« Le gouvernement reste pleinement attaché à sa politique de tolérance zéro et à la lutte contre l’impunité et n’encourage pas l’impunité », a déclaré, jeudi, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiébilé Dramé, en réponse aux préoccupations des Nations unies concernant la situation des droits de l’Homme dans le pays.
M. Dramé intervenait au cours d’une visioconférence des membres du Conseil de sécurité sur le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU et la perspective de renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
Tiébilé Dramé a soutenu que toute information relative aux violations des droits de l’Homme fait l’objet d’enquêtes, de sanctions disciplinaires administratives ou de poursuites judiciaires.
Concernant les évènements de la semaine dernière dans la Région de Mopti, le ministre Dramé a annoncé qu’une mission d’établissement des faits s’est rendue sur les lieux et son rapport d’étape, déjà disponible, est en cours d’exploitation par les services compétents. « Le gouvernement prendra toutes ses responsabilités pour que les auteurs de ces actes ne soient pas couverts par l’impunité », a promis Tiébilé Dramé.
Une vingtaine de dossiers relatifs aux incidents graves survenus au cours du premier trimestre de 2020, en 2018 et 2019, sont, aussi, en cours d’instruction au niveau des procureurs de tribunaux militaires de Mopti et de Bamako. Certaines enquêtes sont déjà bouclées et les chefs d’accusations sont connus : assassinat, torture, enlèvements, séquestration.
Tiébilé Dramé a évoqué également l’enlèvement du député élu à Niafunké, Soumaïla Cissé. Pour la libération du chef de fil de l’opposition, les autorités sont à pied d’œuvre. Outre une Commission ad hoc dirigée par l’ancien Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, « le gouvernement prend toutes les mesures » pour un dénouement heureux et rapide de cette affaire qui préoccupe l’Etat au plus haut niveau.
Antonio Guterres a, dans son dernier rapport sur le Mali, brossé un tableau peu reluisant de la situation des droits de l’Homme dans le pays, révélant que 598 cas de violation ou d’atteinte à ces droits ont été recensés, pendant le premier trimestre de l’année. Les groupes armés fondés sur l’appartenance communautaire ont été les auteurs du plus grand nombre d’atteintes aux droits de l’homme. Mais, les forces de défense nationale sont aussi épinglées. Ce qui a interpellé le gouvernement qui, par la voix du ministre en charge des Affaires étrangères, assure que notre pays reste profondément préoccupé par la situation des droits de l’Homme
La rencontre était présidée par le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. D’autres personnalités, dont le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres et le représentant de la Mission de l’Union africaine au Sahel (MISAHE), Pierre Buyoya, y ont pris part.
ID/MD
(AMAP)