Au lendemain de la demande des Autorités maliennes du retrait immédiat des Forces Barkhane et Takuba du sol malien, des centaines de manifestants se sont réunis, samedi 19 février, sur la Place de l’Indépendance, à l’appel du Mouvement »Yèrèwolo Debout sur les Remparts ». L’annonce de ce retrait, qui a toujours été le leitmotiv de ce mouvement hostile à la présence française, depuis neuf ans, a été célébrée comme une victoire.
Ce que vous voyez, c’est un balai, et ça de la cendre, je balaie ainsi les pas de la France et j’efface ses traces par la cendre pour qu’elle ne revienne plus jamais « , s’exclame une femme, habillée aux couleurs du drapeau national. Tout comme cette mère de famille, des centaines de manifestants, réunis au pied du monument de l’Indépendance, se réjouissaient, au son des vuvuzelas, du départ des Forces Barkhane et Takuba, annoncé, jeudi dernier, par le président français, Emmanuel Macron. Mais la joie était encore plus grande à cause de la réaction des Autorités de la Transition demandant le retrait » sans délai « .
» La France a fait neuf ans chez nous et pendant ces neuf ans le terrorisme a gagné du terrain. Nos frères mourraient tous les jours au Nord et au Centre du pays. Au regard des récents succès de nos FAMA, on voit bien qu’il y avait un manque de volonté. Alors qu’elle dégage ! », martèle Amadou Traoré, jeune étudiant.Le leader du Mouvement »Yèrèwolo Debout sur les Remparts », Adama Ben Diarra, a indiqué que ce retrait est une étape décisive mais pas la victoire finale, demandant ainsi à la jeunesse de rester mobilisée. « Yèrèwolo a fait neuf ans de lutte pour le départ de la France. [Ce retrait annoncé] n’est pas la victoire finale. Après Modibo Keita, qui a chassé la France, le 20 janvier 61, le 18 février 2022 est désormais une date historique, car la France est une nouvelle fois chassée, cette fois, par le patriote Assimi Goïta « , a-t-il lancé du haut du podium, devant une foule haranguée.
Mettant en garde à demi mots contre un départ tardif, Adama Ben Diarra dira que 20.000 jeunes sont déjà prêts à aider la France pour son départ. En outre, il a annoncé une rencontre, mardi prochain, pour la mise en place d’une brigade qui « aiderait à l’évacuation des troupes françaises« .
Plusieurs cadres du Mouvement se sont succédé au micro, dénonçant l’intervention française et condamnant les sanctions prises par la CEDEAO et l’UEMOA à l’encontre du Mali, le 9 janvier dernier. Des voix se sont également levées pour demander le renforcement de la coopération entre Bamako et Moscou.
Également présent à la manifestation, le porte-parole du M5-RFP, Jamille Bittar a appelé à plus de soutien aux Autorités de la Transition et aux Forces armées et de sécurité.
Moussa Bilaly Sidibé
Source: L’Indépendant