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Sahel : le sort inquiétant des réfugiés maliens face à la Covid-19

À cause de la Covid-19, les pays limitrophes du Mali accueillant des réfugiés maliens ont décidé de fermer leurs frontières, limitant les mouvements de personnes dans le besoin. Le sort de ces réfugiés est de plus en plus inquiétant.

« Nous vivons sous la menace de la Covid-19 depuis le début de la pandémie au Niger », témoigne un refugié malien. Depuis 2012, au total 140.098 refugiés maliens ont fui les violences et sont réfugiés dans des pays limitrophes. Ils sont en majorité des nomades des régions du Nord et du Centre. Près de 60.445 maliens sont réfugiés en Mauritanie, 58.702 au Niger et 20.951 au Burkina Faso, selon le Haut-commissariat de Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) . Ils y vivent dans des camps. Beaucoup restent mobiles et se déplacent entre les différentes villes dans les espaces frontaliers.

L’apparition de la Covid-19 a bouleversé les activités quotidiennes de ces milliers de réfugiés. Les structures sanitaires sont limitées dans leur prise en charge. Les circonstances deviennent de plus en plus hostiles depuis la déclaration de la pandémie au Sahel. Cela a poussé les gouvernants des pays du Sahel à prendre des mesures strictes en imposant notamment un couvre-feu, en interdisant les attroupements. En plus, les frontières ont été fermées et de nouvelles mesures de confinement ont été mises en place pour faire face à la Covid-19. « Si on a le coronavirus dans ce camp, ça peut créer une catastrophe inévitable », s’inquiète un réfugié malien au Burkina.

Vivre dans le doute de survivre 

La situation et les conditions de vie ne permettent pas aux réfugiés de rester confinés pendant une longue période. Cela crée un déficit dans les ressources nécessaires pour la survie. Les réfugiés sont très nombreux à exercer des activités informelles. Avant le confinement, ils partaient se réapprovisionner au Mali pour venir revendre des produits dans le camp. Aujourd’hui, ce n’est plus possible parce que les frontières sont fermées.

Un autre réfugié en Mauritanie ajoute : « Nous recevons par mois quelques kilos de riz, environ 5 litres d’huile accompagnés par quelques grammes de sel et une petite somme d’argent. Cela ne suffit pas à une famille pour subvenir à ses besoins, surtout en cette période d’arrêt des activités informelles ». « Nous vaquions facilement à nos différentes occupations entre les villes auparavant, mais maintenant nous sommes contraints, en plus de faire face à l’incertitude supplémentaire causée par le coronavirus », souligne un leader de la communauté des Arabes Gouanines, réfugié en Mauritanie.

« Mieux vaut prévenir que guérir »

L’autorité chargée de la question de la santé en Mauritanie travaille en étroite collaboration avec le HCR et toutes les organisations sur place au camp de Mbéra, au sud-est du pays. « Les autorités organisent des campagnes de sensibilisation sur des mesures de prévention contre la Covid-19. Elles sont traduites en arabe, en tamasheq et en peul pour atteindre la population, nuit et jour, sur l’importance du respect des mesures barrières. Grâce à cette sensibilisation, la maladie est connue ainsi que ses signes par les réfugiés qui sont effrayés », affirme un habitant du camp.

Fatima Mint est réfugiée dans un camp. De toutes les artisanes féminines de sa communauté, elle est la seule à savoir coudre. Cela lui a valu de recevoir une machine par le HCR. Elle confectionne chaque jour une quarantaine de masques lavables pour se protéger et protéger sa famille et ses voisins. « Moi et ma famille, on se lave les mains au savon plusieurs fois par jour, mais nous sommes sûrs que cette pandémie pourrait arriver chez nous malgré tout », confie Fatima Mint. Avant d’ajouter : « Nous prions Dieu tous les jours de nous épargner de cette maladie ».

L’avenir des enfants menacé   

La fermeture des écoles dans des camps constitue un obstacle supplémentaire à l’apprentissage scolaire, et prive les enfants, en particulier les filles, d’un environnement protecteur. Après avoir subi la violence et les conflits, maintenant la Covid-19 a des effets dévastateurs sur les enfants, leur santé, leur état nutritionnel, leur éducation et leurs droits à la protection.

L’insécurité alimentaire a poussé des milliers de réfugiés maliens à rentrer chez eux. Aujourd’hui, ils font face aux attaques perpétuelles qui perturbent gravement les services de base, compromettant l’avenir de la jeunesse et privant les communautés touchées par des violences des services essentiels. « L’arrivée de la pandémie dans la sous-région a mis toutes les activités par terre. Les gens ne peuvent ni vendre, ni acheter des produits. Les enfants sont confinés. On manque aussi d’argent pour leurs besoins et même pour la nourriture. De nos jours, les gens ont peur de sortir de chez eux. Personne ne vient, personne ne sort pour payer des produits de première nécessité », explique un réfugié.

Si jamais la pandémie se propage dans des camps de réfugiés maliens dans les pays voisins, cela pourrait créer un désastre énorme en plus de la situation en cours. Des milliers de personnes âgées très fragiles vivent dans ces camps de fortune, dépendant des aides. Au Burkina Faso, l’eau est rare, la nourriture arrive par lots. C’est le cas au Niger aussi. En Mauritanie, les réfugiés sont assistés par un système de santé insuffisant. Il y a lieu de s’intéresser au cas particulier des réfugiés déjà traumatisés.

 

Source: benbere

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