnées surtout celles se trouvant au bord des routes ou sous les ponts.

Elles peuvent souvent demander 500 franc CF à chaque usager de route pour le même motif. Le slogan dans la plupart des cas est : « je meurs de faim ». Alors de quoi s’agit-il si ce n’est de l’arnaque ? Le Samu social fait particulièrement du bon travail en s’occupant des enfants de la rue. Au fait à combien peut-on estimer le nombre des SDF dans la capitale ?

La direction nationale du développement social n’a pas une idée claire sur le sujet, même son de cloche à la direction régionale du District, comme si le sujet était tabou à leur niveau. Le phénomène pourtant existe. L’ampleur de ce phénomène de sans abri ne serait-il pas aussi à l’origine de l’accroissement du banditisme dans la ville de Bamako ?

Aminata MAIGA (Stagiaire)

Source: Bamakonews

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