Depuis deux semaines, l’on célèbre la reprise de la ville de Kidal des mains des groupes armés terroristes. Oui, ce fut une prouesse, un défi ou même un affront que les forces armées maliennes, sous les ordres de l’autorité militaire, ont pu laver en évitant au Mali l’humiliation. Cela, après que les autorités de la transition ont changé de vision et de politique internationale du pays, tout en décidant du départ de toutes les forces étrangères présentes dans le pays depuis plus d’une décennie, sans réaliser les moindres résultats attendus par le peuple.
Oui, l’armée malienne a réussi là où les forces de 85 pays, dont la France et des pays, sous la coupole de la CEDEAO et de l’ONU, ont lamentablement échoué. Oui, à moins de trois ans, Assimi est en train de relever un défi sécuritaire qu’un président démocratiquement élu n’a pas pu pendant cinq ans.
Mais au-delà de cette insécurité dont nul ne peut estimer le temps que ça prendra, il y a d’autres défis énormes auxquels les autorités de la transition doivent aussi s’attaquer. Il s’agit surtout du défi économique, dont le secteur est devenu quasiment le plus affecté, alors qu’elle constitue le poumon du développement.
Donc après Kidal, les prochains efforts doivent être centrés sur les questions économiques. Ce qui est sûr, la relance et le renforcement de l’économie nationale ne pourront se faire complètement sans que le Mali ne recouvre totalement sa place au sein des institutions financières sous-régionales et internationales. Pour y arriver, les autorités de la transition sont obligées de respecter certains de leurs engagements, dont le plus important est la tenue de l’élection présidentielle le plutôt possible. Cela, pour éviter d’autres sanctions qui pourraient asphyxier davantage l’économie nationale.
Il est inutile de rappeler que cette transition ne pourra pas du tout régler tous les maux dont souffre le pays. Donc, l’essentiel est de montrer le bon chemin au prochain président élu et laisser le peuple veiller sur les acquis. Ce qui est sûr, plus jamais, rien ne sera comme avant. Le peuple est suffisamment éveillé et averti pour ne plus cautionner certaines politiques qui ne servent qu’à enfoncer le pays.
Donc, Kidal est déjà reprise avec bravoure et détermination. Merci aux autorités de la transition et aux forces armées maliennes pour l’accomplissement de cette mission régalienne ! Certes le pays n’est pas totalement stabilisé, mais nous devons impérativement avancer aussi sur d’autres urgences afin de maintenir l’équilibre à tous les niveaux de gestion du pays.
Ousmane BALLO
Source : Ziré